Les représentants de plusieurs partis politiques ont vivement exprimé leur colère et leur indignation suite au refus du président de l'Assemblée nationale de programmer une séance extraordinaire sur la question palestinienne. Les députés de cinq formations politiques (PT, MSP, Ennahda et ISLAH ) ont menacé de quitter la salle pour organiser une marche sur la voie publique en partant du siège de l'Assemblée jusqu'à la place des martyrs, lieu hautement symbolique de la lutte de libération nationale. Cette initiative, la première du genre au niveau d'une aussi importante institution républicaine fait voler en éclats l'alliance présidentielle et aura de graves retombées sur les prochaines échéances électorales. Si les députés «dissidents » n'ont pas pu marcher, ils ont pu tout de même organiser un rassemblement à l'intérieur de l'hémicycle pour dénoncer le diktat de la majorité qui affiche plutôt un profil bas devant l'extermination de toute une population. Un élu du parti islamiste (MSP) a eu des mots durs et a qualifié « ce comportement de lâcheté politique et la démarche n'honore pas l'Algérie. C'est une honte pour l'Algérie qui s'est toujours prononcée pour la Palestine». Afin d'atténuer la colère des élus, le président de l'APN a proposé l'envoi d'une délégation parlementaire, proposition jugée à la fois démagogique et impossible, ce qui a fait dire à un parlementaire «il est aberrant de parler de l'envoi d'une délégation au moment où l'acheminement des vivres et des médicaments reste difficile» et puis quelle est l'utilité de cette mission parlementaire dans un territoire à feu et à sang se demande un autre élu, on n'est pas loin de la récupération politicienne. D'autant plus que la proposition vient de la majorité qui soutient Bouteflika pour un troisième mandat.La passionaria du parti des travailleurs, elle aussi est montée au créneau pour dénoncer à sa manière ce genre de situation qui peut prêter à confusion, elle dira clairement et sans détours ce qu'elle pense «le congrès américain affiche ouvertement son soutien à Israël et son armée» en ajoutant que « les députés algériens ne peuvent ni manifester ni exprimer librement leurs opinions», en rappelant que lors de la marche populaire du vendredi, les citoyens ont insulté le silence des députés. Panique à l'hémicycle Face à l'alibi avancé par le président de l'Assemblée qui met en avant le règlement intérieur, Louisa Hanoun a rétorqué «le règlement intérieur n'est pas le coran». A un moment donné le pire était à craindre. Les esprits s'échauffaient et la remarque mal placée d'un FLN a failli mal tourner. Ce parlementaire répliqua d'une manière quelque peu cynique à un autre élu, en lui conseillant de partir à Gaza s'il veut soutenir les Palestiniens. C'est à ce moment précis que Ziari intervient pour éviter tout dérapage tant l'émotion était grande et les nouvelles en provenance de Gaza annonçaient d'autres victimes. Louisa Hanoun intervient encore une fois et demande au président de la république de sortir de sa réserve, en rappelant la position officielle et honorable du pays et qu'il y a symbiose entre l'Etat et le peuple. L'hémicycle du palais, Zirout Youssef a connu une matinée mouvementée, les députés ont décidé de boycotter les travaux de la séance» plénière réservée à l'examen de trois dossiers (protection du consommateur, code pénal et assistance juridique). Certains députés ont clairement exprimé leur colère devant de nombreux journalistes en rappelant « qu'il n'est pas normal qu'il y ait des manifestations même à Tel Aviv, alors qu'à Alger où se trouvent les institutions et les représentations diplomatiques, cela était interdit». n