Laurence a 44 ans et vit en couple. Elle a deux enfants. «Il y a cinq ans, j'ai trompé mon compagnon d'alors avec un collègue de travail qui, lui-même, était marié. Notre relation a commencé à la suite d'une soirée d'entreprise hors de la ville, plutôt joyeuse et bien arrosée. Bien sûr, il m'attirait déjà auparavant, mais nous ne nous étions jamais rapprochés à ce point. La première fois a été très érotique, très passionnelle, un coup de foudre de nos corps qui nous a surpris l'un et l'autre par son intensité. Ce n'était pas prémédité. Je me souviendrai longtemps de la manière dont nous avons fait l'amour ce soir-là dans sa chambre d'hôtel. Nous avons continué à nous voir pendant quelques mois. Nous volions des moments durant la journée pour aller chez moi, généralement, et de préférence entre midi et deux heures, lorsque notre absence se remarquait le moins. C'était toujours assez érotique, joyeux, tendre, excitant. J'étais infidèle, il était infidèle, nous parlions assez peu du contexte de nos couples réciproques qui nous rendait éventuellement infidèles, mais nous étions contents, dans une sorte de jubilation propre aux situations d'urgence, de stress. Jamais de SMS en dehors des heures de bureau, encore moins de téléphone. Parfois, c'était frustrant d'être forcé de rester dans une relation superficielle. Mais elle était voulue et assumée comme telle : sans lendemain, ni conséquence. On ne parlait pas d'amour, on ne se disait pas «je t'aime», même si, à mon avis, on ne fait pas l'amour de manière répétée sans véritable élan affectif et émotionnel. Je culpabilisais moins que lui. Le temps qu'on passe avec un amant n'est, pour moi, pas du temps qu'on vole au mari: c'est un temps différent, sur une autre planète en quelque sorte. Et l'on peut très bien aimer deux hommes à la fois, l'espace de quelques semaines, mois ou années. Lorsqu'il a commencé à imaginer que des gens autour de lui se doutaient de quelque chose, il a eu peur que sa femme apprenne sa liaison. La culpabilité et la peur ont pris le pas sur tout le reste et nous avons cessé de nous voir. Par prudence, pour ne pas regretter des conséquences que nous n'aurions pas voulues, et non par manque de désir. Mon compagnon d'alors, une relation de plusieurs années, n'a jamais été au courant. Cette liaison n'était pas contre lui, destinée à lui faire comprendre quelque chose, je n'ai donc jamais éprouvé le besoin de lui «avouer» quoi que ce soit. D'autant plus que cette relation adultère m'épanouissait de manière générale. En quelque sorte, mon compagnon officiel «profitait» de mon aventure...» Témoignage recueilli par «Hebdo», un journal Suisse. Les hommes sont encore beaucoup plus infidèles que les femmes Qui sont les plus infidèles? Les Camerounais ou les Finlandais? En réalité, il est bien difficile de le dire: les statistiques à ce sujet ne sont pas très fiables. La seule étude menée au niveau mondial a été élaborée par la société Durex. Mais les questions de l'enquête ont été posées sur le site internet de la marque. La méthode n'est donc pas des plus représentatives. Dans son ouvrage, Pamela Druckerman tente tout de même de construire un tableau chiffré des adultères, au moyen de différentes sources. Pour les Etats-Unis, la journaliste s'est ainsi fiée au General Social Survey de 2004. Il compte le pourcentage d'Américains mariés de plus de 18 ans qui avouent avoir eu plus d'un partenaire sexuel au cours des douze mois précédant l'enquête. La Finlande est un autre pays où les enquêtes sur la sexualité sont menées avec précision. Les chiffres ci-dessous datent de 1999. Les données sur Mexico City, le Pérou, le Brésil et le Cameroun proviennent de calculs établis par la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Ils concernent les personnes en concubinage ou en couple affirmant avoir eu plus d'un partenaire au cours de l'année précédant l'étude. Les chiffres français datent de 2004, et correspondent uniquement à des personnes mariées de 16 à 59 ans ayant été infidèles au moins une fois. Ceux de la Chine ont été calculés par un centre de recherche basé à Chicago. Ils montrent qu'en 2000, 10,5% des Chinois mariés de 20 à 64 ans avaient déjà eu une relation extraconjugale. Les chiffres du Royaume-Uni datent de 2000; ceux de l'Italie de 1998. Et la Suisse ? Une étude européenne avançait le nombre de 3% d'hommes infidèles. D'après une étude datant de 1998, il s'agirait plutôt de 11%, hommes et femmes compris.