Saïda Star Auto cède une de ses cartes Quand en 1995, le groupe Comptoirs français de l'Afrique de l'Ouest (CFAO) s'installait au Maroc, il avait comme objectif principal de pénétrer le marché de l'automobile marocain. Après des débuts timides, voilà qu'il démarre en trombe. Le groupe français est devenu l'unique actionnaire d'Intermotors et vient d'acquérir la carte Isuzu. Son directeur affirme être à l'écoute de toutes les propositions intéressantes. Ceux qui auraient des propositions intéressantes à faire au groupe CFAO dans le domaine de l'automobile doivent se dépêcher. Christian Villa, directeur général de DIMAC, qui est la première acquisition du groupe au Maroc ne cache pas les ambitions de CFAO. Apparemment, la filiale du groupe Pineau Printemps Redoute (PPR) multiplie les acquisitions depuis quelques mois. La dernière en date est celle de la carte Isuzu qui commercialise plusieurs modèles de véhicules utilitaires (VU) et de véhicules utilitaires légers (VUL). Avec cette acquisition, la conquête du marché marocain par CFAO se confirme, mais force est de constater que le groupe n'en est pas à son coup d'essai. «Le ticket d'entrée sur le marché de l'automobile marocain est relativement élevé, du fait notamment de la présence de l'ensemble des marques les plus représentatives à l'échelle internationale», explique Christian Villa. Il préfère répondre ainsi à la question relative au prix d'acquisition de la carte Isuzu cédée par Saïda Star Auto, dont le fondateur Omar Benjelloun vient de décéder. Pour les mêmes raisons, il ne révélera pas non plus le prix d'acquisition des actions que détenait Saïda Star Auto dans Intermotors, distributeur de la marque Opel. Les deux entités étaient partenaires dans cette affaire. Il est clair que CFAO grignote petit à petit des parts de marché. Isuzu distribue jusqu'à 1.500 véhicules par an. Quant à Opel, il dispose d'un bon capital image, comme le fait remarquer Christian Villa. Et d'ajouter que «les deux marques sont complémentaires et le groupe détient à la fois le potentiel et la capacité financière pour développer ses acquis». La confiance qu'affiche le directeur général de DIMAC n'est pas fortuite. C'est fort des chiffres des trois premiers mois de l'année qu'il exploite les espoirs que le groupe porte sur le marché national. Depuis janvier 2003, les marques distribuées par le groupe font partie des dix meilleurs performeurs. Aujourd'hui, «le groupe CFAO envisage de gagner jusqu'à 5% de parts de marché», explique Chritian Villa. Il est vrai que si la carte Opel malgré ses atouts ne suffisait pas à réaliser les objectifs initiaux du groupe, avec l'entrée de Isuzu, la donne changera. Le marché de l'automobile marocain est certes difficile, mais il se montre stable et on n'y observe pas les soubresauts que l'ont connaît dans d'autres marchés comparables. C'est sans doute ce qui a retardé l'entrée de CFAO, mais une fois le Rubicon franchi, tous les espoirs sont permis. CFAO semble privilégier une stratégie de patience consistant à acquérir petit à petit des établissements dans les domaines précis. Il a commencé avec DIMAC qui monte des motocyclettes de la marque Peugeot. Mais ceci ne devait constituer qu'un début, explique Christian Villa. Car le domaine de prédilection de l'entreprise est justement dans l'automobile. Par ailleurs, le groupe garde un œil sur la distribution de produits pharmaceutiques. En Egypte et dans d'autres pays africains, CFAO est déjà présent dans ce secteur. Mais aujourd'hui, ce secteur lui demeure relativement difficile à aborder en ce qui concerne le Maroc. Il faut également noter que CFAO a repris d'autres activités du groupe PPR au Maroc, autrefois gérées par d'autres filiales. Comme l'expliquait l'un des responsables, Géry Desurmont, «PPR a souhaité que l'ensemble de ses sociétés au Maroc soient pilotées par un seul opérateur. CFAO semblait le plus désigné pour reprendre les trois structures: Manorbois, Comamussy et Fantasia, précédemment chez Pinault Bois et Matériaux». Les trois sociétés citées sont respectivement présentes dans le négoce de bois et la fabrication de caisses en bois destinées à l'exportation de fruits et légumes. Visiblement, l'aventure n'est pas près de s'arrêter.