Projet d'entreprise Horizon 2010 Fini le temps où l'Office était piloté par des...pompiers. Experts en situations de crise en série, ruptures de financements, croulant sous la tyrannie des urgences et ronronnant la gestion au petit jour. Le renouveau du rail, après de salutaires redressements et relances qui ont rééquilibré l'activité, a définitivement franchi le Rubicon et relègue au placard les apôtres du management à la...Pyrrhus. En effet, le projet d'entreprise 2003-2010, flanqué du slogan “pour une nouvelle vision de l'avenir”, et fruit d'une mûre réflexion prospective (c'est bien la première fois que la vraie ingénierie ferroviaire est mise à contribution) et d'une large concertation de l'ensemble des acteurs de l'entreprise, est pondu par le nouveau management permettant de maîtriser les contours à terme du développement ferroviaire sur des bases modernes et durables. Le projet d'entreprise “Horizon 2010” repose sur quatre piliers : affirmer la vocation de transporteur de voyageurs et fret dans les meilleures conditions de confort, de ponctualité et de sécurité, conquérir de nouveaux segments et créneaux du marché pour asseoir le leadership du rail dans le registre des transports de masse et de qualité, améliorer son positionnement et promouvoir la culture des valeurs et de l'excellence. Ce projet d'entreprise est apparenté à un contrat du progrès offrant une meilleure visibilité sous-tendue par une "synergie collective", les maîtres d'œuvre qui montrent les nouvelles ambitions de la maison en capitalisant sur les quatre vecteurs du progrès que sont la créativité, la réactivité, la rigueur et le professionnalisme des métiers et hommes du rail. Concrètement, cinq grands défis sont lancés : doubler les trafics sur les deux grands marchés stratégiques, voyageurs et marchandises, optimiser les ressources de financement des projets en développant le cash-flow, valoriser et professionnaliser les ressources humaines, renforcer le management participatif et la démarche Qualité totale et, en dernier lieu, affirmer l'identité et l'image de l'entreprise en renforçant les canaux de communication. Plus concrètement encore, ce projet d'entreprise est décliné en plans d'action comprenant 17 chantiers-initiatives et 200 actions à réaliser, selon un ordre de priorité et d'ordonnancement mathématiquement prédéfini. Ces actions ont trait à l'environnement de l'entreprise, aux activités du transport voyageurs, marchandises et phosphates, aux nouvelles infrastructures, à la maintenance du matériel roulant, la sécurité, l'utilisation des automatismes, l'externalisation, la GRH, la rénovation des méthodes de gestion, la rationalisation du Groupe ONCF, les systèmes d'information, le commercial, la valorisation du patrimoine et la redynamisation de la coopération internationale. C'est dire que rien, absolument rien, n'est laissé au hasard. Les investissements consentis dans ce projet, 17 milliards DH, intéressent l'ouverture de chantiers de mise à niveau (renouvellement de 400 km de voie ferrée et de 400 km de lignes électrifiées, réalisation des plates-formes logistiques, construction, extension et modernisation des gares), des projets d'amélioration de la sécurité en modernisant les installations de signalisation et de télécommunications, le remplacement de 30 passages à niveau par des ouvrages d'art, la clôture de 100 km d'emprises ferroviaires, la prévention des inondations). Les autres projets, en matière d'augmentation de la capacité du réseau, intéressent l'achèvement des travaux du doublement de la voie entre Sidi Kacem et Fès (100 km), le doublement de la ligne jusqu'à Settat, le doublement Nouasser-Jorf Lasfar. Le rajeunissement du matériel se traduira par l'acquisition de 18 rames automotrices à deux étages, 20 locomotives et 300 wagons. Enfin, les projets d'extension du réseau verront se concrétiser la connexion ferroviaire du nouveau port de Tanger Med (45 km) et la nouvelle liaison ferroviaire Taourirt-Nador (117 km) dont les travaux seront lancés incessamment. Et l'avenir ? La réflexion est avancée et les études en cours concernant le projet de LGV (ligne grande vitesse) qui reliera Casablanca à Agadir mises à deux heures de "route" à 475 km/h, tout comme des perspectives se dessinent pour la LGV entre Casablanca et Tanger et le TGV maghrébin qui reliera le Royaume à Tripoli via Alger et Tunis.