Après une phase de restructuration, l'association marocaine du textile et de l'habillement vient de lancer quatre études de ses filières. L'enjeu n'est autre que la recherche d'un meilleur positionnement du produit marocain sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel. L'Amith passe à la vitesse supérieure. L'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (Amith) vient de lancer une série d'études, au nombre de cinq, aussi bien sur le secteur dans sa globalité que sur les quatre filières que compte le secteur au Maroc : Jean & Sportswear, Maille, Chaîne et trame et Textiles de maison. Une initiative qui a été enclenchée en partenariat avec Maroc Euro Entreprise, qui finance, à une hauteur de 600.000 euros, le projet. Après s'être organisé en filières, pôles de compétences et de progrès, sections régionales et après avoir défini les grandes orientations stratégiques de l'industrie marocaine du textile et de l'habillement, le temps est donc aux études stratégiques. L'étude sur la stratégie globale du secteur a été entamée en juillet 2002. Les quatre autres, et pour lesquelles l'association a fait appel à des experts internationaux, ont été lancées le 3 février dernier. « Il s'agit d'études comparatives à travers lesquelles nous visons le renforcement de nos capacités en termes de compétitivité par rapport aux pays concurrents», nous a expliqué Salah-Eddine Mezouar, président de l'Amith. Un bench-marking des segments Jean & Sportswear, Maille et Chaîne et trame sera établi avec cinq pays : la Tunisie, la Turquie, la Roumanie, le Portugal et la Pologne. Des pays, où le secteur du textile est florissant et par rapport auxquels le Maroc devra chercher à se positionner. Un positionnement que le secteur devra également chercher parmi d'autres pays (France, Espagne…) dans la filière textiles de maison. A partir d'un diagnostic exhaustif de l'offre marocaine par filières (étude de l'offre), de l'analyse de son positionnement par rapport aux pays concurrents, des attentes et exigences des clients et donneurs d'ordre (étude de la demande) des quatre filières, un plan d'action et d'accompagnement des entreprises devra être défini et présenté lors de la Journée nationale du textile, prévue en mai 2003. Le démarrage du plan d'action est prévu pour septembre prochain. « Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'un travail de restructuration du secteur. Une effervescence dont l'objectif est de récupérer des parts de marché par la mise en place des outils nécessaires à la reprise de notre activité », affirme M. Mezouar. Ce dernier ne cache pas par ailleurs sa confiance quant aux capacités nationales en la matière. «La nature de la demande a changé. On privilégie désormais les produits finis et la flexibilité de l'approvisionnement. Ce sont des terrains sur lesquels le produit marocain a son mot à dire», précise le président de l'Amith. L'optimisme est de rigueur. Les chiffres enregistrés l'année dernière sont là pour le conforter. Même avec un recul global de 3% accusé en 2001 par rapport à 2001, dû à une conjoncture défavorable et au recul de la filière Chaîne et trame, les autres segments du textile ont enregistré des hausses notables (3% pour la filière Maille et 7% en Jean& sportswear). Parallèlement à la progression de certains marchés traditionnels du textile marocain, tels que l'Espagne dont 25% des importations en la matière proviennent du Maroc, le secteur cherche à ouvrir d'autres marchés comme l'Italie, le Portugal et les pays scandinaves. Il est également à noter qu'en perspective de l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, un comité a été constitué pour préparer les entreprises au marché américain.