Football : Aimé Jacquet à la FRMF La visite du directeur technique national de la Fédération française de football (FFF) au siège de la FRMF la semaine dernière a été centrée, dans le cadre de la coopération maroco-française, sur un renforcement de ce partenariat. Dans cette optique, Aimé Jacquet a exposé les grandes lignes d'une restructuration des composantes techniques du football marocain. Après la série de déconvenues, pour ne pas dire la déconfiture des sélections nationales l'heure était à la mobilisation à la FRMF pour essayer de comprendre les raisons de ces multiples échecs et, surtout, la difficulté du football marocain à sortir de son marasme pour aspirer à un autre destin. Car il est de coutume, dans le football national, de faire porter le chapeau à tout échec au seul staff technique d'une équipe. Comme si notre football ne souffrait que de son encadrement technique (sic). Bien que consciente des nombreuses autres insuffisances du football national (infrastructures et ressources financières), la FRMF a tenu à redresser au moins la situation jugée préoccupante et alarmante de la direction technique nationale et d'ailleurs, la commission technique a été dissoute et un poste de coordinateur des équipes nationales a été créé et confié à un dirigeant fédéral, en l'occurrence Abdallah Benhsaïn chargé de “repenser” la politique de la DTN. Et c'est dans cet esprit qu'il a été fait appel à un expert en la matière, Aimé Jacquet, directeur technique national du football français qu'il a conduit au Mondial 98, en tant qu'entraîneur au sacre final. Ce consultant hors-pair, avec son humilité proverbiale, s'est refusé à jouer au détenteur de la vérité du ballon rond pour tout transfigurer d'un simple coup magique. Bien au contraire, c'est en bon pédagogue connaisseur du terrain et des hommes (techniciens) qu'il a exposé son point de vue sur la question et proposé une méthodologie pour entamer un long travail de restructuration. A chacun ses compétences L'annonce de la venue d'Aimé Jacquet au Maroc avait donné lieu à une interprétation, à savoir aider et conseiller la FRMF dans le choix de l'entraîneur national. Ce que le technicien français s'empressa de démentir d'emblée en précisant que ce choix était de la seule compétence de la FRMF et n'entre nullement dans le cadre de la coopération maroco-française. Dès lors, Aimé Jacquet s'est attelé à faire un long exposé sur la restructuration de la direction technique nationale avec essentiellement deux objectifs majeurs : ‡ la formation des cadres ‡ la formation des jeunes au niveau des clubs, des centres régionaux et des ligues. A cet effet, il est inutile de rappeler le déficit effrayant de l'encadrement technique dans notre football, puisque la plupart des cadres exerçant au niveau des clubs dans les catégories de jeunes, n'ont pour seul bagage que leur passé d'ex-joueurs et, de ce fait, manquent de pédagogie pour enseigner les fondamentaux du football. Or, le football moderne est aujourd'hui une discipline qui s'appuie sur des données scientifiques aussi bien sur le plan de la préparation physique et psychologique qu'au niveau de la stratégie de jeu (tactique). Et si ces lacunes sont évidentes au sein des équipes du Groupement, on ne voit pas comment elles seront subitement gommées au niveau des sélections nationales puisque ces dernières sont l'émanation des clubs. Aimé Jacquet, dans cet esprit, a expliqué aux membres fédéraux que le plus important dans ces sélections nationales de jeunes (cadets et juniors) n'était pas forcément la victoire finale dans une compétition internationale mais plutôt la découverte et la confirmation de quelques talents à même de s'épanouir et d'éclater dans la catégorie des seniors. Voilà qui mettra fin, on l'espère, au procès intenté à nos cadets et à nos juniors après leur élimination dans leurs compétitions respectives. Signalons qu'après la dissolution de la direction technique nationale, seuls deux entraîneurs ont été maintenus, Mustapha Madih (Olympiques) et Fethi Jamal (Juniors). Quant à Baddou Zaki (A), on dit qu'il est en sursis jusqu'à la fin des éliminatoires de la CAN 2004.