ONCF/Investissements Sécurité La sécurité totale n'est possible qu'avec un chevelu ferroviaire entièrement dépourvu de passages à niveau (PN). C'est la nouvelle politique conduite par l'ONCF qui s'attelle à la mise en œuvre d'un programme d'envergure de suppressions de PN en leur substituant des ouvrages de franchissement différenciés et sécurisés. Quant aux lignes nouvelles, le problème est résolu d'emblée : les infrastructures seront dépourvues de ces passages “problématiques”. C'est vrai que la constante du chemin de fer dans tous les réseaux de la planète se traduit incontestablement par la priorité absolue accordée à la gestion des circulations ferroviaires. Mais, comme pour la route, il se trouve toujours des comportements d'automobilistes ou de piétons dérogant délibérément à la réglementation pour s'aventurer dans ces “zones critiques” au mépris de toute prudence élémentaire. Pour mettre un terme à ces pratiques anti-réglementaires des usagers et réduire à néant les risques d'accidents provoqués, l'ONCF s'est engagé dans une vaste politique de suppression de PN en leur substituant des ouvrages de franchissement sécurisés. Un effort de sécurisation généralisée mené conjointement avec les collectivités locales partenaires du rail. Cette politique est dictée par l'exigence incontournable de garantir la sécurité des usagers de la route et des piétons. Ces précautions s'avèrent indispensables même si la réglementation en vigueur relative à la circulation et au roulage donne la priorité absolue au train. Pour la simple raison qu'elle n'est pas toujours scrupuleusement observée par les utilisateurs de la route. La sécurité est l'affaire de tous D'une manière plus générale, la sécurité aux PN est un objectif permanent à la concrétisation duquel doivent s'atteler tous les acteurs concernés, l'ONCF, les collectivités locales, les gestionnaires de la route et la société civile. Autrement dit, les responsabilités doivent être partagées et les engagements respectifs de tous les partenaires assurés au mieux des objectifs définis.“La sécurité est l'affaire de tous”, jamais slogan ne pouvait être d'une aussi grande actualité. Et comme le laxisme et l'inconscience de certains comportements trouvent toujours d'incorrigibles adeptes, et ce en dépit de toutes les dispositions prises par l'Office, il faut écarter, en termes de solutions techniques, tous les risques d'insécurité pouvant survenir en ces sites placés à aux intersections rail-route. Les statistiques montrent que les accidents aux PN provoquent 12 décès par an en moyenne. Pour pallier une éventuelle recrudescence de ces accidents, parfois spectaculaires et meurtriers à l'instar de ceux qui se sont produits à Ksar El Kébir et à Guercif, l'office s'est engagé dans la mise en œuvre d'un programme de suppression des 723 PN dont 89 gardés, 604 non gardés et 30 passages pour piétons que compte le réseau ferroviaire. Depuis 2001, 65 PN ont été remplacés par des ouvrages de franchissement dont la cadence de réalisation s'est nettement accélérée. Sur les 550 PN restants, 256 PN seront supprimés dans les vingt prochaines années mobilisant un investissement global de 1,5 milliard DH. Outre la sécurité des usagers routiers et des piétons, ces ouvrages de substitution permettent d'améliorer considérablement la fluidité des circulations urbaines et périurbaines du fait même de la suppression des files d'attente devant les barrières au moment du passage des trains. Un partenariat win win Dans le but de mener ce programme à bon port, l'ONCF ne cesse développer des efforts pour consolider et généraliser le partenariat avec les collectivités locales qui contribuent au financement de ces investissements. Cette politique partenariale s'est concrétisée par des conventions établies avec les communes urbaines de Casablanca, Marrakech, Meknès, Témara, Mohammedia, Settat, Ksar El Kebir et des démarches sont en cours de négociation pour étendre ce partenariat à d'autres collectivités (Guercif…) Ces conventions portent sur les obligations réciproques, les modalités de co-financement, le choix des solutions techniques des ouvrages à réaliser (pont rail, pont route, passage souterrain), leur emplacement, la responsabilité des gestionnaires chargés de l'exécution des plans d'aménagement des zones urbaines et rurales concernées. Il faut préciser que les points relevant de la compétence des communes partenaires englobent les décisions finales relatives aux emplacements et aux options techniques des ouvrages à édifier. Cette politique de partenariat gagnerait à être étendue à d'autres collectivités concernées par des projets d'investissement similaires sous réserve que les élus locaux prennent l'initiative de contacter l'entreprise ferroviaire selon l'urgence et l'importance des besoins exprimés. C'est dire que toutes les bonnes volontés doivent se solidariser dans une action commune pour moderniser nos infrastructures et rendre leur exploitation et utilisation les plus sûres possibles. Autrement dit, des infrastructures à “risque zéro”, qui peuvent être réalisées grâce à un partenariat win win ou gagnant-gagnant. Par ailleurs, des contacts sont en cours avec les organismes institutionnels compétents, à l'instar de la DRCR (Direction des routes et de la circulation routière) dans le but de coordonner les options futures qui écartent d'emblée la construction des PN sur les lignes ferroviaires nouvellement construites, comme ce sera le cas pour les liaisons ferroviaires actuellement en chantier reliant Tanger au nouveau port de Oued Rmel et Taourirt à Nador. Les investissements importants engagés par l'Office pour moderniser ses infrastructures de transport et développer son activité commerciale, contrairement aux rumeurs colportées, ne sont absolument pas destinés à une prétendue compression des effectifs dans l'unique souci d'alléger la masse salariale de l'entreprise. Pour clarifier formellement les choses, il faut savoir que l'Office a, de tout temps, mis en œuvre une politique de gestion des ressources humaines préservant les acquis du personnel dûment formé aux métiers auxquels ils sont destinés. Celui-ci a connu un redéploiement salutaire en fonction des besoins de service et le personnel suit son déroulement normal de carrière. Il est totalement faux de prétendre que l'ONCF ait eu recours à des licenciements en dehors de ceux prévus par les lois en vigueur.