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Les besoins sont connus, les filières de formation supérieure… pas du tout ! : Face aux vrais besoins La formation se plante
Publié dans Challenge le 16 - 06 - 2008


Des filières mal perçues, des cursus
négociés à l'estime, voire des vocations mal capitalisées… Le «péché originel» peut sommairement être réduit à ce
cliché, du point de vue de l'étudiant qui se prépare à entrer dans la vie active. En face, l'Etat lui assure-t-il les voies du salut pour traduire ses ambitions dans la réalité? Rien n'est moins incertain, d'autant que la stratégie du pays est
plus ou moins ambivalente entre les choix cruciaux de la mondialisation et
le passif d'un système de formation qui
a peut-être définitivement montré ses
limites. Entre les deux, l'entreprise continue de rechercher des
compétences, de traquer des profils qu'elle ne trouve pas. Ou si peu…
Regardez tous ces jeunes et dites-moi combien parmi eux arriveront, en bout de course, avec un diplôme supérieur en main, les yeux dans l'avenir…». Il ne mâche pas ses mots, certes, ce patron d'une grosse entreprise d'intégration informatique de la place, mais ses questionnements ne sont malheureusement pas gratuits, et encore moins ironiques. Ils étaient, en effet, pas moins de 294.115 jeunes à avoir passé, à travers tout le Maroc, du 7 au 9 juin dernier, l'épreuve du baccalauréat édition 2007. 2,1% de plus par rapport à l'année dernière. Parmi cette grosse cohorte de prétendants au bachot, clé sacro-sainte ouvrant toutes les portes possibles de l'avenir, 218.000 venaient des établissements publics et 68.981 d'institutions privées, tandis que 6.692 se sont présentés comme candidats libres. Combien, en effet, seront-ils bacheliers dans quelques jours, lorsque les résultats seront proclamés ? Combien se verront tendre la perche pour un rattrapage en 2ème session, au mois de juillet ? Surtout, combien resteront sur les bas-côtés d'une autoroute de l'espoir chaque année plus implacable ?
Bien malin qui pourrait apporter des réponses «techniques» précises, aujourd'hui. Quant aux réponses «existentielles», elles sont connues de tous - étudiants, parents, enseignants, décideurs du système et opérateurs économiques - et ce, depuis des lustres. Parmi la formidable quantité de documents produits par les spécialistes, quand la Cosef s'était penchée, il y a quelques années, au chevet du dispositif de la formation-enseignement, un indicateur en particulier donnait des aigreurs aux plus optimistes : sur un effectif-type de 100 enfants écoliers entrant en première année du cycle primaire, 5 seulement sortent, à l'autre bout du système, porteurs d'un diplôme supérieur. Ce que deviennent les 95 autres ? Le pays les perd, en cours de route. Un gâchis qui dit haut et fort son nom, mais qui ne semble pas, au fil des saisons, émouvoir plus que ça les sphères concernées. Le même patron sceptique s'émeut, lui par contre, de ce que l'Etat continue de maintenir à grands frais des filières universitaires qu'il qualifie de «non rentables» au vu de la bonne intelligence économique. «Quand un transporteur aérien perd structurellement de l'argent sur une ligne, il procède à sa fermeture sans états d'âme. Ca devrait être pareil, dans le principe, lorsqu'on considère l'inutilité opérationnelle de certaines matières enseignées dans les facultés telles que les lettres, la philo, la géographie, et autres matières réellement improductives pour la machine économique», argumente-t-il, prenant soin de nuancer tout de même : «il est évidemment impossible de fermer ces filières, mais est-il aussi impossible de favoriser celles qui forment au business et aux réalités de l'entreprise ?»
10.000 ingénieurs
vers 2010 ? Awah !
