Fondation Mohammed V pour la solidarité Le bilan des résultats de la 7ème campagne nationale de collecte des dons, décliné par Zoulikha Nasri, aura surtout servi à clarifier les choses et rappeler les responsabilités partagées entre les acteurs de la société civile et institutionnels. Surtout, l'efficacité, grâce à ses compétences intrinsèques, de la Fondation ne doit pas être manipulée par d'autres acteurs pour masquer leurs défaillances. De toute manière, peine leur en prendra car le Souverain veille de près sur la crédibilité de l'institution sociale qu'il préside et remet à leur place tous ceux qui seraient tentés par le diable. Certains membres douteux du CSP en ont déjà fait les frais. La pauvreté n'est ni un tabou ni une malédiction au Maroc. Encore moins une fatalité ! Elle est la résultante d'un niveau de développement insuffisamment axé sur la compatibilité incontournable entre la nécessaire croissance économique par la promotion des investissements générateurs de richesses et la prise en compte de la dimension sociale complémentaire du développement. C'e sont ces termes qu'a tenus à marteler, pour la énième fois, Zoulikha Nasri dans sa croisade permanente donnant la chasse implacable à la "crise de la pauvreté" qui handicape le développement social et culturel du pays. La "moisson" record de 170 millions DH Le bilan de la collecte des dons au titre de la 7ème campagne nationale de solidarité sociale, qui s'est déroulée du 22 octobre au 5 novembre, un record dans les annales de la solidarité sociale au Maroc, s'est établi à 170,19 millions DH dépassant nettement les résultats de la campagne précédente qui avaient atteint 125 millions DH. C'est surtout l'engouement des citoyens et leur participation massive qui laissent augurer les plus grandes espérances d'une très large "coalition des forces sociales", dans les années à venir, à même de faciliter l'éradication progressive du fléau du dénuement. En effet, près de 2 000 000 de Marocains ont participé à cette campagne 2004 par l'achat des badges et timbres ou en versant directement leurs contributions au compte de la Fondation placée sous la présidence effective du Souverain. La plus grande part des dons provient des membres du Conseil d'administration et du Comité de Soutien permanent qui ont versé un montant de 91,603 millions DH tandis que la souscription publique a fourni 10,28 millions DH. D'autres donateurs ont préféré financer directement des projets initiés par la Fondation et les financements déjà engagés s'élèvent à 47,1 millions DH. La valeur des dons en nature est estimée à 10,107 millions DH. Les promesses de versement à venir s'élèvent à 15 millions DH. La Fondation a souligné que la collecte de 2003 a permis de financer la réalisation de projets sociaux et éducatifs intéressant, notamment, la scolarisation des enfants, la promotion de la condition féminine, la santé et l'insertion des handicapés. 43 MDH ont été affectés à des projets d'animation de formation et d'animation culturelle et sportive des jeunes, 40 MDH sont allés aux projets de développement économique et social dont 26,6 MDH pour l'alimentation rurale en eau potable. 28 MDH ont été alloués au soutien du mouvement associatif. Bien sûr, à toutes ces réalisations, il faut ajouter les interventions ponctuelles de secours à l'occasion de catastrophes naturelles et la campagne annuelle d'accueil des MRE. "Il ne faut pas se leurrer, le combat contre la pauvreté est loin d'être gagné. Mais nous avons gagné la bataille de la prise de conscience de la pauvreté au Maroc", a tenu à souligner la Conseillère de Sa Majesté le Roi. "Une ONG comme toutes les autres" La "fée des pauvres" ne fait pas dans la demi-mesure quand il s'agit de la crédibilité et de la transparence de la gestion de la Fondation. Zoulikha Nasri condamne, sans rémission, tous les faux partenaires qui intègrent la Fondation pour leurs ambitions personnelles. Heureusement, ils ne sont pas nombreux, mais mieux vaut terrasser le mal à la racine. "Nous déplorons une seule séparation à ce jour parmi les membres du CSP (Comité de Soutien permanent) pour avoir dérogé à la règle fondamentale et imposable à tous : sauvegarder la crédibilité de la Fondation". Et les mots pour le dire n'ont pas pris quatre chemins, le ton très ferme en prime : "Aucun membre ou partenaire de notre Fondation ne doit, à aucun moment de notre activité, chercher à faire son business en instrumentalisant la charité". Et c'est avec la plus grande sévérité que le Conseiller de Sa Majesté le Roi a condamné ces comportements "affairistes" et irresponsables, un message très fort et limpide à l'adresse de tous et de tout un chacun qui s'aventureraient à choisir le mauvais chemin. "Nous ne tolérerons aucun