Convention Amith/EME A l'Amith l'humeur est au satisfecit car l'équipe en place aborde un nouveau tournant. Celui d'une stratégie définissant le positionnement futur de l'offre des entreprises du secteur textile-habillement. L'association et Euro Maroc Entreprise ont conclu un accord de partenariat stratégique visant l'accompagnement des entreprises du secteur dans leur processus de mise à niveau. «L'évènement est d'importance dans la vie de notre association. Il y a un an nous avons entamé une démarche de refonte de la stratégie de développement de notre secteur». Le mot d'ordre est d'entrée de jeu indiqué par Salah Eddine Mezouar, nouveau président de l'Amith, lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée sous la houlette de cette association jeudi dernier. Il faut dire que l'humeur est au satisfecit car l'équipe en place aborde un nouveau tournant. Celui d'une stratégie définissant le positionnement futur de l'offre des entreprises du secteur textile-habillement. Celle-là même qui accapare l'attention d'une autre équipe embrigadée par Euro Maroc Entreprise (EME) qui est un programme financé par la Commission européenne dans le cadre du partenariat euro-méditérranéen. L'Amith et EME ont donc conclu un accord de partenariat stratégique visant l'accompagnement des entreprises du secteur dans leur processus de mise à niveau. Le chef du projet, Pascal Morand, a tenu, en marge de la cérémonie de signature, à animer à grand renfort de circonlocutions un débat marqué du sceau:“Repositionnement stratégique de l'industrie marocaine du textile habillement dans la nouvelle configuration de la Zone euro-méditerranéenne”.“Pour qu'un projet comme celui-là voit le jour, il faut qu'il y ait une volonté stratégique et le soutien de la commission européenne»déclare Pascal Morand dont le discours a d'abord bifurqué sur ce projet financé par la Commission européenne intitulé Euro Maroc Entreprise. Objectif en vue: contribuer à l'amélioration de la compétitivité des PME/PMI marocaines afin de leur permettre de relever les défis liés à la mise à niveau en place de l'accord de libre échange avec l'Union européenne. A noter qu'il est doté d'un budget opérationnel de 14 millions d'euro (140 millions de dirhams). EME procède à l'identification, l'élaboration et la mise en oeuvre d'actions d'assistance technique en faveur des PME/PMI ou des associations professionnelles et régionales dont elles relèvent. Deux types de services sont portés au pinacle par EME. Primo, une action d'appui au PME. Celle-ci planche d'abord sur un diagnostic stratégique intégrant le positionnement de l'entreprise par rapport à la concurrence nationale et internationale. Les recommandations et mesures stratégiques qui en découlent sont reprises dans un plan d'action ou un business plan. Puis les opérations spécifiques de mise à niveau pointent du nez: il s'agit d'opérations de restructuration financière, l'amélioration du système d'information, le renforcement de la politique commerciale, l'optimisation du processus de production, la mise en place d'une démarche qualité ou l'accompagnement à la certification. EME s'engage également en faveur de l'environnement entrepreneurial. Du haut de sa tribune, Pascal Morand continue sur sa lancée pour faire le point sur les retombées de la libéralisation des échanges et l'entrée de la Chine dans l'OMC. Il est clair que si une telle libéralisation se traduit par un basculement vers les pays d'Asie ceux de l'espace sud-méditérranéen risquent d'être lourdement lestés. «En face de pays comme la Chine et l'Inde, tout peut laisser croire que le Maroc n'a aucune chance de percer». C'est à n'en pas douter car, en effet, les véritables barrières ont trait à la logistique, à la création de capacités d'aller vers une offre globale. Aux yeux de l'artisan de ce projet, l'avenir du Maroc dépend du devenir de cette industrie du textile - habillement, toute la recette, estime-t-il, consiste à se plier aux règles austères de la concurrence mondiale. Dans sa radioscopie du secteur, Pascal Morand table sur une approche par filière. Seule une telle approche est à même de constituer un outil d'orientation pour les opérateurs et de faire office d'éprouvette des difficulté du secteur : problématique d'intégration et de noircissement de la matrice, faiblesse de la structure de nos échanges. Du reste plusieurs résolutions ont été à l'ordre du jour: repositionner le Maroc vers les déterminants de la compétitivité tels que le prix, les délais, la qualité, l'innovation, la réactivité, la fléxibilité. Et tout ceci suppose d'autres modes d'organisation du travail, une prise commerciale différente. “Nous exportons majoritairement vers trois pays, la France, l'Espagne et l'Italie. Si nous voulons être suffisamment forts, il faut que nous soyions capables de trouver des niches de positionnemment dans tous les pays. C'est un risque structurel fondamental que de rester concentrés sur ces trois pays” conclut Salah Eddine Mezouar.