L'échéance du mois de mars est fatidique pour le secteur automobile marocain. D'abord parce que le démantèlement douanier concernant les véhicules importés entre en vigueur. Ensuite, la convention liant le gouvernement à Fiat Auto devra être renouvelée ou abandonnée. Eclairage avec le PDG de Fiat Auto Maroc, Bruno Di Mori. Trois questions à Bruno Di Mori, PDG de Fiat Auto Maroc La Gazette du Maroc : vous avez noté que Fiat avait pris en compte, dans son business plan, les conséquences du démantèlement douanier concernant les voitures neuves importées. Est-ce que cela veut dire que vos tarifs vont subir des changements, en fonction de l'intensité du démantèlement ? Bruno Di Mori : le démantèlement douanier concernant l'importation des voitures neuves entrera en vigueur dès le début du mois de mars prochain. Cependant, il faut noter que ce démantèlement se fera de manière très progressive pour que la réduction des droits de douane ne soit vraiment significative qu'en 2008. De ce fait, son impact sur les prix de vente ne se fera ressentir qu'à partir de cette date. Cela dit, il faut préciser que c'est dans ce sens que nous avons déclaré avoir pris en considération ce facteur dans notre business plan. Puisque ce même business plan prévoit le montage local des voitures jusqu'à 2008 ; date à laquelle une autre phase de négociations devra être envisagée avec les pouvoirs publics marocains. Par ailleurs, j'attire votre attention sur le fait qu'il faut prendre en compte une autre donne. Il s'agit du renforcement continu de la monnaie d'échange, en l'occurrence l'Euro, face au dirham. Le trend haussier de l'Euro compense relativement la baisse des droits de douane mais, d'un autre côté, nous pénalise puisque le coût du CKD (les voitures montées localement) augmente. Il est donc nécessaire de revoir la politique des prix des voitures montées localement de manière à en assurer et la couverture des coûts de montage et le retour sur investissement pour la production, le développement des composants locaux et des nouveaux produits. D'ailleurs, vous remarquerez que de nombreux importateurs marocains de voitures neuves ont augmenté leurs prix de vente. Comment expliquez-vous le retard accusé dans le renouvellement de la convention liant Fiat Auto Maroc au gouvernement ? Est-ce que les négociations engagées par l'Etat avec Proton y sont pour quelque chose ? Concernant la convention, je pense que le retard pris s'explique par le temps nécessaire à l'étude du nouveau business plan que nous avons présenté aux autorités de tutelle et qui prévoit, entre autres, le passage direct à la gamme la plus moderne des voitures. Cela permettra au consommateur marocain de bénéficier des dernières nouveautés automobiles à un prix très compétitif. Concernant la vente de la Somaca à Proton, je pense que ce n'est pas à Fiat Auto Maroc d'apporter des explications à ce sujet. Est-ce que votre désintérêt vis-à-vis de la reprise de Somaca ne subira aucun changement, même si la convention est signée selon les termes exigés par Fiat Auto Maroc ? Pour le moment, nous nous concentrons sur la convention pour le montage local des voitures. Pour l'avenir, tous les scenarii restent à étudier. Mais en tout état de cause il est nécessaire que nous soyons rassurés sur la continuité de la production locale, pour nos besoins, ainsi que du maintien du coût de production à son niveau actuel. Programme de partenariat-Export EME/Amica Afin de soutenir les équipementiers dans leurs démarches visant leur développement à l'export, l'Amica et EME ont conçu dans le cadre de leur convention un second programme dit «partenariat/Export» au profit d'une quinzaine d'équipementiers. Le programme s'articule autour de l'organisation de rencontres et de mises en relation avec des entreprises européennes au cours de l'année 2003. Ce programme vise à appuyer l'Amica d'une part dans la promotion du secteur au niveau international notamment lors de la participation aux salons sectoriels spécialisés en Europe et d'autre part, dans l'organisation et la promotion du salon Tec'Auto qui aura lieu à Casablanca du 21 au 25 mai 2003. Ce programme sera conduit dans le cadre d'une mission menée par une équipe de cinq consultants : • 4 consultants internationaux (dont un chef de mission) maîtrisant les marchés des composants automobiles dans les pays européens retenus à savoir la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. • et un consultant national expert en marketing. Les résultats escomptés à travers la réalisation de cette mission sont : • Des études documentaires sur la segmentation des marchés ciblés. Un business plan commercial par entreprise, accompagné de fiches synthétiques de présentation des entreprises et de leurs produits. • Un plan marketing du secteur, un programme d'actions promotionnelles et la mise en place d'outils de communication. • L'organisation de séminaires de présentation du secteur en marge des salons sectoriels en Europe. • La mise en place de campagnes de communication et de promotion du salon Tec'Auto 2003 auprès des principaux clients européens du secteur. • Le démarrage et l'assistance des visiteurs et exposants lors des rencontres qui seront organisées avec leurs partenaires marocains à l'occasion du salon Tec'Auto 2003. • La participation d'une cinquantaine de nouveaux visiteurs et/ou exposants au salon Tec'Auto 2003. Le démarrage de cette mission a eu lieu au mois d'octobre 2002 avec l'objectif de mettre en place des relations de partenariat stimulant la mise à niveau des 15 entreprises retenues et leur accès aux marchés européens. Au-delà de cet objectif assigné à ces entreprises, c'est la consolidation du tissu de la sous-traitance automobile au Maroc et son positionnement au niveau des marchés européens qui sont recherchés. H.K.