C'est la montagne qui a accouché d'une souris. La dernière visite officielle dans la Wilaya de Tlemcen, tant attendue, a été une véritable déception aussi bien pour la classe politique que pour l'alliance gouvernementale. Tout le monde attendait que le président annonce sa candidature pour ce fameux troisième mandat à partir de l'ancienne capitale Mérinide, lors du discours qu'il devait prononcer à l'occasion de l'ouverture de l'année universitaire 2009. Il n'en fut rien. L'actuel locataire d'El Mouradia fait-il durer le suspense, ou bien une nouvelle donne se dessine dans les coulisses. Tout porte à croire que les enjeux politiques de cette élection détermineront l'avenir du pays, d'où l'inquiétude de l'opposition et du courant démocratique qui a du mal à activer sous l'état d'urgence proclamé au début des années 90 avec la dissolution du F.I.S et l'annulation des premières élections libres depuis l'indépendance du pays. La visite de Bouteflika à Tlemcen revêtait un caractère particulier, cette ville est tout un symbole, n'est-ce pas le «groupe de Tlemcen» qui a destitué le pouvoir légitime incarné par le G.P.R.A ? Ce groupe constitué par l'armée des frontières sous le commandement de Boumedienne était basé à Tlemcen. Faut-il aussi rappeler que le gouvernement actuel est composé d'une majorité de ministres natifs de Tlemcen et d'Oujda. L'étape de Tlemcen a été un fiasco et pour cause, cette ville est restée indifférente à la prochaine échéance politique. Le deuxième mandat de Bouteflika n'a pas convaincu grand monde à l'Ouest du pays, que dire alors des autres régions. Chaouias et kabyles auront leur mot à dire. Silence et interprétations Le silence du président fait l'objet de plusieurs lectures. En effet, plusieurs interprétations sont évoquées. Il y a certes un problème à haut niveau ; certains parlent d'un désengagement de la grande muette qui ne veut plus être impliquée dans la vie politique du pays, ce sera alors une première dans l'histoire. Il y a aussi une nouvelle donne sur l'échiquier politique avec l'émergence de Moussa Touati qui a annoncé clairement sa candidature à l'élection présidentielle. Le leader du F.N.A, qui s'est imposé lors des dernières législatives, n'est pas une personne à négliger. Connu par son franc- parler, il a marqué la scène politique ces derniers temps. Ses déclarations dérangent le pouvoir et il n'hésite pas à dire tout haut ce que certains pensent tout bas. On citera pour l'exemple, la volonté de Moussa Touati de nouer le dialogue avec les partis politiques marocains. Un quotidien algérien annonçait même une rencontre à Maghnia entre des partis politiques des deux pays. Une chose est sûre, la situation politique n'est plus celle qui prédominait en 2004… La raison est on ne peut plus claire. L'Algérie officielle a soutenu l'Amérique des républicains. Ce sera la fin de la mission de Bush. L'arrivée d'un Obama à la Maison blanche risque de peser lourdement sur l'échiquier politique algérien. Ce sera la fin d'un lobby outre atlantique! n