Doublement de la voie ferrée Sidi-Kacem-Fès Le grand structurant entamé dans la décade 80 visant le doublement de la voie ferrée entre Casablanca et Fès aborde sa dernière ligne droite. Les deux tronçons en chantier, Sidi-Kacem- Meknès et Meknès-Fès seront livrés à la circulation, respectivement fin 2004 et début 2006. Une échéance qui coïncide avec l'arrivée des nouvelles rames italiennes à deux niveaux qui embelliront la traversée de sites magnifiques enjambant des ouvrages d'art audacieux issus des dernières nouveautés techniques de génie civil. L'ONCF aura mis en compétition à la fois des entreprises huppées au plan international que national qui se sont réparties les différents lots attribués en termes d'infrastructures et d'ouvrages d'art d'une part, et de superstructures pour la pose des rails et les installations d'énergie électrique. Les Chinois à l'assaut du génie civil Une visite du chantier vous étonnera de voir la cadence soutenue des Chinois du TEC prenant en tenaille le percement du tunnel “ récalcitrant ” de Borj Moulay Omar, dernière étape pour boucler la double liaision ferroviaire entre Sidi-Kacem et Meknès. Un ouvrage pris d'assaut 24/24h au rythme ininterrompu de trois équipes qui se relaient. La Chine, non seulement est en train d'inonder le marché en produits au Maroc, mais conquiert aussi les grands chantiers de génie civil du ferroviaire et de l'autoroutier. Ce tunnel long de 350 mètres de long, auquel s'ajoutent les 70m de faux tunnels est à mi-parcours d'avancement des travaux et devrait être livré en août prochain. Pour la bagatelle de 85 millions de DH. Le tracé actuel est l'un des plus sinueux du réseau et le profil du doublement des 111 km de voie jusqu'à Fès comprennent une rectification de ce tracé sur 45 km. La mise en service en cette fin d'année permettra de porter la vitesse commerciale de 80 à 100 km/h entre Sidi Kacem et Meknès et à 160Km/h de Meknès à Fès. En augmentant la capacité de la ligne dont l'exploitation est arrivée à saturation en régime de voie unique. Un gain très important en temps puisque la capitale économique du Royaume ne sera plus qu'à deux heures de la capitale spirituelle. Le coût global de ce projet s'élève à 2,54 milliards de DH impliquant un coût unitaire de revient de 16 millions de DH par kilomètre de voie, en moyenne. Maîtrise d'œuvre et PAQ Il faut citer aussi que les travaux de terrassement et édification d'ouvrages d'art de Meknès à Fès ont été confiés à une société marocaine à laquelle revient le mérite de la construction de l'imposant viaduc de Boughani. Un colosse de 865 mètres de long, le plus grand ouvrage du genre au Maroc, et qui aura coûté la bagatelle de 181 millions de DH. D'autres chantiers intéressent la suppression des passages à niveau et leur remplacement par des ouvrages d'art, la construction de nouvelles sous-stations électriques, de gares, et de multiples petits et moyens ouvrages aux intersections routières principalement. Ce qu'il convient de retenir dans la réalisation de ce vaste chantier, c'est l'expertise de l'ONCF en matière de maîtrise d'œuvre, de maîtrise d'ouvrage et d'ingénierie, de nouvelles entités coordonnant et supervisant les travaux des entreprises engagées, dont la démarche d'audit interne et externe et le processus d'assurance Qualité (PAQ) sont incontournables. Les PAQ et SOPAQ (schéma d'organisation du plan assurance qualité) concoctés par ces intervenants arrivent à prévenir la non-conformité d'ouvrages dont le traitement rectificatif est prédéfini. La maîtrise d'œuvre totale du projet est piloté par la Direction centrale infrastructure et circulation au double plan des études et des travaux. La DMO (Direction maîtrise d'œuvre) désignée maître d'œuvre travaux du projet de doublement Sidi Kacem-Meknès est dirigée de main de “ maître ” par un ingénieur d'Etat lauréat de l'Ecole Mohammédia d'Ingénieurs, Khaïrane.