Quels sont les symptômes ? Le mot dysménorrhée qualifie des douleurs localisées au niveau du bas du ventre, qui se manifestent soit la veille des règles, soit le jour même, et durent de 1 à 5 jours. Ce sont des douleurs de type crampes ou coliques, parfois assez violentes et qui obligent les femmes à se coucher ou à arrêter leurs activités. Elles peuvent aussi déborder le bas du ventre pour aller à droite ou à gauche et surtout dans le bas du dos. Ces douleurs s'accompagnent de divers symptômes : nausées, migraine, fatigue, malaise, diarrhées, vomissements, etc. Pour certaines femmes, c'est une véritable catastrophe mensuelle. Les règles se renouvelant 14 fois par an, cela représente une source importante d'absentéisme, scolaire chez les jeunes filles, professionnel chez les moins jeunes. Quelles sont les femmes concernées ? Les plus souvent touchées par ses douleurs des règles sont les jeunes filles. Elles souffrent de ce qu'on appelle les dysménorrhées primaires, c'est-à-dire qu'on ne retrouve pas de cause (kyste de l'ovaire, utérus mal formé…). On a longtemps pensé que les douleurs pendant les règles se passaient dans la tête des femmes. C'est entièrement faux ! En effet, on sait aujourd'hui que les dysménorrhées primaires sont dues à des substances appelées prostaglandines. Celles-ci sont sécrétées dans les artères qui alimentent l'utérus au moment des règles et sont de puissants contractants du muscle utérin. Lorsque les règles arrivent, l'utérus doit évacuer le sang et les muqueuses, et le fait par des contractions, comme il le fait pour évacuer le bébé au moment de l'accouchement. Le muscle utérin est extrêmement puissant et lorsqu'il se contracte sous l'effet des prostaglandines pour évacuer la muqueuse utérine et des règles, cela fait particulièrement mal. Pourquoi chez les jeunes filles et moins après ? On ne le sait pas. En revanche, il est vrai que les grossesses accélèrent la disparition des douleurs des règles. Si elles perdurent après 25-28 ans, il peut s'agir de ce qu'on appelle les dysménorrhées secondaires. Elles sont secondaires à une chose qui n'est pas normale. La grande maladie responsable est l'endométriose. Ce sont des petits bouts de muqueuse utérine qui se trouvent à des endroits où ils ne devraient pas être, comme sur les ovaires, les trompes ou les ligaments qui attachent l'utérus aux structures avoisinantes. A chaque règle, ces petits morceaux de muqueuse se mettent à saigner dans le ventre, ce qui fait extrêmement mal. Quelles sont les solutions ? S'il s'agit d'une jeune fille, on lui propose la pilule. En effet, dans 90% des cas, la pilule estroprogestative (la plus classique) entraîne la cessation définitive des douleurs. Il semblerait que les contractions pour évacuer le sang soient moins puissantes et fassent donc moins mal. Dans les 10% des cas résiduels, on prescrit en première intention des anti-inflammatoires non stéroïdiens, type ibuprofènes, une molécule plus adaptée à ce type de douleurs que l'aspirine et le paracétamol.