Politique étrangère américaine La guerre contre l'Irak a conduit à la création d'un nouvel establishment américain de politique étrangère. Les néo-conservateurs en constituent une partie. L'hebdomadaire britannique leur consacre une grande analyse. La Gazette du Maroc vous livre sa traduction. En l'an 2000, un groupe restreint de vingt personnes avait pris place au sein de l'Administration Bush avec l'espoir de renverser Saddam Hussein et de proposer les idées américaines de démocratie à travers le Moyen-Orient. Ils ont pris pour nom “Néo-conservateurs” et pendant deux ans, personne ne leur avait accordé beaucoup d'importance. Maintenant que le tyran est parti, les gouvernements à travers le monde songent nerveusement à ce que ce groupe suspect est en train de tramer pour l'avenir. Avec Bagdad encore en flammes, le haut responsable le plus conservateur, Paul Wolfowitz, sous-secrétaire d'Etat à la défense, a fait une sortie en déclarant : “il doit y avoir un changement en Syrie”. Ce commentaire s'est traduit durant deux semaines, en dures pressions diplomatiques de la part de l'Administration Bush sur l'autre régime du Baâth, bien que Wolfowitz ait rapidement ajouté que le “changement” en question ne signifiait pas dans ce cas-là, le changement du régime. De tels propos secouent les chancelleries à travers le monde. Ceux qui sont au pouvoir tablent sur la diplomatie pour apaiser leurs préoccupations. Or, Lord Jopling, ancien ministre britannique avait parlé au nom de plusieurs autres lorsqu'il avait déclaré le 18 mars dernier devant la Chambre des Lords, que “les néo-conservateurs ont aujourd'hui leur mainmise sur le Pentagone et vraisemblablement sur le président lui-même”. Robert Kagan, un écrivain néo-conservateur vivant à Bruxelles, affirme que “l'on trouve les cerveaux britanniques les plus brillants qui émettent les théories de la conspiration concernant le kidnapping de la politique étrangère américaine. A Paris, toutes les discussions tournent autour du pétrole, de l'impérialisme et des Juifs”. Un membre du Parlement français a cité son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, déclarant que “les faucons dans l'Administration américaine sont entre les mains d'Ariel Sharon”. Un commentaire perçu dans certains cercles comme un message codé, relatif à une influence pro-israélienne inappropriée exercée par les néo-conservateurs, dont la plupart sont Juifs et se trouvent au cœur de l'Administration Bush. Alors a-t-on monté une cabale contre la politique étrangère du pays le plus puissant du monde ? Est-ce qu'un petit groupe d'idéologues utilisant un pouvoir occulte doit intervenir dans les affaires intérieures d'autres pays pour créer un empire au mépris du droit international sans se soucier des conséquences ? Pas vraiment. Débattre du fait qu'une clique d'intellectuels a usurpé la politique étrangère américaine c'est lui donner à la fois trop de crédit et trop peu. La politique étrangère américaine n'a pas été prise en otage par une petite clique d'idéologues qui ont imposé leurs étroits points de vue aux autres. Les néo-conservateurs font plutôt partie d'un mouvement plus large endossé par le président et épousé à différents degrés par la plupart des principaux personnages impliqués à commencer par Dick Cheney (Colin Powell, le secrétaire d'Etat constitue une exception notable). Les fils du néo-conservatisme peuvent même être trouvés dans les rangs de certains démocrates. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on peut penser qu'un nouvel establishment de politique étrangère est en train d'émerger. Pour la même raison, la critique néglige le rôle des autres. Un pré-consensus est trouvé autour de la notion que l'Amérique devrait utiliser vigoureusement son pouvoir et sa puissance pour refaçonner le monde. Certaines parties de l'agenda des néo-conservateurs qui ont été adoptées par le président qui est pratiquement un preneur de décision pragmatique, les néo-conservateurs étant eux-mêmes politiquement astucieux, mais n'ont pas tout entre leurs mains. Ils sont puissants tant