La migraine handicape la qualité de vie de milliers de Marocains. Pourtant, ces douleurs sont souvent minimisées et mal prises en charge. D'autant que, dans près de la moitié des cas, les migraineux ignorent de quoi ils souffrent, confondant migraines et céphalées, et que le diagnostic n'est pas toujours évident pour un médecin généraliste. De plus, la migraine est souvent considérée comme une fatalité, parfois familiale. Si bien que les traitements de fonds existants, notamment les antiépileptiques, sont sous-utilisés. Pourtant, cette maladie est très handicapante dans la vie quotidienne. Elle se caractérise par la survenue de maux de tête par crises de durée variable (de 4 à 72 heures). La douleur bat souvent au rythme du cœur, même si les migraineux la comparent plutôt à des « coups de marteau ». Elle est, le plus souvent, localisée sur un côté de la tête au début de la crise. Elle peut ensuite s'étendre à l'ensemble du crâne et s'accompagner de nausées, de vomissements, d'une intolérance à la lumière et au bruit… Chez certains, la crise est précédée par des manifestations neurologiques : troubles visuels (phénomènes scintillants…), troubles sensitifs (fourmillements…), troubles du langage, voire paralysie transitoire. L'intensité varie d'une personne à l'autre mais, en moyenne, 70 % des migraineux jugent la douleur insupportable et ne rêvent que d'une chose : se coucher et dormir. Si bien qu'activités professionnelles, domestiques et sociales s'en ressentent, de même que la vie de famille. Les femmes sont trois fois plus touchées que les hommes. En effet, les hormones féminines jouent un rôle essentiel : les crises s'aggravent volontiers pendant la période des règles alors qu'elles s'espacent pendant la grossesse et s'estompent, dans la moitié des cas, après la ménopause. Reconnaître la crise de migraine pour l'éviter Les facteurs déclenchant des crises de migraine sont multiples. Les reconnaître, pour les éviter, ne remplace pas la mise en œuvre d'un traitement spécifique mais cela peut contribuer à améliorer le quotidien. • Stress, contrariétés et émotions : Le stress est sans conteste le premier facteur déclenchant et aggravant de la migraine. Il doit donc être atténué par tous les moyens : relaxation, acupuncture, thalassothérapie, etc. Attention aussi aux périodes de surmenage et de fatigue. • Cycle hormonal : La vie hormonale féminine et la migraine sont étroitement liées. Les crises peuvent survenir exclusivement au moment des règles, à chaque cycle ou de façon irrégulière. • Aliments : Certains aliments déclenchent des migraines : chocolat, agrumes, fromages fermentés, hareng, graisses cuites, gibiers faisandés, hot-dogs, levure de bière, charcuteries, etc. Certaines substances chimiques présentes dans ces aliments (tyramine, histamine, phényléthylamine, nitrites, glutamate de sodium, théobromine) ont été incriminées. Comme chaque migraineux possède sa sensibilité personnelle, c'est à lui de déterminer les aliments auxquels il est le plus sensible. À noter que l'alcool est fortement déconseillé. La faim est aussi un facteur de migraine, tout comme le manque de sucre. • La sensibilité sensorielle : Les migraineux présentent une hypersensibilité à certaines stimulations extérieures : bruits, odeurs et lumières. Le migraineux doit s'organiser pour éviter d'être confronté à certaines situations trop bruyantes, odorantes (parfumeries, ambiances enfumées…) ou fortement lumineuses. Les changements climatiques, comme le froid ou les fortes chaleurs, sont aussi des activateurs de crises. • Les changements de rythme : Si la fatigue est connue pour favoriser les migraines, les changements de rythme sont également néfastes. Attention aux nuits blanches, aux grasses matinées et à toutes les variations des habitudes de sommeil.