La crise a ses effets que nos MRE… connaissent. Cette année marque, un grand coup dans la promotion de la destination Maroc pour investir. Un véritable retour aux sources main dans la main. Le temps du marocain résident à l'étranger, pourvoyeur de devises et grand investisseur connait-il sa fin ? Pas sûr même si certains chiffres montrent une baisse de moral au niveau des transferts. Entre les MRE d'ancienne génération qui ne peuvent plus envoyer autant et ceux des dernières générations qui n'ont pas cette habitude, il faut remotiver les troupes. Cependant, si les MRE sont plus que courtisés une fois le pied à terre sur le Royaume, cette année est celle du véritable coup d'envoi de la patrie. La récente étude menée par le cabinet BVA pour le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger révèle que 60 % déclarent transférer des fonds au Royaume mais ils sont aussi 52% à estimer qu'ils sont touchés par la crise (domaine impacté par la crise : baisse des transferts à 32 %). Plusieurs études ont donc été commanditées afin de mieux comprendre et connaître finalement, ces MRE. De leur origine, aux fonctions en passant par leur style de vie, on cherche à mieux connaître les banquiers du Maroc. Comment faire alors pour attirer ces MRE, ou plutôt leur argent ? Avec une baisse des transferts de près de 12,8 % contre une moyenne de 14% les cinq premiers mois de l'année, la part de gâteau s'amenuise, les différents intervenants (banques, société immobilière, société financière) se livrent une lutte acharnée à grand coup de communication et surtout de pourcentage. En effet, hormis les transferts aux familles, les dépôts d'argent dans les banques marocaines s'amenuisent, un véritable problème pour la gestion, il faut donc attirer les transferts. Des pays d'accueil au Royaume Cette attraction commence dès que le pays d'accueil ou les filiales marocaines comme Attijariwafa Bank Europe ou Banque centrale populaire, démarchent le client. Afin de se faire connaître, la Banque centrale populaire a prévu toute une campagne de communication en Europe (Espagne, France, Pays-Bas, Allemagne) du spot radio basique à des activités de street marketing, dernière tendance de la publicité. Ces banques essaient dès le début de proposer des solutions pour attirer les transferts en interne puisque ces canaux de transferts drainent 80%. D'autres quant à eux, doivent séduire les clients du Maroc. Ainsi, l'Etat leur vient en aide sous diverses formes. Par exemple, l'Etat est prêt à subventionner, à hauteur de 10%, tout investissement bénéficiant d'apports en devises de 25%. Mohammed Aameur, ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, a expliqué qu'une gratuité concerne les commissions retenues par les banques marocaines ou leurs réseaux à l'extérieur sur les transferts de fonds. Concernant le taux de change, le ministre a précisé que les banques marocaines appliqueront le taux le plus bas sur le marché. Quant aux banques, elles réduiront au minimum les commissions et frais prélevés sur les transferts de fonds. Ainsi, on ne compte plus celles proposant des formules pour les MRE qu'elles soient entièrement nouvelles comme pour la BMCE ou rajeunies. Chez BMCE, on pousse le bouchon loin. Selon un commercial, la banque ouvrira même les jours fériés et le samedi matin afin d'accueillir les précieux clients. Les produits, pack Dawli pour BMCE, pack Bladi pour BCP, Kesma chez Attijariwafa Bank… L'offre est là, quant à la demande… il fait bon temps d'être MRE de nos jours, le tapis rouge est déroulé. ■