Le recours à la chirurgie digestive, soit la pose d'un anneau gastrique, se répand à vitesse grand V. Sous nos cieux, elle est en passe de devenir une opération courante. Mais à qui s'adresse- t-elle ? Et ses effets sont-ils réellement bénéfiques de ce genre de mesures, la meilleure des préventions restant l'éducation alimentaire saine et variée dispensée dans chaque famille ? C'est quoi ? La pose de l'anneau gastrique ajustable consiste à resserrer la partie haute de l'estomac en l'entourant d'un anneau, comme avec une ceinture. L'estomac est ainsi divisé en deux, ce qui implique qu'il n'y a aucune extraction ou agrafage d'une quelconque partie de l'estomac ou de l'intestin. Comme il est ajustable, l'anneau peut être retiré à tout moment, sans provoquer de déformation de l'estomac. Par ailleurs, il peut être resserré par une simple injection ou le retrait du liquide de l'anneau, via un orifice placé sous la peau, ce qui évite une hospitalisation lourde. Pour qui ? L'opération chirurgicale doit être envisagée en dernier recours, après bilan pré-opératoire complet (bilan biologique, consultation de cardiologie, radiographie pulmonaire...), pour des personnes dont l'indice de masse corporelle (IMC) est tel que des risques importants physiques et psychologiques apparaissent. Le patient doit par ailleurs réunir des critères de sélection précis : indice de masse corporelle supérieur à 40kg/m, un âge compris entre 18 et 50 ans, une obésité stable depuis plus de 5 ans, l'échec des autres prises en charge au moins depuis 1 an, des complications somatiques sévères, l'absence de dépendance à l'alcool ou aux drogues, un risque opératoire acceptable... En outre, les patients doivent être motivés et informés. Par qui ? Cette intervention exige un suivi pluridisciplinaire, d'où la présence d'un médecin traitant, d'un gastro-entérologue, d'un radiologue, d'un chirurgien, d'un nutritionniste, d'un endocrinologue et d'un psychiatre. Les résultats ? En moyenne, les patients perdent environ 30% de leur poids initial durant l'année suivant l'intervention. Une étude française publiée en juin dernier parle même d'une perte pondérale de 45% en moyenne après un an. Quant aux pathologies liées à l'obésité, elles s'améliorent dans 60% à 80% des cas. Quelles obligations après ? Le patient doit être mis au régime immédiatement après l'opération. Pendant le 1er mois, il ne pourra ingérer que des aliments liquides et semi liquides en petites quantités et en plusieurs prises, car l'anneau doit pouvoir se positionner correctement sur l'estomac. Manger en trop grande quantité risquerait de le déloger ou d'élargir la poche gastrique, d'où une perte de poids amoindrie. Ensuite, il faudra mâcher méticuleusement tous les aliments et commencer une activité physique. Enfin, des contrôles réguliers devront être effectués auprès du médecin.