C'est devant une salle comble que le wali du Grand Casablanca M'Hamed Dryef animait mercredi 13 en soirée une conférence sur le développement urbain de la capitale économique du Maroc. Plus de 330 agents immobiliers, architectes, académiques, étudiants et membres de l'administration municipale étaient rassemblés à l'ISCAE pour écouter les propos du wali et avoir l'occasion de lui adresser certaines questions. M. Dryef a commencé par présenter Casablanca – la 5e ville d'importance du continent africain – comme une métropole ayant connu une croissance exponentielle depuis le début du 20ème siècle, alors qu'elle comptait moins de 20.000 habitants – elle en compte aujourd'hui 3,6 millions. Une telle croissance, a-t-il dit, a été mal gérée, ce qui a engendré les problèmes que nous connaissons à l'heure actuelle. “Je crois que les décisions fortes n'ont pas été prises”, a expliqué le wali. “Je pense par exemple à la décision du métro. On en a entendu parler pendant 20 ans sans jamais prendre de décision”. M. Dryef a souligné certains des principaux problèmes de la métropole : l'exode rural, le taux élevé de chômage et l'insuffisance d'équipements et d'infrastructures. Il a indiqué la nécessité d'établir une politique de développement urbain en tenant mieux compte de la situation actuelle. “Aujourd'hui, il y a un décalage entre les documents d'urbanisme et la réalité de Casablanca. Casa a pris beaucoup de retard, et il y a urgence à intervenir rapidement”, a-t-il ajouté. Une “mise à niveau d'urgence” des infrastructures qui touchera l'ensemble des secteurs de services serait donc nécessaire. Le projet est actuellement en cours de réalisation, a-t-il dit, mais “ça demandera du temps. À mon avis c'est une affaire de quatre à cinq ans”. La présentation de M. Dryef a été suivie par une série de questions posées par des membres de l'assistance désireux de s'exprimer. La majorité des préoccupations – énoncées selon des points de vue parfois opposés – concernaient le développement urbain et la spéculation foncière. Le wali a répondu en affirmant qu'il était nécessaire d'inclure des représentants de tous les secteurs économiques et administratifs lors de la planification d'une politique de développement urbain “où tout le monde participe et tout le monde trouve sa place”. À une question sur la réduction de la pollution, il s'est empressé de “rassurer les Casablancais” en disant qu'il n'y avait “pas encore aujourd'hui de problème grave”, avant de se raviser : “Je dirais peut-être [pas de problème] très grave”. La conférence s'inscrivait dans le cadre d'une série d'événements culturels organisés annuellement par l'ISCAE et était retransmise en direct à des étudiants qui y assistaient depuis Rabat. Le wali a d'ailleurs profité de l'occasion pour inviter les jeunes à jouer un plus grand rôle dans le développement de la métropole. “Je suis convaincu que les jeunes doivent s'impliquer davantage dans les problèmes de la société”, a-t-il dit.