Les jardins exotiques de Bouknadel Les jardins exotiques de Bouknadel, situés sur la route de Kénitra, à 10 km de Salé, ont été réhabilités. Ce lieu historique accueille plus de 1500 espèces des 5 continents. Pas moins de onze jardins vous attendent, où paysages, ambiances et odeurs recréent la magie d'ailleurs. Les jardins de Bouknadel étaient dans un état de délabrement avancé. Relevant de la Direction des Espaces Verts, dépendant elle-même des Collectivités locales, ces Jardins ne parvenaient pas à faire face aux dépenses de fonctionnement. En 2001, on avait enregistré une entrée de 57.000 visiteurs. Mais c'était insuffisant pour assurer l'autofinancement et l'entretien des différents espaces. La Fondation Mohammed VI pour la préservation de l'environnement avait donc décidé de rendre à ces jardins historiques leur splendeur d'antan. Histoire de jardin Créés en 1950 par Marcel François, un ingénieur horticole français, les jardins exotiques de Bouknadel furent ouverts au public en 1961. Ces jardins furent installés sur un terrain quasi désertique qui abritait des étangs, des huttes, des ponts et des plantes venus des Antilles, de Chine, du Japon, d'Egypte, d'Inde, d'Afrique du Sud et du Brésil. Marcel François en a fait un jardin botanique exotique unique en Afrique du Nord. Celui-ci s'étendait sur une superficie de 4,5 ha et se divisait en trois zones : zone d'accueil (aire de jeux et de pique-nique), zone de production (pépinière), et enfin la zone réservée aux jardins. Chaque coin a été minutieusement réfléchi par celui que l'on surnommait le père Lafleur. Ces jardins comprenaient aussi la forêt tropicale ombrophile, galerie forestière couverte d'une végétation dense (philodendrons immenses, lianes, fougères…) ; le tout agrémenté d'un pont suspendu. Le Sud asiatique avait des étangs couverts de fleurs de lotus énormes, de jacinthes d'eau et des ponts en bambou. La forêt équatoriale comportait une végétation très dense avec toutes sortes de plantes luxuriantes. Le jardin andalou se composait de parterres noyés de fleurs, d'allées de seguias et d'une fontaine. l'aquarium se présentait sous forme de tunnel sombre abritant plusieurs bassins où vivaient des poissons tropicaux. Le vivarium était compartimenté en espaces grillagés occupés par des reptiles. La ménagerie accueillait singes, gazelles et porcs-épics. À cela se rajoutait un espace de jeux pour enfants et un salon maure. "C'est la poésie qui recrée les paradis perdus. La science et la technique, seules, en sont incapables", disait Marcel François. Il revendiquait aussi sa propre liberté d'interprétation. Au gré d'une promenade, on croise une vaste étendue d'eau, dans le jardin du Mexique aride ; ou des plantes tout, sauf asiatiques, dans le jardin chinois. Le café Maure, les jardins du Congo où l'on trouve des totems fixés le long de bambous, une case sur une butte et des parois en bambous tressés avec un escalier pour y accéder, existaient déjà. Ce site se compose de 3 zones : zone d'accueil (aire de jeux et de pique-nique), zone de production (pépinière) et la zone jardins où se déploie la philosophie des Jardins exotiques de Bouknadel : une diversité incroyable. Dans la présentation des Jardins de Bouknadel, il est d'ailleurs précisé que "ces jardins ne sont pas simplement formés de plantes et de chemins, mais d'aménagements variés où chaque recoin a été réfléchi". Les Jardins- natures reconstituent des forêts de pays ou de régions comme le Congo, les Antilles, le Pérou, le Brésil, la Chine, le Japon, la Polynésie, l'Asie méridionale, la Ravine verte, le Mexique et la Savane. Les jardins cultures invitent à la découverte d'un art de vivre dans les différentes civilisations : Jardin andalou, Jardin japonais, Jardin chinois… Les jardins didactiques comportent un vivarium, un aquarium et une ménagerie. Ce site magnifique n'a cessé de se détériorer depuis le début des années 90. De graves dégâts ont été relevés dans les bâtiments. Certains étaient en ruine, comme la maison de M. François, inhabitée depuis longtemps. L'administration, le café Maure, les ponts, les cascades, les systèmes d'irrigation, étaient très endommagés. Le vivarium et l'aquarium devaient êtres totalement refaits... Certaines espèces végétales avaient subi des dégâts irréversibles. Démarrés en 2002, les travaux furent confiés à plusieurs équipes coordonnées par la Fondation et financés par des entreprises nationales, publiques et privées, et par des administrations et des collectivités locales de Salé. Les études furent menées par un groupement d'architectes et de paysagistes. Fadel Guerraoui, architecte urbaniste, fut chargé avec d'autres collègues de donner une nouvelle âme au lieu. Les travaux ont porté sur la préservation des arbres et la rénovation des infrastructures : parking, bâtiments, chemins, irrigation... Ils ont permis de recréer les différents jardins, presque à l'identique. Tout s'est fait dans le respect de l'héritage historique du lieu tout en y introduisant les dernières technologies de l'information et de la communication. La réhabilitation des Jardins de Bouknadel a concerné les végétaux, le réseau d'eau, les bâtiments, les ouvrages d'art et l'alimentation électrique. Ces jardins ne sont pas simplement formés de plantes et chemins, mais aussi d'aménagements variés. La disposition des ouvrages d'art : monticules, piles, jardinières, ponts, portiques, passerelles, escaliers, bancs, et pour finir, des bassins, les perspectives, ont été étudiés de façon à exacerber la variation des lieux. Les chemins piétons, les cascades et les ponts suspendus ont été réaménagés. Les plantations ont été rénovées et restaurées. L'acquisition d'un terrain mitoyen (de 4 hectares) a permis la construction d'une petite ferme pédagogique à l'intention des écoles. Des ateliers de formation dans le domaine de l'environnement sont proposés aux écoliers. Une bretelle d'entrée a également été réalisée. L'opération de réhabilitation aura duré 3 ans et nécessité 12 millions de dirhams (inscrite dans le cadre du "pari vert" initié par la Fondation Mohammed VI).