Ce sont là quelques unes des figures les plus recherchées du pays. Elles sont toutes ou membres du groupe islamique combattant marocain (GICM) ou membres de cellules jihadistes locales recrutés pour perpétrer des attentats au Maroc. Leurs liens avec un individu comme Mohamed El Guerbouzi, qui réside aujourd'hui à Londres sous la protection des services britanniques ou Saâd Houssaïni, son bras droit, sont avérés. Leur implication dans les attaques de Casablanca ne souffrent aucune ombre, selon les services de police marocains. Ils ont été cités par la majorité des prévenus dans le cadre des procès de ce que l'on appelle la salafitya jihadiya. Plusieurs mandats d'arrêt sillonnent le monde. Plusieurs hommes sont recherchés depuis quelques semaines de manière active par les polices internationales. Qui sont-ils et quel est leur degré d'implication dans les attentats de Madrid ? Dans le giron de Jamal Zougam et de Guerbouzi, le 11 mars dernier a révélé une des formations les plus énigmatiques des dernières années : le Groupe islamiste des combattants marocains (GICM), dont quelques figures légendaires avaient déjà été évoquées au lendemain des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Quel lien y a-t-il entre le 16 mai et le 11 mars et comment les vases communicants ont-ils fonctionné entre les anciens membres de la cellule espagnole d'Al Qaïda, démantelée en novembre 2001, et les deux attentats qui ont frappé les deux bords du Détroit de Gibraltar ? Des mandats d'arrêt internationaux ne cessent d'être délivrés jour après jour à l'encontre de dizaines de présumés terroristes dans plusieurs pays européens qui ont fait le nid de la nébuleuse. C'est le cas des Marocains recherchés depuis quelques jours par Interpol et dont il est encore difficile de rétablir les identités. Depuis les attentats de casablanca, la police marocaine a mis les bouchées doubles pour arrêter tous les individus qui ont trempé dans les préparatifs meurtriers du 16 mai 2003. On sait, aujourd'hui, qu'un certain nombre d'entre eux a réussi à fuir et à gagner d'autres horizons. On sait surtout qu'ils sont très dangereux et risquent fort de revenir à la charge en projetant, dans de nouvelles cellules qaïdistes, de nouveaux complots contre la sécurité des citoyens, au Maghreb ou en Europe. Ils sont une vingtaine, considérés officiellement par la police marocaine comme des activistes du 16 mai, responsables à des degrés divers des massacres. Certains d'entre eux sont des membres du Groupe islamique des combattants marocains. Ce sont d'ailleurs les plus âgés, presque tous originaires du Nord-Est du pays, de Berkane, Oujda ou Nador. Aucune trace visible de leurs derniers passages au Maroc, volatilisés dans la nature, pour certains, ils se seraient installés définitivement dans des pays européens ou en Algérie. Les pistes afghane et pakistanaise ne sont pas exclues pour ceux d'entre eux qui ont fait le passage obligé dans des camps d'entraînement du côté de Kandahar ou Herat. Les autres, les plus jeunes sont tous des proches de chefs de cellules locales comme celle de Youssef Fikri avec lequel ils ont trempé, à plusieurs reprises, dans des actes de violence ou d'agression. Ils sont aussi des affiliés aux poches formées par le Français Robert Richard. Les liens entre les activistes en fuite sont connus des services de police marocains qui ont pisté leurs traces. Ils sont tous aujourd'hui en fuite et forment un groupe homogène et solide autour de quelques figures comme les frères Lamnaouer, Youssef Addad et d'autres qui pourraient faire l‘actualité des arrestations liées au terrorisme et au 16 mai au Maroc. Mostapha Barkani, alias “Laamiri”, alias “Sebbagh”, alias “Mahjoub” Marocain, né en 1967 à Tanger. Ses parents sont Ahmed Bousselham et Rkia bent Mohamed. Il est marié et sans enfants. Son dernier métier connu est celui de tôlier. Il habitait dans le quartier Souani à Tanger. Mostapha Barkani