Plan de circulation de la ville Nous l'avons annoncé dans La Gazette du Maroc n°330, parue la semaine dernière : l'appel d'offres international de la Wilaya de la région du Grand Casablanca pour la mise en place d'un Plan de déplacements urbains a été remporté par le groupement franco-marocainBCEOM-SARECO-CADTECH-SCET. Projet d'envergure, longtemps attendu, le PDU va bénéficier de toute l'attention de l'autorité régionale aux côtés du groupement adjudicataire. Présentation des enjeux et des principales dispositions prises par la Wilaya. Pour rappel, l'appel d'offres international pour la mise en place d'un plan de déplacements urbains (PDU) a été lancé par la Région du Grand Casablanca en mars dernier. A l'issue de l'adjudication opérée le 19 août, c'est le groupement franco-marocain BCEOM-SARECO-CADTECH-SCET qui a été retenu. Celui-ci est chargé, sur une période de 24 mois, de faire des études dont les résultats devront permettre de réorganiser l'ensemble du plan de déplacements urbains. Ces études, financées sur le budget régional du Grand Casablanca à hauteur de 23,8 millions de DH, seront notamment orientées sur quatre axes. D'abord au niveau du PDU, elles devront proposer un schéma d'organisation cohérent des transports sur 15 ans, capable d'apporter des solutions réalistes aux besoins de déplacement tout en tenant compte des exigences en matières de sécurité routière et d'environnement (réduction de la pollution atmosphérique et sonore, de la congestion du trafic...). Concrètement, le PDU devra donner à chaque mode de transport son créneau de pertinence tout en tenant compte de ses capacités technologiques et de son coût pour la collectivité. Solutions réalistes Au niveau des transports collectifs, il est attendu de ces études qu'elles proposent un projet de restructuration la plus optimale et rationnelle possible. Le schéma d'organisation qui en sera issu devra notamment apporter des solutions réalistes aux problèmes spécifiques locaux de transport (problèmes de transports scolaires, du personnel, transports informels...) et tenir compte des perspectives de développement du transport de masse. Au niveau du compte de transport de voyageurs, l'étude doit décrire avec précision les flux financiers entre les différents acteurs du transport, notamment les ménages, les opérateurs de transport et les administrations. Enfin, l'étude sur le plan de la circulation devra permettre, à la fois, de résoudre les difficultés rencontrées par les usagers de la voie publique et les problèmes de stationnement. Bref, l'objectif global recherché est, à terme, d'assurer un équilibre durable entre les besoins de mobilité, la protection de l'environnement et la santé des citoyens. Et pour parvenir à ce dessein, l'autorité régionale affiche d'ores et déjà sa ferme détermination. D'abord, il faut savoir qu'à chaque fois qu'il le faudra, elle diminuera le trafic auto, sensibilisera sur la marche à pied et les modes doux de déplacement tels que l'usage de la bicyclette. D'ailleurs, une place sera réservée sur les artères à ces modes de déplacement économes en énergie et peu polluants. Implication de plusieurs acteurs Enfin, pour veiller à la réussite de la mise en place des différentes mesures qui seront issues de ces études, la Wilaya a impliqué plusieurs acteurs. Au niveau le plus élevé, la démarche est menée par les gouverneurs des préfectures et le préfet de police, la Région, la Communauté urbaine et l'autorité organisatrice des transports collectifs actuellement en phase de constitution. Les travaux techniques seront pilotés par le département technique de la Région en association avec la direction régionale de l'équipement et toutes les compétences requises. La réflexion sera notamment élargie aux représentants des collectivités locales, aux sociétés et professionnels du transport, aux représentants des chambres de commerce, d'industrie et de services ainsi qu'aux Organisations non gouvernementales. Pour permettre, à la fois, la décentralisation de la procédure et le partenariat avec les collectivités locales, des instances territoriales de concertation seront mises en place au niveau préfectoral. Des comités techniques locaux seront également constitués à l'initiative des communes pour élaborer les dispositions locales du PDU. Sans oublier les groupes thématiques prévus dans les domaines de la qualité de service, le stationnement, le transport de marchandises, l'aménagement et l'urbanisme, les quartiers neufs et les sites stratégiques et grands pôles générateurs de trafic. Avec ce projet, les autorités de la Wilaya de la Région du Grand Casablanca entendent combler l'actuel vide juridique notamment en se dotant, pour la première fois, d'un document d'orientation à l'image de la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie, promulguée en 1996 en France.