Semaine de la fraternité La semaine dernière était celle de la «fraternité» en Corse. Une semaine à caractère purement symbolique comme tenait à le signaler le préfet corse et qui vient boucler une année 2004 marquée par au moins une quarantaine d'actes racistes et xénophobes qui ont visé essentiellement des Marocains. La Corse qui a été depuis plusieurs mois le théâtre de plusieurs dizaines d'agressions barbares à l'égard de familles, commerces, écoles et biens marocains a enfin réagi en consacrant la semaine du 13 au 18 décembre courant (qui coïncide avec les fêtes en Europe) à la fraternité et la tolérance. Les ressortissants d'origine maghrébine, notamment nos compatriotes résidant en Corse, ont enfin pu voir affichés sur les murs de l'île, des slogans autres que “I Arabi Fora” (les Arabes dehors) qui les avaient terrorisés plusieurs mois durant. I Arabi Fora a cédé la place, la semaine dernière, au slogan officiel de la campagne nationale, “Corsica Fraterna” (la Corse fraternelle). La cible première de cette campagne de sensibilisation étaient les 53 collèges et lycées de Corse, mais aussi quelques écoles primaires et même maternelles. L'occasion d'initier les tous petits et rappeler aux moins jeunes “le traditionnel sens de l'hospitalité insulaire”, comme on l'avait précisé à la préfecture de Corse. Débats, conférences, concerts et “repas de la fraternité” étaient organisés dans des foyers pour travailleurs immigrés. Ce premier geste en faveur de la communauté étrangère très nombreuse en Corse (dont plus de 13.000 Marocains) a été organisé par la préfecture de Corse, avec la collaboration du Centre régional de documentation pédagogique de l'île et de plusieurs associations. Cette semaine de la fraternité se voulait donc un “élan collectif pour dire que la Corse n'est pas raciste, nous sommes ici des citoyens prêts à lutter contre le racisme et la xénophobie”, a indiqué dans la presse Corse, son préfet Pierre-René Lemas. Toujours est-il qu'une telle action, louable certes, reste “symbolique”. Elle n'était pas pour rassurer, encore moins faire revenir en Corse la cinquantaine de familles marocaines et maghrébines qui auraient quitté l'île depuis le début des violences. En tout cas, des militants ont décidé de taper plus fort que la préfecture en organisant des centaines de manifestations plus agressives en faveur de la paix et contre la violence et la barbarie de quelques organisation racistes corses. La “Semaine de la fraternité” fait partie du programme de l'Année de la fraternité décrétée par le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, “grande cause nationale 2004” dans tout l'hexagone.