Depuis son intronisation SM. Mohammed VI montre une sollicitude particulière envers les handicapés. Cette attitude royale est confortée par l'action gouvernementale en ce domaine. Il faut savoir que l'handicap sous ses différentes facettes concerne près de 4 millions de marocains. A quelques jours de la journée mondiale de l'handicap, il paraît nécessaire et utile de s'arrêter sur le bilan de la politique d'insertion, de protection, en un mot de la solidarité avec les handicapés. La difficulté réside dans le fait que l'handicap est un vocable qui recouvre des situations très différentes, des besoins spécifiques multiples, et donc une action tout aussi dense et démultipliée. Les coûts sont réellement importants, et même les pays riches continuent à vivre des situations de précarité absolue. Les grands axes maîtrisés, sont la prévention. Elle concerne les maladies génétiques, qui peuvent être décelées grâce à l'amniosynthèse, encore faut-il régler la question de l'avortement thérapeutique, mais aussi des maladies pour lesquelles existent des vaccins. Sur ce deuxième volet, la polio en particulier, le Maroc présente un bilan très satisfaisant. L'accompagnement, l'aide à l'insertion, ont des bilans plus mitigés. Les handicapés physiques souffrent toujours des problèmes d'accessibilité des lieux publics, d'adaptation matérielle des lieux et méthodes d'enseignement et enfin des difficultés immenses d'accès à l'emploi. Les entreprises marocaines rechignent toujours à offrir des opportunités à ces citoyens. Il parait nécessaire soit de légiférer, soit d'offrir des incitations aux entreprises pour résoudre le problème. Le cas des non-voyants est le plus flagrant, puisqu'en dehors de l'administration, ils ne trouvent aucune opportunité. Les handicapés mentaux souffrent encore plus. L'ouverture de l'école reste très problématique et ne relève pour le moment que du symbolique. Le traitement global, la réunion dans le même groupe d'enfants dont le degré d'handicap, est très différent, est une erreur grave. Elle tire l'ensemble vers le bas. D'un autre côté, les moyens à mettre en œuvre, pour une éducation à la carte, sont hors de portée du budget de l'Education nationale. Il faut mettre en place un partenariat réel et pérenne entre l'Etat, la société civile, les parents et inciter des entreprises au mécénat, tout en recourant à la coopération internationale. La solidarité dans le cas des handicapés est une exigence éthique morale, religieuse. C'est aussi une nécessité pour assurer le développement. L'insertion de ces millions de personnes est un enjeu fondamental du projet national. C'est pour cela que toutes les composantes de la société sont interpellées dans une vision de droits humains, de citoyenneté, pas de charité. ■