Notre publication a appris, de bonne source, la dé-cision, pour le moins hâtive et surprenante, de la suspension de ses fonctions du di-recteur du centre Abdeslam Bennani à Ben Msik. Ce «gel» de Saïd Houbal nous a paru d'autant plus sévère et inexplicable après que le «banni» eût accordé un entretien publié sur les colonnes de La Gazette du Maroc dans lequel il a fait part du constat que le budget alloué au centre par le département gouvernemental chargé de la Jeunesse serait insuffisant avec une dotation annuelle de 680.000 DH. Contacté par nos soins, le chef de cabinet du ministre El Gahs a opposé un démenti catégorique à toutes allégations signifiant qu'une quelconque mesure disciplinaire, liée aux déclarations faites à la presse, ait été prise à l'encontre de la personne «incriminée». Mieux encore : Hakim Challot a prétendu, dans sa réponse à notre journal, que la décision de «suspendre» le directeur du Centre entrait dans la politique de mutations normales du ministère et que l'intéressé serait bientôt appelé à d'autres fonctions. Une explication vite rejetée par la partie «sanctionnée» qui soutient, en persistant et signant, qu'il s'agit d'un «limogeage» en rapport avec ses déclarations dans l'interview accordée à La Gazette du Maroc. Pour notre part, en attendant que les choses se clarifient en espérant un dénouement heureux à cette affaire, il nous semble, tout de même, contradictoire, qu'un cadre gestionnaire, actif et compétent, de la trempe de Saïd Houbal, ait été «stoppé» dans l'exercice de ses fonctions en lui offrant l'inconnu pour avenir immédiat, alors que le cabinet ministériel persiste et signe en écartant toute idée de sanction liée aux déclarations à la presse et rejetant toute mesure disciplinaire prise à l'encontre de Houbal pour des motifs professionnels ou liés à la gestion de son établissement. Surtout que ce dernier s'est distingué par son dévouement à la cause de près de 300 de ses pensionnaires mineures condamnées pour délits de droit commun qu'il s'est fait fort d'aider à leur insertion dès la majorité acquise. Notons également que le directeur du centre héberge les deux célèbres ex-kamikazes Imane et Sanaa Laghriss dont la rééducation s'est avérée bénéfique. Houbal s'est particulièrement distingué par l'action inlassable qu'il a menée pour mobiliser la société civile et les donateurs de Casablanca ainsi que les élus de la mairie de la métropole se portant volontaires pour apporter leur contribution au financement de projets socioéducatifs au bénéfice des pensionnaires mineures. Affaire à suivre…