que le président les écoute. Comment ils ont émergé Le résultat est que la politique étrangère américaine est en train de devenir un mélange d'idées néo-conservatrices, d'instincts du président et des réalités du pouvoir.Pour voir comment cela s'est produit, commençons, d'abord par poser la question : qui sont les néo-conservateurs ? Il est compréhensible qu'ils sont perçus comme une clique, parce qu'au départ, ils l'étaient. Le groupe avait commencé dans les années soixante, c'était une faction qui avait abandonné le Parti démocrate. Cette première génération avait émergé en exprimant des critiques de l'establishment libéral de leur époque, paradoxalement et eu égard à leur réputation d'idéologues, leur grief majeur était que les démocrates avaient perdu le contact avec les résultats pratiques de leur politique. Le terme “néo” (nouveau) était une insulte de la gauche mais les distinguait des “véritables” conservateurs. Un de leurs fondateurs, Irving Kristal plaisantait en définissant un néo-conservateur comme étant un libéral “agressé par la réalité”. La politique étrangère constituait seulement une partie de l'agenda original néo-conservateur : la politique sociale était au moins aussi importante. La deuxième génération des néo-conservateurs est différente. Peu sont Démocrates ou anciens Démocrates. Ce sont des Républicains sans remords. Et alors qu'ils conservent des opinions distinctes sur des questions intérieures (à titre d'exemple, les néo-conservateurs avaient lancé les critiques les plus virulentes contre l'ancien dirigeant républicain du Sénat Trent Lott qui était obligé de démissionner pour avoir fait des remarques racistes). La politique étrangère constitue leur centre d'activités parce qu'en partie leurs propositions en matière de politique sociale, telle que la réforme de la sécurité sociale et le démantèlement de leur action sont devenus un courant principal. La deuxième génération forme une clique intellectuelle et sociale mais non pas politique. La plupart d'entre eux proviennent de milieux similaires, soit sont des universitaires (comme Wolfowitz et Steve Cambone qui sont aussi au Pentagone) ou bien des avocats (à l'instar de Doug Feith, le numéro trois du Pentagone, Scotter Libby, chef de cabinet de Cheney et John Bolton du Département d'Etat). Ils rejoignent les mêmes comités et groupes d'experts (Think-Tanks) tels que l'Institut américain de l'entreprise (AEI) où Richard Perle, probablement leur porte-parole le plus flamboyant, est un compagnon de route. Ils écrivent pour et lisent le même magazine, The Weekly Standard, édité par Bill Kristal, fils de l'un des fondateurs des néo-conservateurs. Ils co-écrivent les mêmes études (cinq des vingt-sept auteurs de Reconstruire les défenses de l'Amérique un rapport hautement influent publié en l'an 2000, se trouvent dans l'Administration Bush). Bref, ils sont des orateurs et des intellectuels. Dans la plupart des autres pays où la politique étrangère est faite par des bureaucraties permanentes, il serait impensable pour un petit groupe de professeurs d'université et d'avocats de jouer un rôle dans l'élaboration de la politique, sans parler d'un rôle dominant. Pour l'Amérique, avec ses traditions de plaidoyer pour une politique d'entrepreneurs et de personnes politiques nommées, ce n'est pas si singulier. Ce qui est inhabituel c'est que les néo-conservateurs sont différents de l'establishment d'affaires texan, rassemblées autour de George Bush. Ils diffèrent également des patrons de sociétés tels que Dick Cheney et Donald Rumsfeld. De nombreux néo-conservateurs avaient soutenu John McCain, le rival républicain de Bush lors de la campagne présidentielle, certains avaient même apporté leur soutien à Al Gore. Il est donc à peine surprenant qu'au départ les néo-conservateurs étaient simplement un parmi plusieurs groupes se disputant l'influence en matière de politique étrangère, mais sans trop de succès. Au cours de sa campagne électorale, Bush avait parlé d'une “politique forte mais humble” et s'était montré critique à l'égard de “l'édification