La RTM Malaise social, sureffectif, réseau vétuste, rouage administratif…la RTM serait en mal de vivre. Depuis 1962, date de sa création, elle aurait hérité du titre d'administration étatique ! Un titre qui lui vaut l'agonie ! Les vents du changement souffleront-ils l'espoir d'une restructuration ? Comment ? 1, rue Brihi, la RTM s'érige dans un quartier résidentiel ! Cette impression d'administration grand format sera légèrement secouée par le détecteur de métaux. Une précaution qui dérange le bureau d'accueil, constitué d'une machine de dactylographie, un registre, une vieille chaise et un “Non” ! Inutile de squatter plus longtemps cette réception de fortune. Nous n'aurons pas de réponse. Les assistants ne sont pas habilités à renseigner ! Serait-ce de simples rumeurs de changement ? Non, un cabinet étudie les possibilités d'une restructuration. La RTM fera bientôt l'objet du grand ménage ! Objectif : évaluer, restructurer, former pour être le pôle de l'Etat à l'ère de la libéralisation des ondes. En attendant la mise en place de la Haute autorité de la communication audiovisuelle et de la-loi cadre, le temps est accordé à la RTM. Un dernier sursis qui la guidera, paraît-il vers le salut ! Il s'agit de transformer cette administration étatique en société anonyme. Cette nouvelle forme juridique lui accorderait une plus grande souplesse de gestion. “Les dirigeants ont mandat d'agir en toute circonstance pour les besoins de l'objet social”, loi sur la S.A. Elle sera constituée, comme toute société anonyme, d'un Conseil de surveillance et du Directoire. Elle jouira d'une autonomie totale, qui lui fait défaut. La RTM, bien que disposant d'une plus large couverture de réseau et d'un budget d'investissement ( 100 millions dhs), occupe la seconde place en termes d'audience après 2M. Est-ce une affaire de moyens financiers ou humains ? Etant une administration sous la tutelle du ministère de la Communication, la RTM dispose d'un budget de plus de 525 millions dhs, attribué par le ministère des Finances annuellement. Quant aux ressources du SAP (Service autonome de publicité), elles sont versées à la Trésorerie générale qui décide du montant réservé à la RTM. Les rouages administratifs affectent les moyens humains ! Les 2107 employés en 2001 (estimés actuellement à 2356), ne bénéficient pas d'une formation adéquate! Les techniques audiovisuelles, sont pour la majorité acquises sur le tas. La politique de recrutement n'arrange pas les choses ! Considéré comme salarié de l'Etat, le personnel jouit pleinement de ce confortable statut, bien qu'un malaise salarial plane toujours ! Les salaires des techniciens sont les plus bas ! L'évolution de la RTM en société anonyme impliquerait des changements à ce niveau. Les droits du personnel seront garantis, mais une formation au préalable serait des plus vitales pour réussir le challenge. Mohamed Abderrahim, Directeur des études, de la planification et de la documentation au ministère de la Communication, nous en parle. Il est difficile de changer les vieilles habitudes d'une quarantaine d'années ! Le ménage risque de faire des remous ! Chiffres clefs de la RTM (Radiodiffusion télévision marocaine) Forme juridique : Administration rattachée au ministère de la Communication Effectifs en fonction : 2107, dont 36% de cadres féminins et des affaires générales, (312) direction générale et direction des ressources humaines et des affaires générales, (666) direction de la radio dont 400 au siège, (747) direction de la telévision dont 620 au siège, (382) direction de la diffusion dont 69 au siège. Budget de fonctionnement : 525.000.000 dhs, (25.000.000 dhs) au titres de la contribution en faveur de la RTM, (230.000.000 dhs) 60% du fonds de soutien à l'AV (25.000.000 dhs) recettes diverses et exceptionnelles, (110.000.000 dhs) exédents des ressources du SAP, (135.000.000 dhs) budget géneral de l'Etat. Budget d'investissement : 174.174.000 dhs Masse salariale : 148.431.000 dhs 26,22% du budget global. Réseau de diffusion : 46 centres émetteurs TV(diffusion terrestre) de grande puissance, 99 centres émetteurs TV de faible puissance, 65 relais de transmission (faisceaux hertziens), 45 stations de télécommunication par satellite, 15 centres de diffusion radio ondes longues et ondes moyennes, 33 centres de diffusion radio FM. Couverture TV : 88% de la population Couverture radio : 90% de la population Besoins en investissements pour le réseau : 800 Mdhs entre 2003 et 2004 Radio régionales Dakhla, Laâyoune, Agadir, Marrakech, Casablanca, Fès, Tanger, Tétouan, Oujda Centres de productions TV régionaux : Casablanca et Laâyoune (en cours). (*) Source : ministère de la Communication