Cette «omission», erreur ou bévue à l'actif du WAC lors de son match contre l'OCK et qui n'a pas cessé de susciter moult commentaires, n'est en fait qu'une affaire parmi tant d'autres. Le football marocain est en mesure de «s'enorgueillir» de bien d'autres cas que l'on a pour la plupart escamotés ou «réglés» de manière assez particulière. La bévue du banc de touche Wydadi aura tout de même eu le mérite de déboucher sur une discussion autour de règlements que l'on semble découvrir pour estimer qu'ils sont « figés », «dépassés » et… quoi d'autre? Pour rappel, et dans sa précipitation, tout un staff du WAC, l'entraîneur Zaki Baddou en tête, a oublié qu'il était tout simplement en train d'enfreindre les règles du jeu en alignant trois joueurs étrangers. L'OCK qui était mené au score ne demandait pas mieux pour déposer des réserves en bonne et dûe forme. Même les Wydadis purs et durs dénoncent cette bourde qui constitue en fait une première dans les annales du football national. Un fameux article 18/2 devenu célèbre depuis, spécifie que le nombre de non Marocains au sein d'une même équipe ne peut dépasser trois. Il est vrai que c'est là un article qui avait été maintes fois discuté dans les coulisses de la fédération ou entre dirigeants de clubs, mais il est vrai que ce coup ci, le Wydad, un peu malgré lui, est allé trop vite en besogne. Certes, tous règlements sont souvent caractérisés par de l'arbitraire, mais un minimum de logique ajoute à leur force. Cette mesure de limitation du nombre de joueurs étrangers, vise, croit-on savoir, à protéger les intérêts du joueur local en lui offrant ainsi plus d'opportunités. On pourrait faire l'effort de l'admettre, mais là on ne comprend plus rien, c'est qu'au niveau des jeunes, juniors, cadets…, la voie est libre pour toutes sortes de recrutements sans limitation aucune. Devrait-on comprendre par là que « les législateurs » de notre football sont plus sensibles à la protection des «vieux » tout en faisant peu de cas des autres ? Et puis, que faire des jeunes joueurs étrangers, une fois passés seniors puisqu'on limite leur nombre à trois à ce niveau, dont deux uniquement sur le terrain ? Cela semble dépasser l'entendement. Mais quelle que soit l'issue que l'on aura donnée à cette nouvelle affaire dont le WAC se serait bien passé, la gente footballistique se doit de se pencher, au plus vite, sur la réactualisation de ses statuts et ses règlements et doit surtout veiller à les faire concorder avec ceux de la FIFA. Pas la peine de ressasser toutes ces histoires de fugues qui nous ont tout de même permis de comprendre que notre football était déconnecté par rapport à la réalité imposée par cette instance internationale. Là on semble avoir saisi la leçon, même si cela ne semble pas être le cas de tout le monde. Un autre cas avait particulièrement défrayé la chronique. Le WAC était cette fois aussi concerné. Il s'agissait de ce fameux match de coupe qu'il avait perdu contre Houara dont l'entraîneur était sous le coup d'une suspension, mais qui était tout de même resté en contact avec son équipe pendant le match. Un premier jugement donnera raison aux Casablancais. Le jugement en appel sera tout à l'opposé du premier. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que les mêmes textes sont interprétés différemment selon les auteurs du verdict, leurs affinités respectives ou leur humeur du moment. Pourtant, la FIFA ou l'UEFA sont clairs là-dessus. Les textes dûment élaborés et établis ne prêtent à aucune équivoque. Cela a été vérifié lors du dernier Euro quand l'entraîneur allemand Joachim Löw, qui s'était fait expulser avec son homologue autrichien, s'est vu interdire d'entrer en contact avec son équipe une demi-heure avant son match contre le Portugal, comme il ne pouvait pas avoir accès aux vestiaires même entre les mi-temps. On ne semble pas être au courant de tout cela, chez nous. Il y a eu pire. Il s'agit de cette fameuse affaire ayant abouti à la radiation à vie du président et du vice-président du Stade Marocain «coupables» d'avoir cherché à faire valoir leurs droits en saisissant le tribunal administratif, après avoir désespéré des instances du football. Celles-ci n'ont jamais voulu changer leur décision qui a conduit à la relégation du prestigieux club rbati, faisant fi du jugement rendu par ledit tribunal. Le foot : à la sauce barbare On est parti pour une autre saison où la barbarie a de fortes chances de placer le football au second rang. A Marrakech, cela a tourné en une bataille rangée entre supporters du KACM et ceux du WAC. Des blessés par dizaines dont des policiers, de la casse au sein du stade Harti et tout autour. Des véhicules ravagés, des vitrines brisées et des magasins saccagés. Où put bien se nicher le football dans tout cela ? Rien à voir avec le sport et les valeurs qu'il est censé véhiculer. Et dire qu'il était question d'un match qui opposait deux grands clubs à l'histoire riche et prestigieuse. La part de responsabilité des organisateurs qui ont eu le tort de croire qu'ils avaient affaire à des enfants de chœur, surtout en n'ayant pas pensé à séparer les supporters des deux clans, n'est pas à écarter. Mais elle n'expliquerait pas tout. Le mal est là dans toute son ampleur. Inutile de chercher quelque alibi ou quelque prétexte aux casseurs, à des barbares qui n'ont rien à voir dans un stade de football. Et lors de cette quatrième journée de ce championnat dit d'élite, d'autres énergumènes ont frappé aussi bien à Safi, à salé qu'à Khouribga. A Safi, quelques drôles de supporters non contents de voir l'équipe locale mener au score, ont arrosé les joueurs de pierres et de bouteilles et des injures les plus abjectes et les plus obscènes. A Salé, cela a carrément tourné à l'embuscade. A la sortie de la ville, des supporters rajaouis qui rentraient tranquillement chez eux, se sont vus agressés par quelques mystérieux supporters qui, pourtant, devaient avoir toutes les raisons d'apprécier la victoire de leur équipe, l'ASS. Plus grave, à Khouribga, ce sont des joueurs qui se sont chargés de la salle besogne. Non contents d'avoir essuyé la défaite, quelques « vedettes » du KAC, s'en sont pris à un coéquipier coupable à leurs yeux d'avoir commis l'erreur ayant entraîné le but, avant de saccager dans les règles les vestiaires. Comme quoi, il n'y a pas qu'un certain public qui soit aussi stupide.