L'entreprise ? C'est le mot. Depuis quelques années que le discours des officiels fleure bon le «business», la «compétitivité», le «management» et autres crédos dans la veine de «l'adéquation formation-emploi», tout le monde a compris combien le gap était énorme entre le passif d'un demi-siècle de mauvais choix et la perspective d'un développement idéal. Le ministre du Commerce et de l'Industrie, Salah-Eddine Mezouar, y pensait-il avec inquiétude lorsqu'il a décrété, il y a quelques mois, un projet de formation de 10.000 ingénieurs par an à l'horizon 2010 ? 10.000 ? «Awah !», peut-on légitimement s'exclamer. Quand on sait, en effet, que ce sont à peine 5.000 ingénieurs qui sont actuellement formés dans les grandes écoles marocaines (voir encadré sur les écoles d'ingénieurs), on peut se poser légitimement la question de savoir par quel moyen le Maroc pourrait bien doubler sa capacité de «production» au cours des trois années à venir. N'en déplaise aux avocats du Plan Emergence, qui misent sur les nouvelles zones franches et autres technopoles pour absorber les futures promotions de lauréats. «Le bon sens commande du réalisme et de la clairvoyance. Quand on regarde comment évolue le pays aujourd'hui dans son contexte régional, on comprend vite que les besoins sont là où on les attendait le moins il y a seulement quelques années. Centres d'appel, activités d'offshoring, nouvelles technologies de l'information, gestion des nouveaux outils de communication, services à l'international, ingénierie financière, métiers high-tech… C'est là qu'il faut taper fort et non ailleurs», martèle Maria L., conseillère dans une entreprise de télémarketing à Rabat. Certes. Encore faut-il que l'éternelle volonté politique cède la place à un vrai passage à l'acte et que les vœux pieux soient vite transformés en projets fondateurs (voir encadré sur la formation privée).
Tel un sésame, le mot «offshoring» fascine et interpelle à la fois. Les protagonistes de cette nouvelle dynamique (du ministère du Commerce et de l'Industrie à ceux des Finances, en passant par les opérateurs qui s'installent dans les zones offshore, les banquiers et les investisseurs) s'accordent globalement sur au moins un point : grâce au projet national d'offshoring, le pays peut engranger près de 15 milliards de DH d'ici à 2015. C'est, en effet, la manne attendue des recettes qui vont être générées par ce business. Tant mieux pour l'argentier du Royaume, s'il est toujours là après l'échéance électorale de septembre 2007, mais Fathallah Oualalou a sans doute des options stratégiques passablement différentes de celles de Habib El Malki, son confrère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche scientifique.
Des besoins dûment
«checkés»
Ce genre de préoccupations «philosophiques» ne sont plus l'apanage des décideurs. Les étudiants des grandes écoles et des universités s'interrogent de plus en plus, et à juste titre d'ailleurs, sur la valeur de leur cursus dans le contexte de marasme ambiant où ils évoluent. Certains montent au créneau et interpellent l'administration de tutelle, tandis que d'autres, à longueur de saison, demandent aux spécialistes de les aider à voir plus clair dans cette quête de l'adéquation perdue. Les étudiants de l'ENCG (Ecole nationale de Commerce et de Gestion) Marrakech ont, par exemple, «checké» des besoins aussi précis que pressants en termes de compétences nécessairement mobilisables si le pays veut rapidement mettre le pied à l'étrier de l'offshoring : 1.000 managers de plates-formes, 1.500 ingénieurs en systèmes et réseaux, 2.500 informaticiens développeurs, 13.000 cadres financiers maîtrisant notamment les normes comptables IFRS, 8.000 cadres help desk de haut niveau… Où chercher cette matière grise ? Et où la former d'abord ? Mieux encore : comment assurer, en même temps et dans des niveaux corrects, la formation et la qualification dans des métiers négligés par erreur dans la déferlante des NTIC ? Exemple ? Au siège de Buzzichelli Maroc, à Mohammédia, on est surpris par la présence d'une dizaine de soudeurs sénégalais provenant de la filiale du groupe marocain à Dakar. «Il y a actuellement une pénurie de soudeurs qualifiés au Maroc», constate tout simplement Mehdi Zouhair, patron de l'entreprise, qui a accompagné l'OFPPT dans la mise en place, en 2006, d'une école de soudure. «En d'autres temps, il y avait une expression ad-hoc désignant ce genre de mécanismes. On appelait ces structures des écoles sectorielles quand elles étaient initiées par des communautés d'intérêts industrielles; voire des écoles consulaires lorsqu'elles relevaient de missions étrangères, françaises notamment», commente Abdelhamid Lazrak, président du groupe IHEES (Institut des Hautes Etudes Economiques et Sociales) et promoteur de nombreux projets pédagogiques au Maroc et à l'étranger.
