Les armées de 31 pays, en plus des 200.000 soldats américains, sont entassées aujourd'hui sur le territoire irakien. Un étrange mélange, composé de gens dont la plupart n'ont rien de commun, à part s'emparer de quelques miettes de la manne irakienne, qui d'après le cours des évènements, tardera à venir. Que viennent faire des pays comme l'Albanie, l'Azerbaïdjan , Latvia, la Mongolie à Najaf ou à Ramadi, idem pour la Moldavie, la Corée du Sud, le Danemark à Tikrit ou Moussol ? Par ailleurs, on ne comprend plus les raisons qui ont amené les Espagnols, les Italiens, les Hongrois ou les Philippins à s'engager dans le processus que le State Department appelle la "Force d'instaurer la stabilité" en Irak .Dans cette bouillabaisse, nous remarquons qu'il n'y a presque aucun pays musulman, encore moins moyen-oriental parmi cette brochette de troupes. Nous remarquons également qu'il n'y a rien qui lie, par exemple, un pays comme les Pays-Bas au Honduras ou la Roumanie à la République Dominicaine . Mais, si nous fouillons plus dans les détails, nous découvrons que ces Etats ne participent pas uniquement aux efforts des Etats-Unis pour occuper l'Irak, mais qu'ils ont tous sur leurs territoires des bases ou une quelconque présence militaire américaine. Ainsi, deux constatations sont maintenant à l'ordre du jour : la première émanant des théoriciens de l'Administration Bush et de certains intellectuels arabes, devenus par la force de l'occupation des stratèges militaires. Celle-ci affirme que la situation s'améliore après la chute de la dictature à Baghdad. Elle dit que la sécurité revient progressivement. Les établissements reprennent leurs activités. L'accueil chaleureux accordé aux GI est toujours le même. L'économie est relancée. La reconnaissance par la communauté internationale de cette occupation ainsi que du Conseil de gouvernement provisoire est devenue un fait. Le terrorisme est isolé. La majorité des Irakiens ou presque coopère. La presse prospère. Le pétrole jaillit des puits. Pour conclure, le temps joue en faveur de Washington et de sa stratégie. L'autre constatation, formulée par des observateurs objectifs, dit que l'adversité à l'égard de l'occupant monte chaque jour d'un cran. L'économie peine à sortir de l'ornière. L'embargo politique extérieur persiste malgré les pressions de Washington. Les attentats et les opérations contre les soldats américains et autres se multiplient. La population se plaint de tout. La police irakienne mise en place reste inefficace. La façade choisie pour représenter le pays n'est guère convaincante. Les tensions confessionnelles et ethniques rendent l'avenir incertain.