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Balayer “l'hydro-pessimisme” et renforcer le développement durable
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 07 - 2004


Congrès mondial de l'eau
Les experts de la planète tiennent leur 4ème forum mondial à Marrakech du 19 au 24 septembre courant. Une tâche immense attend nos hôtes et décideurs nationaux : balayer le stress hydrique qui menace à terme et neutraliser “l'hydro pessimisme” qui s'est emparé des peuples voyant des pénuries partout. Une psychose redoutable qu'il ne sera pas facile de lever bien que des mesures, en conséquence, soient mises en perspective.
Le plus grand événement mondial consacré au problème de l'eau vibrera aux couleurs du Royaume sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi. Ainsi, le mérite du Maroc est d'avoir inscrit son nom au prestigieux palmarès des grandes nations organisatrices qui ont accueilli les précédentes éditions du Congrès : Paris juin 2000, Berlin octobre 2001 et Melbourne avril 2002. Un choix qui a plus grande valeur encore quand des pays aussi percutants que les dragons asiatiques : Japon, Indonésie et Malaisie, ont vu leur candidature à l'accueil du Forum supplantée par le Maroc.
Plus de 2500 participants, opérateurs, professionnels et chercheurs dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement sont à pied d'œuvre, au Palais des Congrès de la cité impériale, pour débattre de thèmes sensibles préoccupant décideurs institutionnels, organismes internationaux, opérateurs, experts et société civile. Conjointement
organisé par IWA (International water association), forte de ses 13 000 professionnels adhérents, et l'AMEPA (Association marocaine de l'eau potable et de l'assainissement), mobilisant une trentaine d'opérateurs et organismes publics et privés, ce forum s'articule autour de la nécessité de resserrer les liens entre les chercheurs et professionnels de tous les continents dans le but de promouvoir le know-how en la matière et de capitaliser les échanges d'expériences et d'expertises entre partenaires. Les travaux en plénières, panels et ateliers, intéressent l'exploitation des systèmes relatifs à la gestion de l'eau potable et à la réutilisation des eaux usées, l'innovation dans le processus de traitement et dans les systèmes d'approvisionnement, les ressources hydriques intégrées et la gestion des bassins versants, la gestion stratégique des infrastructures et des entreprises et, en dernier lieu, l'eau et la santé.
L'ONEP, un partenaire international de référence
Le Royaume, en étant élu à l'accueil des ces quatrièmes assises mondiales, est devenu le premier pays en voie de développement à jouir de cette grande marque d'estime et de considération. Et ce n'est que justice rendue à un Etat devenu maître dans la mise en œuvre de politiques globales et intégrées en matière de rationalisation et de desserte généralisée d'eau, sans compter l'assainissement, à telle enseigne que le Maroc s'est mû en “école de référence” des pays tiers qui envoient régulièrement leurs cadres se former dans les instituts de l'ONEP. Ce dernier est aussi très sollicité par des pays arabes et africains pour “la délocalisation” de son savoir-faire technique et gestionnaire. N'oublions surtout pas la politique visionnaire du défunt Roi Hassan II en matière de politique de l'eau, ce qui lui a valu de se voir décerner le premier prix mondial de l'eau, un trophée prestigieux que les grandes nations du globe peinent encore à décrocher. Le directeur général de l'Office, en présidant les travaux de la Conférence de Marrakech, est un manager talentueux et avisé en la matière et sait de quoi il parle, surtout quant il insiste sur la nécessité “d'échanger les expertises et les expériences en matière de bonne gouvernance”, rappelait-il récemment dans une rencontre publique à Casablanca. Et c'est en leader de la région MENA que Ali Fassi Fihri conduira les débats centrés sur le partenariat effectif entre les deux Hémisphères Nord et Sud afin de fournir les bases solides d'un développement durable au bénéfice prioritaire des pays en développement. Notre office a montré l'exemple tant dans les performances de gestion de l'activité, en constante croissance avec un taux d'accroissement du résultat net bénéficiaire qui a crevé l'écran pour l'année 2003 qu'en matière de programmes d'investissements lourds mobilisant des milliards dh pour des dizaines de projets de développement à l'horizon 2007 intéressant les trois vocations maison : alimentation en eau potable urbaine et rurale et assainissement. Le challenge de l'opérateur est de réaliser un taux de
près de 90% de desserte du monde rural à cette échéance, un objectif qui, il n'y a pas encore longtemps, constituait plutôt une redoutable gageure.
Toutes ces propriétés d'une gestion sérieuse et soutenue ont propulsé l'Office au devant de la scène et fait de lui un partenaire international de référence proprement incontournable.
Les défis du 3ème millénaire
Les participants ont bien conscience de la haute gravité de la raréfaction des ressources en eau du globe, une situation qui accuse la tendance marquée par une aggravation d'une pression démographique très forte de plus de 6 milliards d'habitants confrontée à une réduction de l'offre à la consommation. Et dans cette contrainte, il s'avère d'ores et déjà problématique de concrétiser les objectifs du millénaire définis par l'ONU devant se traduire par la réduction de moitié des populations n'ayant pas accès à l'eau potable. Le partage de ces ressources pose aussi problème dans les conditions actuelles de mise en œuvre des politiques devant faciliter la répartition équilibrée des diverses utilisations de l'eau.
Pour contrer les incertitudes et minimiser les risques qui planent sur une crise mondiale des ressources hydriques, les congressistes de la cité impériale mettront un point d'honneur à définir les voies et moyens les plus opportuns aptes à remporter les défis qui se présentent au globe. Ces derniers sont aussi bien d'ordre économique et social, touchant à la satisfaction des besoins humains fondamentaux et à la protection des écosystèmes pour assurer le bien-être de la vie sociale, que de gestion et de gouvernance en ce sens qu'il importe de susciter la conscience collective et d'aiguiser les responsabilités communes et réciproques pour un partage équitable de la ressource et une gestion saine et responsable assurant un développement durable. Une note manquante dans les documents préparatifs de ce forum : le thème-slogan qui semble avoir été oublié en cours de route mais que nous pourrons très bien traduire de la façon suivante : “L'eau pour les
hommes, l'eau pour la vie”.


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