Il faudra peut-être leur changer plus d'une fédération et inventer, rien que pour eux, des instances assez spéciales pour les encadrer, les raisonner ou les juguler. Quand ce ne sont pas les joueurs, ce sont les arbitres, les entraîneurs et les dirigeants qui prennent le relais pour rivaliser en bévues et en bêtises. La énième relâche d'un championnat qui n'a pas fini de devoir faire avec des trêves aussi répétées qu'improvisées, nous permet de nous arrêter à la toute dernière journée d'une saison que l'on annonçait exceptionnelle et que l'on voulait distinguée par rapport à toutes les autres. Une fois encore, les arbitres ont tristement ravi la vedette grâce notamment au new international, répondant au nom bien imposant de Ramsès. Qu'est-ce qu'il n'a pas fait lors de ce MAS/Raja qui devait bénéficier de toutes les conditions d'un match au sommet ! On aura surtout retenu ce but limpide refusé au MAS pour une faute imaginaire. Une bourde qui n'est pas passée inaperçue surtout que c'était l'occasion inouïe pour les locaux d'égaliser. Mais sans que cela ne fasse oublier la bévue ayant précédé celle-ci, quand le même référee et son premier assistant ont vu un hors-jeu là où il n'y en avait pas. Cette fois, c'est le Raja qui s'est vu refuser un but des plus valables. Certains croient bien faire en faisant valoir cette «loi de la compensation» qui n'existerait, en fait, que dans certaines têtes qui ne se contentent pas d'un ratage mais qui s'en vont en chercher un autre pour alourdir autrement la facture. A Kenitra, c'est un autre célèbre collègue à Ramsès qui a fait parler de lui. Un tacle par-derrière est sanctionné par une carte rouge. Mais pas quand le tacle vise le ballon tout en cherchant à éviter l'adversaire. Machmour, lui, avait vu autre chose. La décision prise sera d'autant plus malheureuse qu'elle pèsera lourd sur le rendement des joueurs du KAC qui se sont avoués vaincus face à leurs homologues du Hassania. Mais c'était faire trop d'honneur aux arbitres que de les laisser gaffer seuls. C'est sans doute la raison qui a dû pousser quelques spécimens dans l'entourage du MAS à s'exciter et à en vouloir à mort au malheureux arbitre, cherchant même à passer à l'acte. Que se serait-il passé si l'on n'avait pas protégé Ramsès de manière aussi efficace ? A Kenitra, c'est l'entraîneur Youmir qui a cherché à disputer la vedette à Machmour. On était en face d'un arbitre qui avait pris une mauvaise décision, mais on s'est farci un technicien qui a oublié son premier rôle d'éducateur devant servir de modèle pour ses joueurs. Il a cru bien faire en tentant d'adresser un message anticipé aux «futurs dirigeants» qui se doivent d'élaguer l'arbitrage de ses mauvaises herbes. Sauf qu'il a oublié d'ajouter qu'il s'en trouve, également, ailleurs, parmi les entraîneurs rouspéteurs, par exemple. Force est de reconnaître que les entraîneurs n'ont pas la vie facile et que s'il leur arrive de perdre les pédales, c'est parce qu'ils savent qu'ils sont à la merci des sautes d'humeur de dirigeants qui ne sont sensibles qu'aux résultats du week-end. Deux malheureux fusibles ont sauté à l'issue de la même journée. Et il ne faut surtout pas y voir quelques relents de francophobie. C'est juste le hasard qui a fait que les deux coachs remerciés se trouvent être tous les deux français et qu'ils ont été avisés auparavant afin d'éviter tout faux-pas après en avoir cumulé toute une série durant la saison. Ainsi les dirigeants khouribguis ont remercié Tardy et les jdidis, Bracci. Il va sans dire que les journées à venir vont faire tourner plus d'une tête et aboutir à plus d'une bourde et à plus d'un divorce. Est-ce la fédé qu'il faut changer ou tout le reste ? Conséquence logique Deux impairs la même journée et qui ne doivent en aucun cas passer inaperçus. Il y a d'abord ce forfait désespérant du CODM, club fanion de la très grande ville de Meknès, pour rappel, qui a refusé de jouer contre le Stade Marocain. Il y a aussi cet autre forfait affligeant essuyé par les juniors du Difaa, chez eux, à El Jadida et qui n'ont pas été en mesure de jouer contre leurs homologues de JSM. Lassés d'attendre des primes qui ne venaient toujours pas, et dont le nombre a atteint la dizaine, les joueurs du CODM ont fait leur apparition sur le terrain, ont salué le public, pris des photos souvenir, avant de se retirer. Leur 1er mai à eux, est le 11 avril ! Sauf que c'est triste que l'on en soit encore là pour un club censé ne pas manquer de moyens. Il y a bien un problème de gestion, c'est clair, mais il en sera autrement, le jour où l'on comprendra qu'un club de foot, à l'instar de toute entreprise qui se respecte, n'est pas géré au jour le jour. Quant aux juniors jdidis, ils ont dû perdre sans jouer pour la simple raison que leurs honorables dirigeants n'avaient d'yeux que pour les seniors. Ils ont de ce fait oublié que leurs jeunes poulains ne pouvaient pas disputer leur match sans la présence de quelques représentants des forces de l'ordre. Le plus drôle dans l'histoire, c'est que leurs adversaires du jour étaient habitués à gagner leurs matchs sans se fatiguer. Mais ce n'est jamais chez l'adversaire. Heureusement, pour les autres, qu'ils se sont installés à Benslimane. Du temps où ils étaient à Laâyoune, bon nombre de clubs préféraient, par souci d'économie, se déplacer sans leurs juniors. Il ne faut surtout pas se lamenter si le Gabon vient nous corriger chez nous.