Frileuse, trop frileuse. La rentrée parlementaire s'annonce très peu active. Elections oblige. La rentrée parlementaire ne tiendra sûrement pas ses promesses. Et pour cause. Ouverte vendredi 10 avril, elle se tient à quelques encablures des communales qui auront lieu en juin prochain. Autant dire que les députés, et partant, leurs partis, auront la tête ailleurs. Hormis la séance d'ouverture qui sera marquée par une certaine affluence, il y a fort à parier que les séances d'après verront un absentéisme inédit. Présidents de communes ou notables dans les baronnies partisanes, les députés sont déjà en action pour garder leurs fiefs, ou en embuscade pour s'en tailler d'autres nouveaux. Résultats, les parlementaires n'auront cure des lois et autres législations qui vont être soumises à leur soin ! Cumul Les cumulards ne font pas qu'appauvrir la vie de leurs partis respectifs. Ils vont plus loin en freinant la vie de la nation. Il est certes écrit que le Parlement, comme l'a si bien dit le chroniqueur français Philipe Bouvard, est une réunion de parlementaires auxquels le gouvernement ne demande plus leur avis, que s'ils sont majoritairement d'accord, il n'en demeure pas moins que l'exécutif doit ralentir la cadence de la production législative, sinon revoir à la baisse le nombre de texte soumis à l'hémicycle pour tenir compte de cet état des faits. Déjà, plus d'une vingtaine de lois attendent le verdict des élus. Dont notamment, le code de la route. Revu et amendé, ledit code essuie toujours un refus catégorique de la part des syndicats et associations du secteur routier. Un bras de fer qui risque de dissuader d'autres ministres tentant innovation ou rectitude. Loi Le cas par exemple du code de l'urbanisme qui, pour être prêt après les élections prochaines, doit utilement être débattu au cours de la session qui s'ouvre. Or, rien n'indique que ce sera le cas. Surtout que le ministre Taoufiq Hjira suit avec sympathie et solidarité certes, les déboires que vit son collègue et camarade de « route » Karim Ghellab. Conclusion : un parti, l'Istiqlal le cas échéant, ne se permettra pas en phase préélectorale, de se mettre à dos tous les électeurs ! Jusqu'à présent, ni le gouvernement, ni les députés, du moins les plus soucieux parmi eux de l'intérêt général, n'ont songé à soumettre une loi sur le cumul. Sous d'autres cieux, le cas est toujours évoqué, bien que l'absentéisme ne soit pas un sport national ! n