La deuxième édition du cours supérieur de cancérologie digestive se tiendra ce samedi 19 décembre à Rabat. Prise en charge des cancers digestifs, modalités diagnostiques et thérapeutiques proposées aux patients figurent au menu des discussions. Les cancers digestifs sont de plus en plus fréquents au Maroc et pourtant ils continuent d'être méconnus du grand public. «Ces cancers sont en progression malgré l'absence de statistiques dans notre pays. Ils existent actuellement deux registres à Rabat et Casablanca et il faudra attendre trois à quatre ans pour avoir des chiffres fiables», affirme Dr Habib Faouzi, cancérologue, radiothérapeute au Centre d'oncologie Al Azhar de Rabat. Pour faire le point sur la prise en charge des cancers digestifs, les modalités diagnostiques et thérapeutiques proposées aux patients, la deuxième édition du cours supérieur de cancérologie digestive se tiendra le samedi 19 décembre à Rabat. «Ces types de cancers touchent une population de plus en plus jeune. La majorité des malades sont âgés entre 35 et 45 ans», précise Dr Faouzi. Ces cancers sont souvent à l'origine de peu de symptômes. Cela dit, plusieurs signes peuvent faire craindre un cancer digestif. « La perte de poids, la pâleur, la présence de sang dans les selles, le vomissement de sang, les troubles du transit sont des signes à prendre au sérieux. La présence de ces signes ne signifie pas pour autant qu'il s'agit d'un cancer mais il faut dans ce cas consulter immédiatement un médecin » souligne Dr Faouzi. Quant aux facteurs de risque, l'alimentation arrive en tête. «Il n'y a pas un seul facteur. Le déséquilibre alimentaire, l'environnement, la pollution constituent des facteurs de risque», note Dr Faouzi. De simples gestes permettent d'éviter le pire. «Une forte consommation de légumes et de fruits diminue le risque des cancers digestifs. Il est aussi fortement conseillé de marcher une heure par jour», précise-t-il. Seules la prévention et l'éducation sanitaire des malades seraient à même de réduire les risque. Dr Faouzi déplore l'absence d'éducation sanitaire au Maroc et suggère qu'un travail important doit être effectué à ce niveau. Pour ce qui est du diagnostic, celui-ci dépend du cancer digestif.A titre d'exemple, le diagnostic d'un cancer de l'estomac repose sur l'interrogatoire et l'examen clinique.Il se fait également à l'aide d'une endoscopie ou fibroscopie. Une biopsie est réalisée sur les cellules directement prélevées sur la muqueuse gastrique. Diagnostiqués à un stade précoce, les chances de guérison peuvent atteindre un taux estimé entre 80 et 90%. Difficiles à identifier, les traitements sont parfois lourds. «Les causes de ces cancers sont multiples et parfois impossibles à identifier. Ils conduisent à des examens complémentaires coûteux et souvent inutiles. Ils ne répondent le plus souvent qu'à des traitements lourds», déplore Dr Faouzi.« Les traitements coûtent cher dans la mesure où ce sont des médicaments qui sont importés. Pour une thérapie ciblée, un traitement dirigé contre une cible cellulaire des cellules cancéreuses, il faut compter 400.000 dirhams sur six mois. Les génériques changeront la vie de nombreux patients», poursuit-il. Outre la thérapie ciblée, les autres traitements reposent sur la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Pour ce cancérologue, il est primordial de réfléchir sur un système de santé. «La mise en place de l'assurance maladie obligatoire est un effort important. Il faut à présent savoir le préserver», conclut-il.