Le principe des vases
communicants
Pour autant, le secteur privé doit-il subvenir lui-même à ses propres besoins en investissant dans des structures de formation spécialisées ? Est-ce, au demeurant, sa vocation ? On peut se perdre en conjectures là-dessus, mais il est vrai que des groupes, des ministères et autres corporations multiplient sinon les initiatives propres, du moins les partenariats favorisant la réalisation de cette autonomie. Une aubaine d'ailleurs pour l'Etat qui ne saurait, à lui seul, garantir le beurre et l'argent du beurre… On comprend que des mécanismes aient été, au cours des dernières années, mis en place avec le succès que l'on sait, favorisant le fonctionnement du principe de ces fameux vases communicants si chers à l'Etat. L'Anapec (Agence Nationale de Promotion de l'Emploi et des Compétences) est, à ce titre, en train de se tailler un joli tableau de chasse avec son programme «Taehil» (qualification) qui a permis de matérialiser des actions de formation-qualification avec des acteurs de tout premier plan : Hanouty (la nouvelle enseigne de distribution du groupe Finance.Com), Atlas Hospitality (filiale touristique de Royal Air Maroc), Wana, le troisième opérateur de télécoms (filiale du groupe ONA), Fruit Of The Loom, firme américaine de textille-habillement, installée au Maroc… Le schéma semble bien rodé, les opérateurs recrutent, l'Agence forme et le candidat est pleinement opérationnel au bout du compte. L'expérience «pêche» toutefois par manque d'envergure, même si les spécialistes estiment devoir donner du temps au temps car la formule est relativement jeune. Soit, mais il est des métiers où les opérateurs disent haut et fort leur frustration, incapables de trouver rapidement les bonnes compétences pour faire tourner la machine. La chaîne des hypermarchés Marjane a ainsi du mal à trouver suffisamment de profils pointus dans la grande distribution. Idem pour la filiale hôtelière de la RAM dont le top-management ne cesse de rechercher, par exemple, des cuisiniers dûment qualifiés pour les restaurants de ses hôtels, voire des cadres à fort potentiel pour la gestion proprement dite de ces hôtels. Idem encore pour les entreprises de presse qui s'échinent à trouver des infographistes de bon niveau pour leurs services techniques.
Quoi qu'il en soit, «on va droit au mur si le système continue de produire de futurs chômeurs en maintenant des filières quasiment mortes et en démissionnant quand il s'agit de prendre des décisions courageuses», s'exclame Abdellatif Bensehli, un de ces 294.115 jeunes candidats qui se sont triturés les neurones, la semaine dernière, aux épreuves du bac. Il ne pense pas si bien dire. Mais lui, au moins, a eu l'heur de choisir dès le départ une orientation scientifique. Sera-t-il dans le lot des 10.000 futurs ingénieurs prescrits par le Plan Emergence ? C'est tout le «mal» qu'on lui souhaite…
Formation des ingénieurs : le gap critique
L'ingénierie au Maroc semble vouée à une perpétuelle remise en question et, plus inquiétant encore, elle devrait faire face, à moyen terme, à une douloureuse remise à plat de ses fondements académiques. Que l'on en juge : le pays compte aujourd'hui à peine 25.000 ingénieurs.
