Royal Air Maroc Deuxième étape du cycle de visites de ses pôles d'activités à l'intention de la presse après la première effectuée dans son Centre de l'industrie aéronautique (CIA) il y a deux mois, cette visite vient d'avoir lieu sur les principaux sites de l'Institut du Transport Aérien (ITA). L'un des premiers commandants de bord marocains, Mohamed Kabbaj, n'avait pas tort d'œuvrer vaille que vaille pour doter la compagnie aérienne nationale d'un centre de formation dédié aux métiers de l'aéronautique. Depuis sa création en 1958 jusqu'à sa promotion au rang d'Institut du transport aérien, le petit centre qui accompagnait depuis les besoins de formation de Royal Air Maroc est devenu aujourd'hui une référence dans la région. Baptisé Mohamed Kabbaj en son hommage, l'Institut du transport aérien (ITA) forme ainsi simultanément des professionnels aéronautiques nationaux et étrangers, notamment africains et européens, dans des métiers aussi divers que le pilotage, la maintenance, les opérations aériennes et le commercial, entre autres. Situé à l'aéroport de Casablanca-Anfa, l'ITA se charge du gros de la formation de la RAM aussi bien en interne qu'en externe. "L'ITA a très tôt adopté une démarche d'investissements croissants, d'adaptation au progrès de l'industrie et d'ouverture sur de nombreux organismes européens. Actuellement, le budget global annuel dédié à la formation se situe entre 60 et 70 millions de dirhams", souligne Mustapha El Ouahidi, directeur de l'Institut du transport aérien. Aujourd'hui, par rapport à son orientation stratégique et pour assurer le développement de ses compétences professionnelles, la RAM a confié à l'ITA trois types de formation. Il s'agit des formations de base, continue ainsi que la formation continue volontaire. Ces trois volets sont assurés à travers la formation initiale de pilote, la formation avancée des pilotes de ligne, la formation personnel navigant de cabine, la formation technique ainsi que la logistique formation. La visite guidée dans certains sites de l'institut a permis de comprendre ce qui a valu à l'ITA sa renommée régionale. Parmi les sites phares, figure l'Ecole nationale des pilotes de ligne qui a été créée en 1970. Cette dernière assure la préparation aux examens théoriques de pilotes, à la licence de pilote professionnel avion (CPL), à la qualification de vols aux instruments ainsi qu'à la synthèse équipage sur simulateur. Ces formations sont homologuées par la Direction de l'aéronautique civile (DAC) et répondent aussi aux exigences JAR-FCL. Ici, c'est un nouveau système qui est initié quant au financement de la formation. Les frais de formation sont désormais à la charge du candidat qui accède à l'école par voie de concours national. En effet, après sa réussite à l'examen, les frais sont à la charge des compagnies aériennes (RAM ou autres) qui se verront remboursés par l'étudiant une fois sur le marché du travail. "L'idée est de donner la chance à tout le monde", dit-on. La durée de formation pour la CPL qui était de 3 ans (évaluée à 1,2 million de dirhams) a été ramenée à 2 ans et demi (estimée à 1 million de dirham). "Au bout de la CPL, nous sélectionnons les meilleurs. Il n'y a pas de priorité entre ceux que nous avons financés et les autres. Toujours est-il qu'après, nous prenons en charge une formation complémentaire pour les candidats que nous avons retenus. Chaque candidat nous coûte pour cela près de 600.000 dirhams", explique le directeur des ressources humaines de la RAM. Ce programme est conforme au standard de la RAM, à la réglementation JAR et homologué par la Direction générale de l'aviation civile française. Autre principal site de l'Institut, là où l'on forme le personnel navigant de cabine (PNC). Tous les équipements qu'on trouve à l'intérieur d'un avion sont là. Lors de notre passage, un groupe d'élèves s'exerçait aux techniques de réanimation. En effet, c'est dans cet endroit que l'on dispense une formation initiale préparant au Certificat de Sécurité-sauvetage (CSS). La compagnie aérienne nationale dispense egalement une formation continue pour son PNC ainsi qu'un autre type de formation, cette fois-ci, avancée, qui consiste à préparer aux emplois de chef de cabine et d'instructeur. Parallèlement, ce centre dispense aussi une formation initiale préparant au Certificat de Sécurité-sauvetage (CSS). Ainsi, on y apprend toutes les procédures d'évacuation et d'urgence. "C'est avec ce B727 amorti que nous simulons des vols types", souligne un responsable. D'ailleurs, le ministère des Transports a fait de ce centre son unique lieu d'examen national du CSS, ce qui fait de ce centre un passage obligé pour les élèves formés dans les établissements privés de la place qui sont au nombre de sept. Depuis 1997, ce diplôme est exigé par l'Etat pour les candidats aux métiers d'hôtesse de l'air et de steward. Le centre reçoit également des PNC d'autres compagnies aériennes comme Air Sénégal International qui va envoyer le 10 septembre prochain 30 élèves, ou Eco Air (Algérie)… De tous les moyens modernes dont dispose l'ITA, celui qui fait sa fierté est sans conteste le simulateur B73 S, acquis en 1993 et qui a coûté plus de 120 millions de dirhams. Cet appareil qui coûte 3 fois moins que le prix d'un avion est la réplique exacte de ce dernier. Il est aussi un passage obligé des pilotes. Ces derniers contrôlés deux fois par an ont besoin de faire des simulations. Nombreux sont les pilotes africains et étrangers qui louent les services de ce simulateur pour un prix de 3.000 à 3.500 dirhams l'heure. Nouveaux horizons La RAM consacre près de 20 millions de dirhams à la formation commerciale (personnel des agences, aéroports…). Sur ce chapitre, la compagnie qui vient de lancer un DESS en contrôle de gestion en fera autant dès le 6 septembre prochain avec le lancement d'un DESS achat en partenariat avec l'Ecole de management de Bordeaux. De plus, la RAM s'apprête à mettre en place un Master en gestion du risque avec des partenaires européens.