était membre de la cellule terroriste du Français Robert Richard condamné au Maroc pour planification d'attentats sur le sol marocain. Selon plusieurs sources, il a quitté clandestinement le Maroc pour l'Algérie. Mohamed El Jarmouni,alias “Lahcen” Marocain né en 1977 à Casablanca de ses parents Bouazza Ben Mohamed et Lakbira Bent Abdelkader. Sans profession connue, il était célibataire. Sa dernière adresse connue était à Douar Skouila. Mohamed El Jarmouni est membre de la cellule de Mohamed Sghir Souissi qui a accordé à ce dernier une assistance matérielle. Il était aussi membre des cellules de Youssef Fikri et d'Abdelghani Bentaous. Aujourd'hui, il est en fuite avec d'autres compagnons de cellules comme Mohamed Mentala et les frères Mourad et Mohamed Lamnaouer. Mohamed Aït Bensaïd,alias “Zakaria” C'est un citoyen marocain né le 28 août 1957 à Casablanca. Ses parents sont Moulay Lhoucine ben Si Mohamed et Fatima bent Lahcen. Célibataire, il n'avait aucune profession fixe. Il habitait à Douar Skouila et était titulaire d'un passeport délivré par la préfecture de Sidi Bernoussi/ Zenata. Mohamed Aït Bensaïd était membre de la structure terroriste de Abdelghani Bentaous qui a effectué avec Mohamed Sghir Souissi et Mahjoub Nounes (tous les deux arrêtés) des missions de reconnaissance en perspective d'attaques contre les barrages dressés par la gendarmerie royale à Aïn Harrouda à Casablanca. Il est aujourd'hui en fuite avec d'autres compagnons de cellules comme Mohamed Mentala et les frères Mourad et Mohamed Lamnaouer. Tarik Farissi, alias “Mustapha”,alias “Youness” Marocain né en 1977 à Casablanca de ses parents Bouazza Ben Mohamed et Lakbira Bent Abdelkader. Sans profession connue, il était célibataire. Sa dernière adresse connue était à Douar Skouila. Mohamed El Jarmouni est membre de la cellule de Mohamed Sghir Souissi qui a accordé à ce dernier une assistance matérielle. Il était aussi membre des cellules de Youssef Fikri et d'Abdelghani Bentaous. Aujourd'hui, il est en fuite avec d'autres compagnons de cellules comme Mohamed Mentala et les frères Mourad et Mohamed Lamnaouer. Abdejlil Dourou C'est un marocain qui est né en 1984 à Douar Kharouba, à Had Bouchabel dans la région de Taounate. Se parents sont Mohamed Ben Abdessalam et Fatna Bent Abdelkader. Il est célibataire et travaillait comme marchand de légumes. Sa dernière adresse connue est celle de Dhar Lkhmiss dans la région de Fès. Il n'a pas de carte d'identité nationale. Abdejlil Dourou a été cité par Adil Zaghdidi alias " Abou Houda " (arrêté) comme étant membre de la cellule terroriste de Fès qui était animée par le Français Richard Robert. Mourad Lamnaouer, alias “Mourad Ould Anassi” Il est Marocain et frère de Mohamed Lamnaouer, alias " Abdellah". Il est né le 19 août 1980 à Casablanca de Mostapha ben Jilali et de Milouda bent Abdellah. Il était élève avant sa fuite et célibataire. Il a habité dans le quartier d'Anassi à Ahl Loughlam à Casablanca. Depuis on ne lui connaît aucune autre adresse. Mourad Lamnaouer a été cité par le kamikaze rescapé Mohamed El Omari comme faisant partie du groupe de kamikazes réservistes qui devait mettre en œuvre les attaques terroristes contre la ville de Marrakech, trois mois après le 16 mai 2003. Il est aujourd'hui en fuite avec d'autres compagnons de cellules comme Mohamed Mentala et Brahim Hamdi et son frère. Les kamikazes de réserve, les takfiristes… et les autres Les individus, dont LGM publie aujourd'hui les portraits, sont tous des membres très actifs de ce que l'on a appelé communément la salfiya jihadiya. Recherchés depuis les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, ils ont formé d'autres poches jihadistes. Mohamed Mentala, alias “ Ourda ” Marocain, il est né le 11 mai 1975 à Casablanca. Ses parents sont Amour ben Taieb et Wardia bent Ali. Son dernier métier connu est celui de mécanicien. Il était célibataire et habitait à Douar Skouila. Mohamed