Les critères d'analyse rationnelle veulent que ce chiffre soit rapporté à la population pour déterminer un de ces fameux ratios de développement chers aux conjoncturistes. Cela donne un taux de 8,6 ingénieurs pour 10.000 habitants ! Inquiétant quand on met ces données en perspective avec celles qui sont observées dans des économies émergentes comme le Maroc : 8,9 ingénieurs pour la Tunisie, 40 pour la Jordanie, 89 pour l'Egypte… Et effarant quand on aligne les ratios de certains pays industrialisés : 64 pour la France, 380 pour la Suède, 540 pour le Japon… Devant un tel gap, le Maroc a-t-il réellement le potentiel de son avenir ? La question taraude cruellement les esprits, mais la réponse est clairement «non !». Un des fleurons de la formation aux filières supérieures d'ingénierie est sans conteste l'EMI (Ecole Mohammédia d'Ingénieurs), qui produit, à elle seule, environ 20% des lauréats sortis chaque année des grandes écoles du Royaume, soit plus de 300 ingénieurs sur 1.500. Pour son directeur, Driss Bouami, la question se pose en termes cruciaux puisque «la fuite des cerveaux, qui affecte le Maroc particulièrement dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, réduit davantage ce taux qui est déjà fort insuffisant.
Actuellement, les écoles marocaines forment environ 1.500 ingénieurs par an, ce qui est très modeste quand on sait que les écoles françaises en forment annuellement 25.000».
Un modèle à
la veille d'une
mutation majeure
En matière de formation supérieure, l'Etat a-t-il les moyens de produire des compétences dans les mêmes canons de qualité que le secteur privé ? La réponse a été apportée dès les années 70 avec la création de l'ISCAE (Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises) dont les pouvoirs publics ont voulu faire un modèle, voire une «exception» marocaine. Des générations de managers, installés aujourd'hui à des postes-clés dans le capitalisme marocain, ont eu un parcours qui plaide fortement pour la valeur de cette prestigieuse grande école. Publique, mais gérée dans une logique d'institution privée, l'ISCAE représente encore un îlot de réussite dans l'océan du marasme ambiant. Mais le vent se lève et, une trentaine d'années après, des questions existentielles (parfois syndicales ou politiques) renvoient ses promoteurs comme ses détracteurs dos à l'avenir. Un texte portant projet de réforme a soulevé récemment une certaine controverse aussi bien au sein de la commission parlementaire penchée sur son contenu qu'au sein même de cette prestigieuse école où certains membres du corps enseignant ne partagent pas toutes les vues du texte. La réforme, il faut le souligner, concerne essentiellement l'adaptation du statut de l'ISCAE (datant des années 70) à la loi 01-00 régissant la politique nationale en matière d'enseignement supérieur. Mené depuis pas mal de temps déjà, cet élan réformiste est une clé de voûte du système ISCAE dont le patron, Rachid Mrabet, veut faire une institution-modèle non pas seulement au Maroc, mais dans tout le bassin méditerranéen. Cette loi 01-00, rappelons-le, a été adoptée en 2000 à la suite de la publication du rapport de la Cosef, présidée, à l'époque, par Abdelaziz Meziane Belfkih. Le texte de la réforme donne, entre autres prérogatives, davantage de marge de décision - et donc de pouvoir - au top-management dans la gestion stratégique de l'école, y compris en matière de révision des statuts (privatisation éventuelle), de politique de filialisation, de développement des filières et des relations internationales.
3 questions à
Abdelhamid Lazrak, PDG du groupe IHEES
Challenge Hebdo : estimez-vous que le Maroc négocie comme il faut sa mise à niveau en matière de formation des compétences ?
Abdelhamid Lazrak : le pays a des besoins immenses en termes de compétences supérieures et moyennes, et ce, dans toutes les filières. Les pouvoirs publics ont-ils les moyens de réussir cette mise à niveau ? C'est une bonne question, mais existe-t-il une réelle volonté d'en sortir ? Là est la vraie bonne question. Dans le monde anglo-saxon, les cursus supérieurs sont formés à 80% d'un back-ground culturellement généraliste et à 20% de bagage académique. C'est comme cela qu'on forme de futurs managers polyvalents et parfaitement opérationnels. Au Maroc, on en est presque aux proportions inverses ! C'est pour ne pas tomber dans ce travers que notre groupe s'applique depuis longtemps à ventiler ses cursus une parité équilibrée entre formations généralistes et spécialisées.
