Emirates Airlines annonce ses résultats annuels pour 2004/2005 Alors que les compagnies aériennes subissent la mauvaise conjoncture internationale, Emirates Airlines, elle, s'en sort à merveille en réalisant des performances record au titre de l'année 2004-2005. Les résultats financiers de la compagnie ainsi que ses prévisions, à court terme comme à long terme, font nourrir les craintes des compagnies aériennes les plus renommées. Voyage au cœur de l'univers unique d'Emirates Airlines. Il y a des voyages de presse qui justifient amplement le déplacement des journalistes de quelques dizaines de milliers de kilomètres. Celui organisé par la compagnie aérienne Emirates Airlines, à l'occasion de l'annonce de ses résultats annuels au titre de l'année 2004-2005, est l'un de ceux qui en font incontestablement partie. Pour cela, il fallait décoller de Casablanca à 14h 30 à bord d'un Airbus A 300-200, qui offre aux passagers les meilleures conditions de voyage, pour atterrir Dubaï à 3h du matin heure locale en décalage inverse par rapport au sens des aiguilles d'une montre. Un long voyage, de 8h30 de vol environ, sans escale, où les repas se télescopent à horaires complètement déréglés. Pendant toute la durée du vol, les équipages et le personnel font tout pour rendre encore plus agréable votre voyage à Dubaï, le nouveau Miami du Golfe arabo-persique. Pas de différence et aucune discrimination entre les trois catégories de classes (first, business et économique) qui composent la flotte d'Emirates Airlines. Arrivé sur place, le choc des civilisations prend petit à petit forme. À l'aéroport City, tout a été pensé pour donner l'impression aux touristes et aux hommes d'affaires qu'ils sont bel et bien au " centre du monde ". À cette heure tardive (il etait 3 heures du matin), l'aéroport est encore animé aussi bien sur les pistes d'atterrissage qu'à l'intérieur de l'aérogare. Des travaux sont en cours depuis plusieurs mois pour l'extension et la construction d'un troisième terminal dont l'inauguration est prévue en 2006. Un terminal qui permettra d'accueillir les futurs super jumbos d'Airbus, dont les essais ont été effectués la semaine dernière à Toulouse, qui seront livrés incessamment à la compagnie. Toujours à coups de milliards de dollars, le nouveau terminal prendra, constate-t-on à Dubaï, la forme d'une aile d'avion gigantesque et s'étendra sur près d'un kilomètre exclusivement consacré aux passagers de la compagnie Emirates Airlines. Du ciel, les voyageurs s'aperçoivent de l'envergure du projet qui mobilise des dizaines de milliers d'ouvriers et de techniciens essentiellement asiatiques. Une sorte de fourmilière qui travaille à plein temps pour livrer le nouveau terminal à temps. Bienvenu dans le monde de la "star système" de Dubaï. L'univers du pétrole et des pétrodollars. La ville phare de la région du Golfe où l'on se sent plus petit que nature. Descente de l'avion et direction vers les services de la police pour les formalités de visa et le contrôle très minutieux, un système de contrôle des yeux à l'appui (pour la reconnaissance des visages fichés), des passagers. L'aéroport étant le premier contact avec une ville, les autorités de la ville l'ont bien compris. Ils en ont fait une partie intégrante de Dubaï City dans leur ambitieux projet de " ville monde ". Un centre d'affaires international, né au milieu de nulle part, qui s'est développé à la vitesse supérieure ces 20 dernières années. Des commandes en chaîne Grâce à l'engagement formel d'Emirates Airlines à étendre son réseau et à promouvoir cette destination, Dubaï a beaucoup évolué pour devenir un lieu de premier choix pour des millions de voyageurs (à peu près 13 millions en 2004) dans le monde. Surtout pour une compagnie très jeune-elle n'a été créée qu'en 1985-mais très grande par le nombre d'appareils qui composent sa flotte. Financièrement autonome, Emirates Airlines n'a jamais été subventionnée par ses propriétaires, elle a enregistré durant sa courte vie des profits colossaux qui font envier la concurrence. Encore plus ses prévisions de croissance, 31 millions de passagers transportés prévus en 2010, ont en effet de quoi nourrir les craintes des compagnies aériennes les plus renommées. Quelques chiffres sommatifs juste pour fixer l'ordre de grandeur de la bonne situation financière de la compagnie. Au terme de l'exercice 2004-2005, le groupe Emirates a enregistré des performances record qui ont atteint 2,6 milliards de dirhams AED de bénéfices nets, soit 708 millions de dollars, en hausse de 49 % par rapport à l'exercice précédent. Cela représente une augmentation record de l'ordre de 853 millions de AED, l'équivalent de 232 millions de dollars américains ( lire entretien de Sheikh Ahmed Ben Saïd Al Maktoum, président d'Emirates Airlines, sur Challenge Hebdo n°49 ). Le groupe, qui comprend Emirates Airlines et Dnata (en charge des services au sol), a enregistré des recettes faramineuses estimées à 19,1 milliards AED ( 5,2 milliards de $ ), en accroissement de 36 % par rapport à l'année dernière. De ce fait, elle a transporté 12,5 millions de passagers cette année contre 10,4 millions en 2003-2004, soit 20 % de plus. Côté flotte, la compagnie dispose aujourd'hui de 76 appareils Boeing et Airbus ( dont l'âge moyen est de cinq ans ), et projette d'acquérir 97 autres les sept prochaines années, à raison d'un avion livré par mois, pour atteindre 150 appareils d'ici 2012. La compagnie emploie un effectif de 25000 personnes (dont 5600 hôtesses et stewards de différentes nationalités) et reçoit continuellement des demandes d'emploi qui ont atteint à fin mars 2005 quelque 240 000 provenant de 124 pays. Ces deux dernières années fiscales (de 2002 à 2004), les revenus du groupe ont augmenté de 31 % et 30 % respectivement. Quant aux profits, le groupe Emirates a enregistré un taux de croissance de 67%. C'est ce qui ressort des résultats annuels rendus publics le mercredi 27 avril 2005 par Sheikh Ahmed Ben Saïd Al Maktoum, président d'Emirates Airlines, lors d'une conférence de presse internationale tenue pour l'occasion à Dubaï. Mutation continue À présent, Emirates Airlines gère un peu plus de 50 % des vols à destination et en partance de l'aéroport international de Dubaï. L'objectif à atteindre en 2010, note Sheikh Ahmed Ben Saïd Al Maktoum, étant d'augmenter ces chiffres de 70 % tout en maintenant la même qualité de service. En expansion constante, le réseau de la compagnie lui permet à présent de desservir 78 destinations dans 55 pays différents répartis sur les cinq continents du globe. Cela dit, des facteurs objectifs peuvent expliquer comment Emirates Airlines s'est hissée en moins de vingt ans du rang de modeste compagnie régionale à celui de grande compagnie internationale, classée au cinquième rang des structures mondiales les plus rentables. Le mirage fonctionne, et à plein rendement. Alors que les pays voisins sont au bord du chaos, Dubaï, elle, connaît en revanche un boom touristique fulgurant. Dans une cité comme Dubaï toujours officiellement traditionnelle, le modernisme prend de plus en plus d'ampleur. C'est une ville en pleine mutation qui s'ouvre sur le monde avec un réalisme conquérant et une maîtrise performante.