Les textiliens profiteront des études réalisées par Euro-Maroc Entreprises (EME) et financées par la commission européenne. Une stratégie de développement devrait à terme aboutir. Le secteur du textile et de l'habillement a en instance un certain nombre de chantiers à boucler. Salah Eddine Mezouar, qui préside actuellement aux destinées de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH), reste optimiste toutefois. Il compte sur une augmentation du chiffre d'affaires du secteur, de 20 à 28 milliards de DH en 2005. Quant aux exportations, il mise sur une hausse de 13,5 à 18 milliards de DH à la même échéance. D'autre part, les investissements seront portés de 1,6 à 3 milliards de DH. C'est sur ces notes que la dernière assemblée générale de l'AMITH, s'est tenue le 26 juin dernier au siège de l'ESITH. Mais une chose est sûre. Il reste beaucoup à faire avant d'atteindre de tels objectifs. C'est au niveau des filières que le plus gros de l'ouvrage subsiste. En effet, les nouvelles orientations stratégiques sont conditionnées par certains points noirs. A entendre les professionnels, il y a urgence en matière de refonte des statuts de l'association. D'ailleurs, la même urgence est de mise en ce qui concerne l'important passif relatif aux charges dues à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et ceux inhérents aux contentieux avec l'Administration des Douanes. Autre chantier : la mise à niveau interne des entreprises opérant dans le secteur. Il demeure que l'aboutissement de l'accord-cadre avec le gouvernement n'est pas encore d'actualité. Aussi, l'annonce faite par la délégation européenne au Royaume, relative à un partenariat entre Euro-Maroc Entreprise (EME) et l'AMITH, trouve toute son acuité. Il s'agit d'une convention comprenant «la réalisation d'une étude stratégique globale du secteur textile/habillement, cinq études par filière et des actions individuelles d'accompagnement à la mise à niveau des entreprises du secteur textile et habillement», indique-t-on auprès de la délégation de l'UE. C'est dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen que le financement du programme EME a pris naissance. L'ambition repose sur l'amélioration de la compétitivité des petites et moyennes entreprises, dans le dessein de rendre effectif les objectifs de l'accord de libre-échange avec l'UE. 14 millions d'euros sont prévus pour la mise en œuvre de ce programme. En règle générale, l'EME s'occupe de l'identification, de l'élaboration et de la mise en œuvre d'actions d'assistance technique et de formation en faveur des PME marocaines ou des associations professionnelles et régionales dont elle relève. C'est ce qui ressort des communiqués émis par EME. La première étude de stratégie globale investira un montant de 190 000 euros, soit près de 2 millions de DH, elle s'étendra sur une année. Elle permettra à l'AMITH de mettre en place sa stratégie de développement du secteur (plan d'action opérationnel, identification des structures internes d'appui, rédaction d'un cahier des charges et mise en place d'un observateur de veille technologique). Les cinq autres études toucheront aux différentes filières : maille, jeans, chaîne et trame…Le coût global est de 435 000 euros, soit 87 000 euros pour chaque étude. En revanche, les actions individuelles font partie des activités courantes d'EME. L'ensemble de l'opération s'accompagnera d'une action de sensibilisation.