«Perdre un match, ce n'est pas la fin du monde». Il ne doit pas y avoir le moindre doute là-dessus. Mais que dire alors quand la perspective de perdre prend des allures d'apocalypse? Le sous-développement du football arabe, on l'a vécu et subi de plein fouet lors du dernier Espérance de Tunis/Wydad de Casablanca. Et dire que l'une et l'autre avaient atteint la finale de cette coupe que certains qualifient, trop pompeusement, de «Champion's League arabe». Les deux équipes en lice étaient censées être le top du top, la crème représentative du football arabe. Fête ratée, fête stupidement gâchée. Il n'y avait qu'à voir cette trop grande mobilisation dont Tunisois et Tunisiens avaient entouré ce simple match de football. Ils ont tellement chauffé le public à force d'articles, de slogans et de discours, que celui-ci s'était affecté de nervis surexcités, prêts à tout, pour que leur équipe l'emporte. Et la pression était telle, que cela s'est répercuté sur quelques joueurs inconstants qui ont prouvé qu'ils n'avaient rien dans le crâne et…trop peu dans les jambes. Le comble c'est que cela s'appliquait aux deux clans. Le grand Wydad s'en serait sorti plus grandi encore, si certains des siens ne s'étaient pas faits piéger, oubliant le ballon pour ne guetter que les fautes réelles ou supposées de l'arbitre ou pour imiter, dans leurs facéties, les joueurs d'en face. Résultat : on s'est trouvé loin du foot et du sport. Un zéro pointé donc pour tous les protagonistes, ce qui enfonce encore plus cette «Champion's league» bien singulière qui n'est même pas reconnue par la FIFA et où arbitres, joueurs et dirigeants agissent en toute impunité. Ce n'est pas pour rien qu'elle est boudée de quelques clubs tel Al Ahly du Caire. D'ailleurs le petit pécule qu'elle propose ne doit intéresser que les indigents.