de la nation”, des positions peu néo-conservatrices. La voix dominante de la politique étrangère dans les premiers jours de la présidence était celle de Condolezza Rice, la conseillère pour la sécurité nationale. La préoccupation majeure de Rice était d'améliorer les liens des Etats-Unis avec les autres grandes puissances, une politique qui, bien que faisant partie de l'agenda néo-conservateur, n'était guère de grande importance. Même Cheney qui allait devenir le partisan le plus puissant des néo-conservateurs semblait différent d'eux. Comme sous-secrétaire d'Etat à la défense sous Bush père, il avait soutenu la décision de renverser Saddam Hussein en 1991 (à la grande consternation de Wolfowitz). Et il était fiché comme étant critique d'Israël et de sa politique de colonisation, un anathème aux yeux des néo-conservateurs les plus pro-israéliens. Même après les attaques du 11 septembre 2001 lorsque Wolfowitz est allé voir le président pour discuter de son cas à savoir que les attaques terroristes avaient démontré que les Etats-Unis avaient besoin d'urgence, de s'attaquer à la menace que représentait Saddam Hussein, on s'était débarrassé de lui en donnant la première excuse venue. L'intellect contre le chaos Alors comment se fait-il que les néo-conservateurs soient allés d'un groupe, parmi tant d'autres, à des positions d'influence qu'ils occupent aujourd'hui ? En articulant les points de vue qui semblaient être plus importants après le 11 septembre 2001 mais sur lesquels de nombreux conservateurs étaient d'accord avant même cette date-là. Les néo-conservateurs commencent avec la notion que l'Amérique fait face au défi de gestion d'un “ monde unipolaire ” (un idiotisme inventé par un commentateur néo-conservateur Charles Krauthmmer en 1991). Ils perçoivent le monde en termes de bien et de mal. Ils pensent que l'Amérique devrait être prête à recourir à la force armée pour défaire les forces du chaos. De l'aveu général, ils continuent à plaider pour une transformation démocratique au Proche-Orient, un point de vue qui n'est pas partagé par l'ensemble de l'Administration américaine (c'est une politique extrêmement radicale, alors non seulement les néo-conservateurs ne sont pas “ néo ”, ils ne sont pas non plus conservateurs dans le sens normal du terme). Mais mis à part cela, leurs opinions ne sont pas si différentes de celles des autres dans l'Administration Bush. Les néo-conservateurs sont également énergiques dans le style, préférant la clarté morale à la finesse diplomatique et la confrontation à la poursuite d'un avantage. Ils sont sceptiques face aux institutions multilatérales qui limitent le pouvoir et l'efficacité américains, ils préfèrent se concentrer sur les nouvelles menaces et opportunités plutôt que sur les vieilles alliances. De nouveau, ces points de vue ne sont pas uniques aux néo-conservateurs. Les tendances ont été visibles dans la politique américaine depuis la fin de la guerre froide. En effet, comme le fait remarquer Walter Russel Mead du Conseil des relations étrangères, l'opinion au sein du Parti républicain changeait depuis plus longtemps que cela. Le mouvement partant des habitants de la côte Est eurocentrique aux conservateurs de la région du Sunbelt, beaucoup plus préoccupés par l'Asie, l'Amérique latine et le Moyen-Orient a commencé avec Barry Goldwater et Ronald Reagan dans les années 1970. Ces racines intellectuelles communes avaient permis aux néo-conservateurs de maintenir des liens étroits avec les hommes politiques conservateurs traditionnels tels que Rumsfeld et Cheney. Bien qu'aucun d'eux ne compte réellement comme un néo-conservateur, Rumsfeld avait envoyé une lettre au président Bill Clinton en 1998 l'exhortant à faire du renversement de Saddam Hussein et de son régime “l'objectif de la politique étrangère américaine”, et l'acte fondateur de la politique néo-conservatrice était le plan d'orientation de la défense rédigé à l'intention de Cheney en 1992 quand il était secrétaire d'Etat à la Défense. Ecrit par Wolfowitz et Libby, le plan en question soulevait la notion