À l'aube de son 60ème anniversaire, l'Assemblée générale des Nations Unies entamait la semaine dernière une nouvelle session, à une époque où son rôle et sa structure sont de plus en plus remis en question. L'Organisation s'aura-t-elle faire face aux défis du 21ième siècle? Le 15 septembre dernier marquait l'ouverture de la 59ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies. Son Président, Jean Ping, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie du Gabon, estimait alors qu'à l'approche de son 60ème anniversaire, l'assemblée s'inscrivait dans “un contexte international en rapide et constante mutation, marqué par de multiples menaces et de nombreux défis ”. La session s'est d'ailleurs ouverte avec la remise en question du rôle et même de la pertinence de l'organisation au 21ème siècle. Depuis sa fondation en 1945, l'organisation des Nations Unies est passée de 51 à 191 membres, mais plusieurs de ses politiques et modes d'opération n'ont pas évolué en fonction d'une telle croissance. Alors que le regroupement international aura bientôt 60 ans, ses responsables doivent maintenant reconsidérer la façon de gérer les menaces à l'échelle mondiale. L'un des faits saillants les plus attendus de cette 59ème assemblée sera sans doute la présentation d'une étude, réalisée par un panel d'experts, sur la façon de réorganiser la structure des Nations Unies afin de mieux faire face aux défis de l'avenir. Bien que le rapport ne doive être complété qu'en décembre, les recommandations qu'on s'attend à voir en émaner sont déjà en train d'ébranler les fondations même de l'organisation. Parmi les sujets les plus controversés figurent la réorganisation et l'éventuelle expansion du Conseil de Sécurité. Les cinq membres permanents possédant actuellement un droit de veto - l'Angleterre, la France, la Russie, la Chine et les Etats-Unis - représentent la situation mondiale au terme de la deuxième guerre mondiale. Environ 59 ans plus tard, les membres de l'Assemblée sont d'accord sur la nécessité d'adapter le Conseil de Sécurité au goût du jour. On a plus de mal, par contre, à s'entendre sur les façons de le faire. Un autre point d'interrogation majeur vient s'inscrire lorsqu'on se demande quels pays, s'il en est, devront bénéficier d'un droit de veto au conseil. L'Allemagne et le Japon, qui contribuent largement au budget d'opération de l'Organisation des Nations Unies, comptent parmi les pays ayant exprimé leur désir de devenir membres permanents du Conseil de Sécurité. En tête de liste des pays en développement ayant l'intention de poser leur candidature au même titre se trouvent le Brésil, le Niger, l'Afrique du Sud, l'Egypte, l'Inde et l'Indonésie. L'organisation devra aussi s'entendre sur les moyens à adopter pour contrer le terrorisme. S'il y a consensus au sein de l'Assemblée sur la nécessité de s'opposer à l'agissement des terroristes, il est beaucoup plus difficile, sinon impossible, de s'entendre sur la définition du terrorisme. Peu importe les modifications qu'on décide d'apporter au Conseil de Sécurité et les mesures qui seront mises en place pour assurer la sécurité internationale, aucune nation ne voudra être laissée pour compte. Reste à voir si les grandes puissances qui, jusqu'à présent, se sont accaparé les rôles de décideurs, laisseront les pays en développement se faire entendre. Après tout, le président de la 59ème assemblée est Gabonais, et plus d'un quart des 191 pays membres se trouvent sur le continent africain. Le Maroc à la tête de la sixième commission Représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies depuis 2001, Mohamed Bennouna en présidera la Sixième Commission. Il aura le privilège d'en présider la Sixième Commission, chargée des questions juridiques. Bennouna avait été élu à ce poste le 10 juin dernier. Né à Marrakech en 1943, marié et père de trois enfants, Bennouna possède une expérience juridique internationale des plus impressionnantes. C'est de cette expérience dont il aura besoin pour prendre en charge ses nouvelles responsabilités. Bennouna avait auparavant été juge au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, où il avait exercé ses fonctions à partir de 1998. De 1991 à 1998, Il avait agit à titre de Directeur général de l'Institut du monde arabe à Paris. Entre 1985, il avait été membre de la Mission marocaine auprès des Nations Unies à New York, en tant que représentant permanent adjoint. De plus, Bennouna a aussi travaillé comme professeur dans les universités Mohammed V, à Rabat et Casablanca, et de Sorbonne, à Paris. Bennouna est titulaire de diplômes en droit public et en science politique de l'Université de Nancy et de la Sorbonne à Paris. En 1970, il s'est vu décerner le diplôme de l'Académie de droit international de La Haye et, en 1972, un doctorat en droit international de l'Université de Nancy. Bennouna a exercé ses talents de juriste notamment à la présidence de la Commission d'indemnisation des Nations Unies. Il a également été membre de la Commission du droit international de 1986 à 1998.