Audiovisuel C'est l'événement du nouvel an dans le secteur de l'information : la SNRT est née officiellement le lundi 9 janvier, après la promulgation publique des cahiers des charges entre le gouvernement, la HACA et la nouvelle entité dirigée par le PDG Fayçal Laraïchi. Au cœur du nouveau défi, nombre d'engagements valorisant les productions audiovisuelles dans le paysage national sur la base des principes de respect de la pluralité politique, culturelle et linguistique, de la diversité des acteurs publics et privés, de la transparence et de l'objectivité. Une charte des valeurs et d'éthique de la SNRT est, par ailleurs, promise pour bientôt. "Le cahier des charges de la SNRT traduit les valeurs de démocratie, de cohésion nationale, encourage l'expression régionale à travers une information de proximité et contribue également au rayonnement de la culture et de la civilisation marocaines à l'échelle internationale, notamment à destination des Marocains résidants à l'étranger". C'est en substance les propos tenus par le ministre de la Communication lors de la rencontre du lundi 9 janvier relative à la présentation officielle du cahier des charges de la nouvelle société anonyme enterrant la RTM. Nabil Benabdellah a ajouté que "la SNRT, à travers son cahier des charges, se veut comme un pôle public par excellence à travers une offre diversifiée dans ses dimensions géographiques, programmatiques et linguistiques". C'est le 4 janvier 2006 que le Conseil supérieur de la communication Audiovisuelle avait approuvé ces documents énumérant les engagements en objectifs et performances de la SNRT. Ahmed Ghazali, président de la HACA, a quant à lui souligné, dans son allocution, que la concertation étroite et exemplaire entre tous les acteurs dans ce processus a porté sur "la nécessité de préserver les équilibres fondamentaux du paysage audiovisuel marocain en cours de libéralisation, particulièrement en matière d'accès à la ressource publicitaire, tout en veillant à la consolidation des équilibres financiers et organisationnels de la SNRT et à l'indépendance de sa ligne éditoriale vis-à-vis des intérêts exclusivement commerciaux". Ahmed Ghazali, soucieux de défendre les libertés démocratiques dans le fonctionnement d'un paysage audiovisuel ouvert à la concurrence privée, a indiqué que "l'accent est mis sur l'adoption d'une démarche globale élargissant la notion de pluralisme au respect de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion, et ce, en accord avec les normes qui sont en cours de préparation à la Haute Autorité, afin de garantir aux différents groupements politiques, syndicaux et sociaux un accès équitable aux médias audiovisuels publics". Et pour mettre un terme à toutes les rumeurs susceptibles de semer la confusion autour de la question des acquis des travailleurs de l'ex-RTM, le ministre a annoncé l'accord obtenu avec l'ensemble des partenaires sociaux au sujet du statut type interne régissant désormais les carrières au sein de la SNRT. Comme quoi, les pourvoyeurs de scepticisme cherchant à mettre les bâtons dans les roues à la nouvelle entreprise seront déçus. Production nationale et diversité culturelle Les supports de communication audiovisuelle gérés par la SNRT comprennent 5 chaînes de télévision, TVM (nationale), Arabia (thématique), Assadissa (religieuse), Al Maghribia (internationale), la station régionale de Laâyoune en plus d'un projet en cours de chaîne sportive prévue dans le courant de 2006. Au chapitre radiophonique, outre la radio nationale et Rabat chaîne inter, s'ajoutent celles émettant en amazigh, la radio Mohammed VI du Saint Coran et la radio thématique régionale de Casablanca (Radio FM Casablanca). En plus de ces chaînes nationales il y a des "décrochages" régionaux à travers les stations d'Agadir, de Casablanca, de Dakhla, Laâyoune, Marrakech, Fès, Oujda, Tanger, Tétouan et Meknès (cette dernière sera bientôt opérationnelle). Par ailleurs, 3 nouvelles stations régionales verront le jour à Rabat cette année, Al Hoceïma en 2007 et Ouarzazate en 2008. "La richesse de la programmation des services de la SNRT, dans sa diversité, son volume et son rythme, consacre l'ambition d'un service public, beaucoup mieux structuré, répondant aux besoins d'information, de culture, d'éducation et de divertissement des citoyens", a assuré, pour sa part, l'ex-directeur général de la RTM et actuel PDG de la SNRT, Fayçal Laraïchi. Le cahier des charges fait obligation à la SNRT de diffuser quotidiennement plus de 50 heures de programmes par voie terrestre ou satellitaire et de produire 6 journaux télévisés par jour dont un régional. Chaque année, la nouvelle société, dont l'activité audiovisuelle est complémentaire à celle de la Soread-2M, devra diffuser 80 émissions d'actualité politique générale dont 50 émissions consacrées au débat politique. Il est également fait mention de la diffusion quotidienne d'émissions religieuses, plus particulièrement pendant le Ramadan et les fêtes religieuses. Emissions de culture et de connaissance, sportives et de services (santé, éducation civique, protection des consommateurs…), musique et divertissement, fiction, cinéma et théâtre ainsi que des programmes destinés aux jeunes sont également prévus en bonne place. Les programmes radiophoniques obéissent à la même logique de diversification et d'équilibre entre les divers acteurs de la société dans toutes leurs composantes, partis politiques, institutions, syndicats, société civile, ONG…, avec en facteur commun : l'impératif d'encourager la production nationale, régionale et locale.