L'alliance présidentielle (RND, MSP, FLN) est dans tous ses états et ne sait pas à quel saint se vouer pour donner de la crédibilité à la prochaine élection présidentielle, qui de toute évidence, n'apportera aucun changement à la tête de l'Etat ni au paysage politique. L'élection du prochain président de la république sera une simple formalité et pour cause… la cause est déjà entendue, l'actuel locataire d'El Mouradia présidera aux destinées de l'Algérie, il exercera son troisième mandat présidentiel conformément à la feuille de route du système, Ouyahya n'a-t-il pas déclaré ouvertement que l'opposition ne prendra jamais le pouvoir ? Les propos d'un ancien responsable politique sont plutôt directs, ce dernier, rencontré en marge de la manifestation de soutien à Gaza, dit ne pas comprendre cette naïveté politique de ceux qui croient à un possible changement, il s'explique «vous ne pensez pas tout de même que le pouvoir s'est empressé de faire réviser la constitution pour permettre à un autre candidat de remporter la victoire, et c'est le cas dans tout le monde arabe où le système politique fonctionne selon l'adage maghrébin «racham h'mida Wa elaab h'mida». Le niet de Zeroual et de Said Sadi, l'ex-président Lamine Zeroual que la rumeur et certaines coulisses lui prêtaient des ambitions présidentielles a été obligé de rompre le silence dans un long communiqué de presse dans lequel il dément toutes ces informations et refuse de se prêter à ce jeu politicien... Zeroual s'explique dans les colonnes des grands titres de la presse privée sur son refus de briguer un autre mandat présidentiel, alors que sa conviction de faire de la politique est tout à fait autre «une démocratie ne saurait s'établir et s'ancrer véritablement sans donner la chance à l'alternance» peut- on lire dans sa déclaration à la presse. En clair, l'ex-président ne partage pas la même vision que Bouteflika et le dit clairement «en décidant en toute liberté de renoncer définitivement à ma carrière politique, j'ai estimé qu'il est temps que l'alternance se concrétise afin d'assurer un saut qualificatif à nos mœurs politiques» et d'ajouter plus loin que la conception de la notion de l'homme providentiel ne répond pas au véritable changement nécessaire pour asseoir une véritable démocratie. Réquisitoire contre Bouteflika Sur le plan social et économique, le général à la retraite a dressé presque un réquisitoire contre la politique de Bouteflika, en mettant l'accent sur le respect de la volonté populaire. Le général a dit non et… que pense la grande muette ? Pour sa part, le leader du R.C.D, a, lui aussi décidé de ne pas prendre part à cette élection qu'il qualifie de «mascarade». C'est la première fois que le docteur Sadi s'abstient à une participation de ce genre. Ni le courant démocratique de Saïd Sadi ni celui de la mouvance nationaliste chaouie de Lamine Zeroual, ne seront présents à l'échéance du mois d'avril 2009. On se demande alors quelle sera la marge de manœuvre du pouvoir face à ces défections qui pèseront lourd sur les résultats du vote. En l'absence de sérieux candidats, l'alliance présidentielle s'apprête à lancer une vaste campagne de sensibilisation, car le spectre de l'abstention se profile à l'horizon. Abdelaziz Belkhadem a lancé un appel pressant aux partis politiques pour présenter leurs candidatures, en faisant allusion à Saïs Saadi et un certain… Djaballah très courtisé ces derniers temps par de nombreuses formations politiques. Le Pouvoir multiplie les appels aux différents acteurs et représentants de la société civile pour une large mobilisation.