L'importance de la fonction du wali n'est plus à démontrer. C'est en quelque sorte le catalyseur du développement régional tel que stipulé par les termes de la lettre royale du 9 janvier 2002. A cet effet, la Gazette du Maroc a contacté Mohamed Halab, wali de la région de Tanger-Tétouan qui apporte les éclaircissements nécessaires. La Gazette du Maroc : quelles évaluations faites-vous de l'ancienne gestion de la ville ? Mohamed Halab : afin de procéder à une évaluation de l'état des lieux de la ville et constituer, par la même, une vision rationnelle des atouts dont elle dispose, le wali de la région Tanger-Tétouan a tenu des séances de travail avec les différents acteurs, les présidents des communes, les chefs des services extérieurs, les associations professionnelles et un certain nombre d'associations représentant la société civile (ONG), lors desquelles toutes les questions afférentes au développement régional ont été débattues, les problèmes et les contraintes examinés pour aboutir aux solutions préconisées. Quelles sont les principales actions réformatrices que vous avez entreprises ? Dans cet esprit et sur la base du diagnostic effectué, un programme ambitieux et concret visant la mise à niveau et le renforcement des infrastructures a été mis en place immédiatement, afin de soutenir le développement et améliorer l'attractivité de la région, s'articulant autour de l'axe suivant : assurer la réalisation des projets et des programmes initiés par l'Etat, les collectivités locales et le secteur privé. S'agissant des infrastructures routières et dans le but d'assurer une meilleure desserte des zones intérieures et d'améliorer les conditions de transport entre les différents espaces régionaux, il a été décidé d'activer l'achèvement de l'autoroute Casablanca-Tanger, de la rocade méditerranéenne et l'ouverture de nouveaux axes routiers. Pour ce qui est des infrastructures portuaires et aéroportuaires, si le port de Tanger est la principale porte du Maroc vers la Méditerranée, il n'en demeure pas moins que sa participation aux échanges commerciaux du Maroc n'est pas en rapport avec sa situation géographique, aussi la pose de la première pierre, par Sa Majesté le Roi que Dieu l'assiste, du nouveau port méditerranéen va ouvrir de nouveaux horizons pour le développement harmonieux de la région. Concernant la desserte aérienne, des efforts soutenus sont déployés pour identifier une nouvelle plate-forme aéroportuaire capable de répondre aux besoins croissants du développement régional. Concernant l'aménagement des zones touristiques et afin de favoriser la création des unités hôtelières et de donner une impulsion au secteur touristique, deux sites parmi 12 identifiés ont été retenus en vue d'aménager des zones touristiques équipées en infrastructure appropriée (eau, électricité, assainissement, voirie… etc.) • la zone touristique de la baie de Tanger ; • la zone touristique de Cap Spartel. Hormis cela, un processus d'argumentaire touristique a été lancé et ce, à travers les axes suivants : • restaurer l'ancienne médina ; • réaménagement du Golf Royal de Tanger ; • attirer les investissements privés et les inciter à édifier un palais des congrès ; • réaliser un parc d'expositions internationales ; • encourager le tourisme de randonnée ; • protéger et développer le parc naturel de Tanger (la forêt Percardis et la forêt diplomatique) ; • reconversion de l'actuel port en port de plaisance. A propos de la promotion des investissements industriels et dans le but de consolider l'infrastructure industrielle, des zones ont été lancées . Il s'agit de la zone industrielle de Gzenaya (130 Ha) à la zone franche aéroportuaire (345 Ha), la 2ème tranche de la zone industrielle de Tétouan (la superficie totale de la zone est de 53 ha). Ces zones seront accompagnées par un programme d'habitat afin de répondre à la demande du personnel employé par ces différentes zones. Autre point important est celui de la qualification de la ville de Tanger. Dans le cadre de l'amélioration de la qualité de vie des citoyens plusieurs opérations ont été lancées notamment : • la restructuration des quartiers clandestins (Mesnana, Mghogha et Sania); • la mise à niveau de la voirie urbaine ; • l'aménagement des pénétrantes de la ville à travers le dédoublement de la RN 1 sur une longueur de 10 km ainsi que l'élargissement de la RS 701 et la RS 702; • la revalorisation de l'ancienne médina de Tanger par des opérations de restauration (places publiques, fontaines, remparts et murailles) ; • la réalisation d'un nouveau stade d'une capacité de 45.000 places extensible à 60.000 ; • l'assainissement de la ville par sa concession à la société AMENDIS des services eau, électricité et assainissement; • la réalisation de nouveaux centres de commerce moderne (marché de gros des fruits et légumes, halle aux poissons modèle, centre commercial Ibn Batouta) ; • l'amélioration des conditions de transport en commun par sa concession à la société AUTASA. Et le lancement de l'étude du schéma directeur de la circulation. Quelles sont les principaux traits de l'entreprise de gestion de la ville à moyen et long termes ? Toutes les actions entreprises actuellement au niveau de la ville de Tanger et l'ensemble des efforts déployés visent en premier lieu à rehausser le niveau de Tanger et sa qualification afin qu'elle puisse atteindre un niveau de développement similaire à celui des grandes agglomérations et répondre, en second lieu, aux attentes et aspirations de ses habitants conformément aux hautes directives de Sa Majesté le Roi. Ainsi, des projets socio-économiques ambitieux visant la valorisation de la ville seront lancés prochainement et dont les conséquences auront certainement un impact positif sur la dynamique de la ville et le bien-être de ses habitants. Si le port de Tanger est la principale porte du Maroc vers la Méditerranée, il n'en demeure pas moins que sa participation aux échanges commerciaux du Maroc n'est pas en rapport avec sa situation géographique