Bénéficier d'une bourse marocaine ou étrangère, c'est le rêve de chaque étudiant. Ce rêve peut-il se réaliser ? La réponse est oui, mais pas pour tous. L'Etat offre chaque année un nombre important de différentes bourses au profit des étudiants excellents. L'octroi de ces allocations est toutefois soumis à de multiples conditions que l'étudiant doit remplir. Quelles sont-elles ? Quel genre de bourses accorde l'Etat ? Y a-t-il d'autres organismes accordant également des bourses ?A travers cette enquête nous essaierons de répondre à ces questions… 110 jeunes étudiants bénéficieront cette année d'une bourse de mérite. Cette action menée par le ministère de l'Education nationale et de la jeunesse vise essentiellement les élèves issus de classes préparatoires, ayant réussi les concours d'entrée dans une grande école française d'ingénieurs ou de commerce. L'octroi de cette bourse est soumise à deux autres conditions. Une déclaration sur l'honneur justifiant que l'étudiant n'a aucune autre bourse pour financer ses études en France et un engagement à exercer au Maroc au terme de ses études pendant quatre ans au moins.A l'instar des allocations destinées aux futurs étudiants ingénieurs, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres alloue de son côté 461 bourses au profit des étudiants méritants au titre de l'année académique 2003-2004. Soit 74 bourses de plus que l'année dernière. A noter que ces bourses entrent dans le cadre de la coopération du Maroc avec les pays “amis” comme le Canada, la Chine, la Malaisie, l'Italie et bien d'autres. En effet, ces allocations seront partagées entre les étudiants du premier cycle et ceux désirant entamer un travail de recherche. Néanmoins, la grande part revient à la première catégorie. Cette année, le nombre de postulants pour l'obtention de ces allocations est estimé à 2.454 personnes, comparé à 2.802 l'année précédente, soit une baisse de 8 %. Cette baisse revient, selon le chef du service des bourses, Abdelmoumen Talib, à la création de plusieurs Facultés au sein même du pays. “Les candidats optent en général pour les disciplines qui demandent une moyenne générale inférieure à celle exigée par les écoles et les facultés marocaines comme celle de médecine et de pharmacie. Sinon, ils choisissent des options qui n'existent pas au pays comme la physique nucléaire et le génie nucléaire” explique-t-il. Ces bourses universitaires s'inscrivent dans le cadre de l'encouragement et l'incitation à l'excellence universitaire. Bourses privées... Néanmoins, l'Etat n'est pas le seul à promouvoir les formations d'excellence. D'autres organismes marocains et étrangers s'ajoutent à la liste, comme la Commission maroco-américaine pour les échanges éducatifs et culturels qui s'est constituée de six membres marocains et six autres américains nommés respectivement par le ministre des Affaires étrangères et l'ambassadeur des Etats-Unis. D'après les dernières statistiques réalisées en 2000, cette commission a permis depuis sa création (en 1982) à 1.011 personnes de bénéficier d'une bourse. Cette année la Commission a prévu 15 bourses au profit des étudiants désirant faire des études de troisième cycle ou entreprendre des recherches dans des universités américaines, dans le cadre du programme d'échange éducatif international “Fulbright”. Ces prestigieuses allocations financées par les gouvernement américain et marocain et les contributions du secteur privé, seront partagées entre les étudiants selon les programmes d'études qu'ils veulent suivre aux Etats-Unis. En général, il existe trois catégories de bourses pour études supérieures ou ce qu'on appelle un Master ou le “Ph.D”. Ces bourses comprennent normalement un billet d'avion aller-retour, les frais d'inscription, une allocation pour les livres, matériels et une somme d'argent mensuelle. Pour pouvoir en bénéficier, les candidats doivent déjà avoir une licence ou un diplôme équivalent au plus tard en juin 2003, et avoir un excellent niveau en anglais. La deuxième catégorie concerne les chercheurs envisageant la préparation d'un doctorat marocain à supervision conjointe. Cependant, les candidats ne peuvent solliciter cette bourse que s'ils sont déjà inscrits au programme de doctorat au Maroc. Cette bourse s'étale en général sur 12 mois d'études, de recherches et de consultations avec un co-superviseur américain contacté au préalable par le