d'attaques préventives et appelait les Etats-Unis à accroître les dépenses militaires au point où ils ne pourraient pas être défiés. Dix années plus tard, les deux idées ont été enchâssées comme étant la politique officielle dans la stratégie de sécurité nationale en 2002. L'événement qui a transformé une disposition et une préoccupation générales en une influence spécifique était l'assaut terroriste du 11 septembre 2001. “La nuit est tombée sur un monde différent”, déclarait Bush. Les néo-conservateurs avaient été longtemps obsédés par le Moyen-Orient et les menaces “non-dissuasives” telles que les armes nucléaires entre les mains de terroristes. Les Républicains internationalistes qui avaient peu de choses à dire sur les deux questions avaient offert peu d'alternative intellectuelle. Comme le dit la vieille règle politique : “vous ne pouvez pas combattre quelque chose sans rien”. Par conséquent, Bush avait embrassé les grandes parties de l'agenda néo-conservateur. Mais pas immédiatement. La décision de se charger de Saddam Hussein par la force semble avoir été prise quelque temps entre septembre 2001 et mars 2002. En janvier 2002, dans son discours sur l'état de l'union, Bush avait invoqué l'abominable “axe du mal” qui pourrait avoir été piqué d'un manuel néo-conservateur. Au mois de février dernier, il avait prononcé un discours au AEI sur l'édification de la démocratie en Irak et sur l'encouragement de réformes politiques au Moyen-Orient. Comment blâmer ? Certains Européens semblent penser que l'influence des néo-conservateurs est le résultat direct de l'incapacité de Bush à appréhender les idées de base de la politique étrangère. L'évolution récente de la politique américaine ne corrobore pas ce point de vue paternaliste et condescendant. La nouvelle politique a été adoptée en réponse à un événement cataclysmique. Elle jouit du soutien de presque tous les niveaux du gouvernement y compris le Congrès (les exceptions principales sont le Département d'Etat et des officiers servant dans les forces armées). Par-dessus tout, la nouvelle politique est définie par le président lui-même. La clique néo-conservatrice dépend de Bush et non pas l'inverse. Bien, mais cela déplace tout à fait le centre d'intérêt de la cabale au consensus. Quiconque élabore une politique, est encore hostile aux intérêts de certains Européens, au droit international, aux institutions multilatérales et aux alliances traditionnelles, disent les critiques. Bien plus, si la politique est menée par une coalition de personnes dont les néo-conservateurs sont juste les premiers parmi les égaux, alors cela soulève les questions relatives à la stabilité de la coalition et s'il existe des tensions internes qui risquent d'éclater entre les néo-conservateurs et les autres. Les préoccupations au sujet de la politique étrangère des Etats-Unis ont trait pour la plupart aux moyens et aux coûts et non à la fin. Les néo-conservateurs veulent libérer l'Irak, propager la démocratie à travers le Moyen-Orient et améliorer les mesures contre la prolifération. Les critiques peuvent à peine s'opposer à l'une de ces préoccupations même s'ils ne se soucient pas de se concentrer sur les objectifs comme le font avec acharnement les néo-conservateurs. Les Européens attribuent souvent toute chose qui leur déplaît dans la politique américaine à l'influence de cette cabale. Agir de cette manière est manifestement erroné. En effet, le désengagement de l'Administration américaine de certains traités internationaux précédait longtemps de l'ascendance des néo-conservateurs. Il est vrai que ces derniers sont plus prodigues que la plupart dans leur dédain pour les organismes multilatéraux qu'ils pensent agir contre les intérêts américains. Mais leur attitude à l'égard “d'alliances enchevêtrées” est pragmatique plutôt qu'hostile. Plusieurs, bien que pas tous, aiment l'OTAN en raison de son rôle dans l'unification de l'Europe de l'Est et de l'Ouest après l'effondrement du communisme. Lorsque la France et l'Allemagne avaient soutenu une demande turque adressée à l'OTAN pour