Mentala est cité par le kamikaze rescapé, Mohamed El Omari et le kamikaze réserviste Yassine Lahnech comme faisant partie du groupe des kamikazes réservistes qui devait perpétrer, trois mois après le 16 mai 2003, des attentats terroristes dans la ville de Marrakech. Mohamed Mentala se trouve actuellement en compagnie d'autres activistes comme Youssef Addad, Mohamed Rachidi, Mohamed Jarmouni, Tarik Farissi et d'autres. Ahmed Lamlaoui, alias “Merouane” C'est un Marocain né en 1974 à Salé, de Brahim Ben Lahcen et de Fatima bent Hamsassi. Jusqu'à sa fuite, il était tailleur, célibataire et habitait dans la région de Bettana à Salé. C'est un salafi-jihadi qui a été recruté par Youssef Fikri. C'est avec ce dernier qu'il s'est déplacé à Tanger pour y mener des actes d'agression entrant dans le cadre de "Al Amr Bi Al Maarouf Wa Annahiuou Ani Al Mounkar" (commander le bien et combattre le mal). Ahmed Lamlaoui est aujourd'hui en contact avec d'autres activistes du même groupe. Il s'agit de Youssef Addad, Abdelmalek Bouzgrane, Brahim Hamdi, Tarik Farissi et d'autres. Mohamed Lamnaouer, alias “Abdellah” Marocain, né le 31 janvier 1979 à Casablanca de son père Mostapha ben Jilali et de sa mère Milouda bent Abdellah. Il était encore élève et célibataire quand il a fui. Sa dernière adresse connue est le quartier de Hay Mohammadi à Casablanca. Mohamed Lamnaouer a été cité par le kamikaze rescapé Mohamed El Omari comme faisant partie du groupe des kamikazes réservistes qui devait mettre en œuvre des attentats terroristes dans la ville de Marrakech. Il est aujourd'hui en fuite en compagnie d'autres membres comme Mohamed Aït Bensaïd, Mohamed Jarmouni et Youssef Addad. Mohamed Rachidi, alias “Mustpaha” C'est un Marocain né le 2 juillet 1970 à Casablanca de Hassan Ben Mohamed et Fatna bent Abdelkader. Il est célibataire et travaillait comme ouvrier avant de prendre la fuite après les attentats du 16 mai. Il habitait à Douar Skouila. Mohamed Rachidi a été en contact avec les activistes impliqués dans les attentats terroristes du 16 mao à Casablanca. Il a formé, au lendemain des attaques de Casabalnca, une structure terroriste avec Youssef Addad, Brahim Hamdi et d'autres. C'est avec eux, qu'il partage aujourd'hui d'autres poches salafistes. Mohamed El Fartaj Marocain, né le 13 mars 1977 à Tétouan. Ses parents sont Ahmed Ben Ali et Safia bent Abdessalam. Il est marié et a été pendant quelque temps marchand ambulant. Il a habité à Oued Sebou dans la région de Tétouan et à Salé. On ne lui connaît aucune autre adresse depuis. Mohamed El Fartaj est membre de la structure terroriste de Youssef Fikri. Il a participé avec ce dernier à l'agression au mois de mars 2002 dans la localité de Sidi Boughaba, près de la ville de Kénitra d'un élément de la gendarmerie royale qui était avec sa maîtresse. Il est aujourd'hui en contact avec d'autres membres d'autres cellules dormantes toujours en fuite comme Mohamed Ait Bensaïd, Ahmed Lamlaoui, Tarik Farissi et d'autres. Mohamed Gaâmouri, alias “Omar” Marocain né en 1976 à Douar Rmal. Ses parents sont Ahmed Ben Alami et Ftimou bent Thami. Il était ouvrier. Célibataire, il a habité pendant un moment à Sala El Jadida. Mohamed Gaâmouri est membre de la cellule de Youssef Fikri. Comme d'autres activistes, il a participé avec son chef, Fikri, à l'agression du gendarme qui était en compagnie de sa maîtresse dans la région de Kénitra. Il est aussi un proche d'un membre important du groupe islamique des combattants marocains, Mohamed Chatbi, connu sous le nom d Al Achab. Aujourd'hui, Mohamed Gaâmouri court toujours en compagnie d'autres activistes. Les membres recherchés du GICM Mohamed Douich, alias “Mohamed Berrabeh”, alias “Aissa”, alias “Abdelkhalek” Marocain, né en 1955 à Berkane, de Mohamed ben Rabeh et de Fatna bent Mohamed. Journalier. Il demeurait à Aklim, Oujda. Le sujet est membre de ce que l'on appelle Harakat al Moujahidine fi al Maghreb( le