Le Sommet mondial de l'Onu doit ouvrir ses travaux aujourd'hui à New York. Un Sommet précédé d'une grosse polémique. C'est aujourd'hui, mercredi 14 septembre 2005, que doivent débuter les travaux du Sommet mondial de l'Onu. Au programme, l'ambitieuse réforme proposée par Kofi Anan. Une réforme qui devra permettre de moderniser cette organisation mondiale. Durant trois jours, quelque 170 chefs d'Etat et gouvernement devront débattre des sujets suivants : lutte contre la pauvreté, le terrorisme et la réforme des Nations unies, qui célèbrent cette année leur soixantième anniversaire. Un Sommet de tous les dangers où les polémiques battent leur plein. À la veille de l'ouverture du Sommet plusieurs observateurs évoquent déjà l'échec. «Le Sommet des Nations unies menacé d'échec», a titré le quotidien français «Le Figaro». Pour l'envoyé spécial du journal, Washington reste allergique à tout ce qui est calendrier ou objectifs contraignants, préférant conditionner l'aide au développement à des critères de bonne gouvernance. L'article ajoute que la réforme de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU est également mal-partie, les Etats-Unis faisant pression pour que les pays ne respectant pas les libertés soient écartés du futur Conseil. Et comme d'habitude, c'est au quotidien français «Libération» à qui revient le meilleur titre : «La réforme de l'ONU sombre avant la réunion de famille.» Les correspondants de «Libération» trouvent que le Sommet risque d'être loin des ambitions initiales. Un pessimisme tout à fait compréhensible. En fait, à la dernière minute de la tenue du Sommet, les discordes se sont subitement accentuées autour du document final. Face à l'absence de progrès notables, les diplomates craignaient de s'acheminer vers un échec cinglant. Mais malgré un dernier week-end de négociations tous azimuts, certains ambassadeurs onusiens déploraient des discussions lentes et laborieuses entre les 32 pays mandatés pour discuter. Ainsi, la clôture officielle de la 59 ème session de l'Assemblée générale de l'Onu initialement prévue lundi, a été repoussée à hier. Depuis trois semaines, le comité des 33 négocie principalement sur sept questions: droits de l'Homme, réforme de l'administration onusienne, développement, terrorisme, responsabilité de protéger les peuples menacés de génocide, consolidation de la paix et non-prolifération nucléaire. Mark Malloch Brown, chef du cabinet de Kofi Annan, a voulu se montrer modérément optimiste. «On y arrive tout doucement», a-t-il dit. «Les date butoirs commencent à débloquer les esprits. Les chefs d'Etat commencent à arriver et le Sommet débute mercredi. Ceci, combiné avec de la bonne volonté de la part de certains groupes, fait que le vent qui souffle est un peu meilleur...». Les Etats-Unis, en la personne du tout nouvel ambassadeur, le faucon John Bolton, ont présenté, à eux seuls, une centaine d'amendements. «Avec ses 750 propositions d'amendements, il est allé bien trop loin. Même si Washington souhaite en fait un compromis, ce que je pense, il n'est pas certain que ce soit désormais matériellement possible», commente un diplomate européen interrogé par le quotidien français «Libération». «Libération» fait remarqué qu'a priori, Washington n'a aucun intérêt à provoquer une crise à l'ONU. Le quotidien ajoute que les Américains n'ont jamais eu tant besoin de coopération internationale en raison des problèmes rencontrés en l'Irak ainsi que leur lutte antiterroriste, sans oublier bien sûr les menaces provoqués par l'Iran et la Corée du Nord.