C. H. : les opérateurs privés comme vous représentent une force de discussion importante vis-à-vis des pouvoirs publics. Ne tient-on donc pas compte de vos idées et de vos attentes ?
A. L. : on aurait souhaité être mieux associés aux grandes décisions qui engagent l'avenir de notre secteur, mais tel n'est pas souvent le cas. L'Etat a fixé pour le secteur privé de la formation un objectif de 20% à l'horizon de l'an 2015. C'est-à-dire que nos écoles sont censées prendre en charge la formation d'1 jeune sur 5. Aujourd'hui, on en est à seulement 2,5% pour le supérieur privé. Si l'on accompagnait davantage les opérateurs privés au lieu de les pénaliser sur divers versants de leur activité, le pays serait mieux loti. D'ailleurs, la Conférence des grandes écoles organise, justement, un débat sur le thème de ces fameux 20%, le 5 juillet 2007, à Casablanca.
C. H. : un accord-cadre vient d'être signé entre votre corporation et le gouvernement…
A. L. : les représentants des établissements d'enseignement et de formation privés ont, en effet, paraphé un accord-cadre avec le gouvernement, le 8 mai dernier. Dans l'absolu, les dispositions de cet accord laissent entrevoir des perspectives idéales. Mais dans la pratique, ce sont des orientations globales. La grande décision prise en marge de cet accord consiste à instaurer une haute commission auprès du Premier ministre pour la mise en œuvre et le suivi de réalisation de l'accord-cadre. Tous nos espoirs reposent sur cette commission que nous souhaitons efficace et diligente.
Offshoring, NTIC, aéronautique, automobile…
Traditionnellement attendu surtout dans la formation et la qualification de jeunes gens dans des domaines techniques tels que la mécanique, l'électronique, la menuiserie, le bâtiment ou encore le textile, le système de la formation professionnelle, incarné par l'OFPPT (Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail) semble amorcer aujourd'hui un virage stratégique. Depuis peu, en effet, il se voit interpellé sur des filières plus «modernes» et mieux en phase, en tout cas, avec les attentes du pays dans les perspectives qu'ouvre le Plan Emergence. Son directeur général, Larbi Bencheikh, est convaincu qu'il s'agit là d'une opportunité cruciale pour l'avenir : «notre plan d'action est placé sous le signe de la pro-activité, de la qualité et de l'anticipation des besoins des professionnels. L'offshoring, les NTIC, le tourisme, l'automobile, l'aéronautique, le transport, l'agroalimentaire et le BTP sont les secteurs qui bénéficient actuellement d'une priorité particulière, en raison de leur caractère stratégique dans les programmes nationaux de développement». Concernant spécifiquement l'offshoring, l'Office entend former un tiers des besoins dans les métiers de la relation client (téléconseillers), de la comptabilité, de la finance, de l'assurance et des technologies de l'information. C'est pour y parvenir que l'Etat a décidé de créer le désormais célèbre complexe de formation aux métiers de l'offshoring et aux technologies de l'information, installé dans la banlieue casablancaise et opérationnel depuis son inauguration en février 2006. L'objectif de cette structure consiste dans la formation, la requalification et le perfectionnement des jeunes diplômés (bac +2 et bac + 4) qui veulent aller plus loin dans leur cursus en complétant leur background professionnel dans les métiers de l'offshoring.
Il faut rappeler que l'OFPPT a été chargé par le gouvernement, en 2002, de la réalisation d'un énorme programme de développement visant la formation de pas moins de 400.000 stagiaires à l'horizon 2007-2008. L'échéance est là aujourd'hui et l'institution revendique un taux de réalisation de 80% de cette commande. Au deadline de 2008, l'Office semble bien parti pour boucler son objectif. Il s'est - il est vrai- donné les moyens de cette ambition en impulsant, dans ses 245 établissements à travers le pays, une politique de «doublement» des places pédagogiques à travers un principe de rotation quotidienne des effectifs de stagiaires dans une même salle de formation.


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