Assistance technique Les mécanismes et instruments de la mise à niveau se multiplient. Pour les diagnostics stratégiques, la qualité ou encore l'assistance technique, l'Etat a souvent recours à des ingénieurs européens. Et pourquoi pas à l'ingénierie nationale? L'Agence nationale de promotion de la PME tente une expérience de regroupement des ingénieurs dans le domaine industriel. L'ingénierie nationale a enfin une main tendue de l'Etat marocain. Longtemps laissée-pour-compte, cette corporation dont le rôle des hommes et des femmes qui la composent est de fournir des prestations de service qui optimisent tout investissement, vient en effet de faire l'objet d'une sollicitation pour participer à la dynamisation de l'élan de mise à niveau des entreprises qui composent le tissu économique. L'objectif de cette initiative est de bâtir une assistance technique solide pour péréniser les actions entreprises actuellement dans le cadre de la mise à niveau. Initiative qui a été présentée lors de la journée de réflexion organisée à Casablanca par le ministère du Commerce, de l'industrie et des télécommunications, l'Agence nationale pour la promotion de la PME, la Coopération technique allemande (GTZ) en partenariat avec la CGEM et la Fédération marocaine du conseil et de l'ingénierie (FMCI). Concrètement, l'idée qui s'est matérialisée par la signature d'une convention entre l'ANPME et la FMCI est de permettre aux bureaux d'étude spécialisés dans l'assistance industrielle de saisir les opportunités actuellement offertes par la multiplication des instruments et mécanismes de mise à niveau. La FMCI devra notamment oeuvrer à la mobilisation des ingénieurs industriels pour remplacer à terme les Européens auxquels il est souvent fait appel pour aider l'entreprise marocaine dans son procesus de mise à niveau. Pour ce faire, un financement d'appui lui sera apporté à travers le Fonds de la mise à niveau (FOMAN). Le montant de l'aide n'a pas été communiqué. En revanche les projets à soutenir sont clairs. D'abord, il s'agit de pousser au regroupement des différentes associations d'ingénierie industrielle qui existent. La tâche ne sera pas aisée car il s'agit d'"une nébuleuse de petits bureaux (formation, qualité...) qui a vu le jour ces dernières années, ce qui n'est pas de nature à favoriser l'épanouissement et le développement du secteur". En effet, dans ce contexte, il est difficile de savoir qui fait quoi et comment ? Aussi, un cahier des charges auquel tous devront se conformer au niveau national en termes de qualité, de délai et de professionnalisme sera confectionné et remis à l'ANPME qui l'érigera en référence nationale. A signaler que le secteur de l'ingénierie marocaine emploie 4000 personnes dont 1000 ingénieurs pour un chiffre d'affaires d'un milliard DH. En France, ces chiffres sont respectivement de 150.000; 60.000 et 80 milliards DH . Le FOMAN permettra également de financer un autre projet. C'est notamment un programme de formation des formateurs au sein des bureaux d'études. Outre le perfectionnement et le recyclage nécessaires dans le domaine industriel où les choses vont vite du fait des nouvelles technologies, cette action de formation vise d'autres objectifs : permettre aux cabinets d'assurer une meilleure offre de services et également de se doter des rudiments commerciaux pour asseoir, à terme, une vraie politique marketing aujourd'hui inexistante.