la fourniture d'équipement militaire défensif avant la guerre contre l'Irak, l'Administration Bush a trouvé le moyen de contourner l'obstacle à l'intérieur de l'organisation plutôt que d'agir de l'extérieur. La grosse colère des néo-conservateurs est réservée aux Nations Unies et parfois à l'Union européenne.Evidemment, il y a eu du grabuge diplomatique l'année dernière, notamment au sein du Conseil de Sécurité au sujet de la seconde résolution sur l'Irak. Mais il est difficile de blâmer entièrement, ou même pas du tout, les néo-conservateurs. Les Français et les Russes étaient responsables pour beaucoup de la rancune alors que le Département d'Etat largement responsable pour la diplomatie américaine dans cette heure malheureuse était le moins conservateur. La seule région où l'influence néo-conservatrice pourrait s'avérer vraiment hostile aux intérêts des autres est Israël. Les néo-conservateurs sont parmi les défenseurs les plus assidus d'Ariel Sharon. La plupart craignent que la “feuille de route” mette en danger la sécurité d'Israël et feront tout ce qu'ils peuvent pour l'arrêter. D'autre part, le plan en lui-même est une indication des limites de leur influence. Si les néo-conservateurs mènent réellement le bal comme on le dit, il n'y aurait certainement pas une telle “feuille de route”. Cela prouve l'existence d'autres forces qui agissent sur Bush. Il s'agit du Département d'Etat, du Conseil pour la sécurité nationale et même Tony Blair. Ces forces continueront à exercer leur influence sur le président et à modérer le pouvoir des néo-conservateurs. Cela pourrait être bien ou mal. Bien dans le sens que les envolées les plus sauvages de la fantaisie des néo-conservateurs seront fondées. Mauvais si le résultat est une incohérence. En ce moment, le bon résultat semble le plus probable. Les limites de l'influence L'Irak est le cas test des néo-conservateurs. La victoire militaire a accru énormément l'influence du groupe. Un sérieux revirement pourrait la détruire. Mais la reconstruction réussie de l'après-guerre les enhardirait pour harceler le président afin d'adopter d'autres applications de leur agenda. Cela ne signifie pas l'envoi de troupes à Damas (les néo-conservateurs écrivent ce qu'ils pensent : ils ont toujours choisi l'Irak et aucun autre pays pour une action militaire). Cela veut dire mettre la pression sur la Syrie pour cesser de soutenir le Hezbollah et les Saoudiens de cesser d'exporter l'extrémisme wahabite. Cela veut également soutenir l'opposition intérieure en Iran contre le régime des Ayatollah. Mais il y aura des contraintes pour traduire dans les faits cette liste de souhaits. Les néo-conservateurs ont attendu plus de dix ans pour réformer l'Irak. Ils ne s'en désintéresseront pas comme cela a été le cas pour l'Afghanistan. Toutefois, ils pourraient être déroutés par la crise nord-coréenne ou celle du sous-continent indien. Ils pourraient être défaits au Congrès pour le coût de leurs plans, particulièrement si l'économie chancèle. Or les dissensions pourraient resurgir avec les principaux courants conservateurs sur la durée du maintien des troupes à l'étranger et avec le courant soutenu par les réalistes des forces armées qui exigent le retour des troupes aussi tôt que possible. Pour en finir, il y a Bush lui-même. Son souci majeur est sa réélection et il a déjà commencé à réorienter son attention sur l'économie afin d'éviter le sort de son père. Cela pourrait aider à tempérer l'influence des néo-conservateurs. Les Européens ainsi que d'autres gouvernements pourraient ajouter leur poids pour contrecarrer ces tendances. Mais à l'exception de la Grande-Bretagne, ils ne l'ont pas fait, préférant diaboliser les néo-conservateurs comme une cabale. Cela est certainement une erreur. Les néo-conservateurs ne sont pas un groupe marginal. Ils fournissent le grand contingent du réseau intellectuel qui dirige la politique étrangère des Etats-Unis. A part un sérieux revirement à l'étranger, cela continuera et le fait de les diaboliser ne fera que marginaliser tout simplement leurs critiques.