acte qui pollue l'atmosphère de notre Fondation", a-t-elle mis en garde, avec une résolution trachée de sincérité et de passion pour le respect des normes déontologiques et des principes à observer rigoureusement dans l'activité d'une ONG dirigée par le Roi en personne. Le Souverain, en effet, s'implique régulièrement pour professionnaliser les structures, rationaliser les gestions financière et programmatique, veiller surtout à donner l'exemple de la rectitude morale, de l'engagement humanitaire, et du respect de toutes les valeurs nobles et constituant le socle des fondements humains séculaires du Royaume. Et quel exemple pour la magistrature suprême de prendre en charge une structure dynamique de la société civile que d'aucuns n'hésitent pas à confondre, sournoisement, avec les institutions du Royaume. Pour la simple raison que c'est le Roi qui préside la Fondation. Faux, archi-faux, comme dirait Zoulikha Nasri, "La Fondation Mohammed V pour la solidarité est une ONG au même titre que toutes les autres", tirant ses ressources de ses propres démarches et remplissant une dimension nationale du simple fait que le Souverain est à sa Tête. "Mohammed VI est le Roi de tous les Marocains du Royaume, et non pas seulement de ceux d'une région déterminée. Et à ce titre, le Souverain ne peut être le président d'une ONG d'une région, mais d'une institution sociale au service de l'ensemble de la Nation et de tous les citoyens", a-t-elle tenu à clarifier aux yeux de l'opinion publique. La Fondation ne gère pas des biens ou un patrimoine public ou un budget alloué, à la différence d'autres fondations, qui sont des établissements publics à budget étatique. La Fondation fait de la redistribution des ressources collectées au bénéfice d'autres associations en dotations d'argent, en subventions de projets ou, carrément, en finançant directement ces projets. Elle fédère les autres acteurs du champ social autour de projets et recherche, à travers leur réalisation, la pérennisation des actions de développement économique et social ainsi que l'insertion socioprofessionnelle des démunis et des handicapés. L'ONG Royale optimise ses propres ressources par un positionnement sur le marché financier dont les placements bancaires rapportent, bon an mal an, entre 17 et 19 millions DH d'intérêts entièrement réinvestis dans des projets à caractère social ou éducatif. C'est une manière indirecte pour les pauvres du Royaume de gagner encore plus d'argent par le truchement de la Fondation. Pourrons-nous dire pour autant que nous gagnons du terrain dans la lutte contre la pauvreté ? Zoulikha Nasri ne mange pas de ce pain-là et le langage triomphaliste ne lui ressemble pas du tout. Bien au contraire, "la lutte contre la pauvreté est loin d'être gagnée mais nous avons remporté la bataille de la prise de conscience générale de la crise de pauvreté qui sévit dans le Royaume et de l'impérative mobilisation nationale de toutes les volontés pour en venir à bout". Les priorités du Plan d'action 2004-2008 Evaluation de l'impact des projets réalisés et inventaire des besoins des populations cibles, ces deux démarches de la Fondation sont à la source de l'élaboration du plan d'action 2004-2008 donnant une visibilité à moyen terme aux actions à engager. En premier lieu, la Fondation compte poursuivre la concrétisation des programmes par le recours à une méthodologie plus appropriée. Celle-ci est fondée sur le renforcement des équipements, l'organisation des interventions, l'amélioration de la gestion par l'implication d'autres acteurs et la recherche de ressources complémentaires. L'accent est mis sur les priorités que la Fondation est déterminée à consacrer à la formation des femmes et des jeunes filles rurales, la protection des jeunes contre la délinquance et leur préparation à une meilleure intégration socioprofessionnelle, la formation et l'insertion des handicapés. Les autres priorités parallèles intéressent le développement d'activités génératrices de revenus, la mise en œuvre de "Banques alimentaires locales" et le déploiement d'actions médicales de proximité. L'autre volet du Plan d'action nourrit une dimension d'envergure dont les retombées bénéfiques seront démultipliées au bénéfice de la lutte contre la pauvreté. En effet, un réseau d'associations permettant à la Fondation de pouvoir s'implanter dans toutes les régions du Royaume et de déléguer aux autres acteurs associatifs la prise en charge de certaines missions dont, principalement, ces banques alimentaires de proximité. Pour plus d'efficacité visant l'émergence d'une synergie structurée afin de ne pas dupliquer les projets et consolider l'action complémentaire. Bref, pour gagner encore plus de terrain dans la lutte contre la pauvreté.