groupe islamique combattant marocain), plus connu dans le monde aujourd'hui sous le sigle : GICM. Mohamed Douich est le co-auteur de l'assassinat en 1985, à Nador, de Lahbib Oudaïf, un individu qui a été soupçonné par les membres de ce qui allait devenir, bien plus tard, le GICM de les avoir dénoncés aux services de police. On ne lui connaît aucune adresse récente ni aucune piste pour le moment. Selon certaines informations, il se serait installé en Espagne quelque temps après son forfait. Ali Bousgheiri, alias “Fellah”, alias “Karim el Oujdi” C'est un Marocain né en 1952 à Taourirt dans la région d'Oujda, de Aïssa ben Mohamed et de El Alia bent Ali. Il s'est marié dans le patelin de Laâyoune, celle de l'Est et a deux filles. C'est un ex-Marocain résident à l'étranger. Il a séjourné pendant quelques années en France. Il a aussi vécu à Khémisset. Ali Bousgheiri est membre de l'organisation islamique des combattants marocains aussi connu comme Harakat Al Moujahidine fi al Maghreb. Son nom a été cité à maintes reprises par les membres des cellules salafistes de Nador et de Berkane. Il s'occupait aussi de recrutement et d'embrigadement. Selon Mohamed Neggaoui déjà arrêté dans le cadre des attentats du 16 mai, Ali Bousgheiri est en possession de quatre pistolets automatiques (deux Magnum, un Bereta et un Browning), deux pistolets mitrailleurs (Mat USM 50) et un fusil à lunette qu'il avait dissimulés dans la banlieue de Khémisset. Abderrazak Souamh, alias “Tarek”, alias “Hamid”, alias “Abdelaziz Moussa”. Marocain, né le 11 septembre 1959 à Casablanca de Tahar ben Ahmed et de Fatna bent Ahmed. Il est marié, ex-étudiant en France. Il deviendra plus tard marchand ambulant. On ne saura jamais comment la transition s'est faite de l'étudiant au commerçant. On ne connaît à ce jour que l'adresse de ses parents. Son passeport qui porte le numéro A668589 est périmé. Abderrazak Soumah est membre de l'organisation Harakat Al Moujahidine fi Al Maghreb (GICM). Son nom a été cité par plusieurs membres des cellules de la salafiya jihadiya de Nador et de Berkane comme étant leur chef de file. On apprendra aussi que c'est lui qui a procédé à un grand nombre de recrutements au profit de son groupe. On ne lui connaît aucune adresse actuelle. Son dernier passage au Maroc remonterait à plusieurs années. Abdelaziz Habbouch, alias “Tariq” Marocain né le 27 juillet 1976 à Bouskoura, de Abdelkader ben Ali et de Fatna bent Mohamed. Il travaillait comme réparateur d'appareils téléphoniques. Célibataire, il habitait dans la région de Oulad Haddou à Casablanca. Il possède un passeport numéroté L891370 délivré le 25-10-1999 à la préfecture d'Aïn Chok-Hay Hassani. Abdelaziz Habbouch est un Marocain afghan. Il fait partie de la commission théologique du groupe islamique combattant marocain (GICM). Il est rentré au Maroc au mois de février 2002. C'est Mohamed El Guerbouzi qui l'avait envoyé au pays pour la préparation de ce qui allait devenir les attentats du 16 mai. C'est durant la même période que Saâd Houssaïni, un autre ami et fidèle d'El Guerbouzi est arrivé au Maroc. Mohamed Bouanchouchane, alias “Driss”, alias “Ouah” C'est un citoyen marocain né le 2 mars 1955 à Jerrada, dans la région d'Oujda. Ses parents sont Mohamed Ben Ali et Ftana bent Mohamed. C'est un ex-cycliste qui a décroché pour des raisons qui semblent évidentes comme le manque de moyens. On lui connaît une vieille adresse dans la région de Zegzel près d'Aklim dont est originaire un autre activiste important du groupe, Mohamed Douich. Mohamed Bouanchouchane est membre de l'organisation islamique des combattants marocains. Selon plusieurs membres des cellules jihadistes de la région de Berkane et Nador, Bouanchouchane faisait office de recruteurs pour le groupe. On ne lui connaît aucune piste pour le moment. Certains vont jusqu'à affirmer qu'il est passé clandestinement en Algérie. Dossier réalisé par Abdelhak Najib et Karim Seraj