postulant. Elle peut toutefois être divisée en trois voyages distincts (la date limite de dépôt de dossier est le 19 du mois de décembre prochain).Enfin la troisième catégorie d'allocation est la bourse de recherches post-doctorale ou ce que les Américains appellent le “Humphrey”, réservée uniquement aux professeurs titulaires d'un doctorat ou d'un diplôme équivalent. Elle comprend en principe un billet d'avion aller-retour et une allocation pour deux ou trois mois de recherche aux Etats-Unis (la date limite du dépôt de dossier est le 12/12/03). A noter que le coût grandissant de l'enseignement supérieur aux Etats-Unis a diminué le nombre des bourses octroyées aux candidats marocains, ce qui a poussé la Commission à développer un partenariat avec le secteur privé. Un partenariat qui a permis la mise en place en juin 1998 du Conseil consultatif d'affaires. Actuellement, le Conseil regroupe 35 des entreprises les plus importantes au Maroc. Grâce aux dons de ces sociétés, 9 bourses “Fulbright Business Advisory Concil” ont vu le jour. Toutes les bourses précédemment évoquées sont octroyées sur une base hautement compétitive axée surtout sur le principe de l'excellence académique et professionnelle des candidats. Un principe adopté également par le service de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France à Rabat, pour choisir ses boursiers. En effet, ce service octroie 55 bourses chaque année, en faveur des élèves issus de classes préparatoires ayant passé avec succès l'examen de l'une des grandes écoles françaises d'ingénieurs ou de commerce. Dans ce but, une commission franco-marocaine se réunit annuellement pour procéder aux choix des bénéficiaires lors de la première semaine d'octobre. Prêts de mérite Cependant la bourse de mérite n'est pas la seule issue pour les lauréats brillants des classes préparatoires. Si ces derniers n'ont pas eu la chance de décrocher cette bourse, il existe toujours une possibilité de bénéficier d'un “prêt de mérite”. C'est ce que propose en fait, la fondation Académia pour l'excellence et le mérite. Cette fondation lance cette année sa sixième campagne pour choisir dix étudiants qui se verront attribuer des prêts d'honneur, ce qui leur permettra de poursuivre des études de très haut niveau à l'étranger coûtant en général très cher. Ce prêt de 60.000 dirhams, est composé de dix mensualités, durant une, deux ou trois années, sous condition de réussite aux examens de passage de chaque année universitaire. Le montant du prêt peut aller jusqu'à 180.000 Dh.Ce crédit devra être remboursé à partir du démarrage dans la vie active, par mensualités étalées sur dix ans. Néanmoins, ce prêt ne peut être accordé qu'aux étudiants répondant à un certain nombre de critères, notamment la justification par document de l'insuffisance des ressources de la famille. Les étudiants excellents souhaitant continuer leurs études supérieures dans les universités et les établissements marocains font aussi partie du centre d'intérêt des organismes non gouvernementaux. La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l'éducation a décidé d'octroyer, pour la première fois, 100 allocations financières au profit des bacheliers ayant réussi avec excellence (au minimum une moyenne de 13 sur 20) aux examens du baccalauréat. Autre condition : les parents de ces élèves doivent être adhérents à la Fondation. Les étudiants de branches littéraires et ceux qui ont réussi à décrocher un baccalauréat série sciences expérimentales auront droit à 70 bourses. Les 30 allocations restantes seront partagées entre les bacheliers séries sciences mathématiques A et B, technique et commercial et technique et industriel. Toutefois, les bénéficiaires de ces bourses ne seront autorisés à échouer qu'une seule fois tout au long de leur cursus sous peine de perdre définitivement les allocations de la Fondation. Une commission spéciale sera désignée pour l'étude des dossiers de candidature afin de choisir les plus méritants. Le dossier doit contenir les informations complètes sur le candidat, à savoir son relevé de notes, son numéro national et une copie de la carte d'adhérent à la Fondation de l'un des parents ou toute autre pièce justifiant son appartenance aux Départements de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres ou de la recherche scientifique.La liste des bénéficiaires sera publiée au début du mois d'octobre 2003.