Pour relever le défi du changement, la problématique centrale est bien celle de la gouvernance de l'administration centrale, des institutions publiques, des entreprises publiques et privées ainsi que de la société civile. La présidente de l'OSI (Observatoire social international), Muriel Morin a annoncé d'emblée que «les mutations et transformations sans précédent que connaît le monde placent la question de la gouvernance au cœur des nouvelles préoccupations» aussi bien des Etats et des entreprises, que de la société civile et des institutions et organisations internationales. Avant de préconiser qu'il «est temps d'imaginer de nouvelles formes de gouvernance pour la gestion de la diversité qui passe par des stratégies concertées et partenariales de coopération». Le triple défi de la nouvelle gouvernance Son collègue vice-président de l'Observatoire, Jean Kaspar s'est étonné du paradoxe entre «des progrès fantastiques à l'ère de la mondialisation qui contrastent avec des inégalités criardes», avant de revendiquer un «diagnostic minimum pour s'accorder sur des stratégies collectives d'intervention» car l'Etat est désormais incapable d'agir seul. Dans la foulée, le Rapport général de la Commission sur la «Libération de la croissance française», plus connu sous l'appellation du «Rapport Jacques Attali», a souligné la «crise de confiance» qui doit être dépassée pour «assurer l'autonomie des acteurs et apprendre à (re)fonctionner ensemble». Emmanuel Macron a décliné les trois défis de la nouvelle gouvernance que sont l'Inclusivité, la Responsabilisation, la Tolérance et l'encouragement des contre-pouvoirs. Les règles de conduite qui ont animé les travaux de recherche des 43 membres de la Commission Attali se résument dans les concepts de Mobilité, Sécurité, Ethique et Changements Equitables. Rappelons que Jacques Attali, économiste et ancien conseiller du Président de la république François Mitterrand, assurait que «nous sommes confrontés à une obligation fondamentale : les entreprises et les nations sont à la recherche des moyens permettant de refonder la loyauté. Aucun groupe humain ne peut s'en affranchir…». Réforme de la charte communale L'entrée en lice des stratèges marocains au symposium international apporta plus de concret aux théories déployées jusque là. Le ministre de l'Intérieur, en présence du Wali et des gouverneurs de la région du Grand-Casablanca, a notamment expliqué que «l'Etat a progressivement réajusté sa mission et son rôle de stimulateur et régulateur des synergies entre tous les acteurs institutionnels, publics, privés et associatifs en ouvrant des chantiers structurants de grandes réformes». Pour sa part, Mustapha Bakkoury de la CDG a présenté l'expérience d'une institution financière qui a étendu son éventail d'activités autour de son cœur de métier qui demeure la centralisation, la protection et la rentabilisation de l'épargne par les consignations et les dépôts règlementés. Le ministre de l'Intérieur a annoncé que le projet de refonte de la charte communale est fin prêt et sera examiné lors d'un des prochains Conseils du gouvernement. Chakib Benmoussa a souligné que «Les collectivités locales au Maroc sont un choix par lequel évoluent les systèmes de gouvernance bien qu'il y ait encore beaucoup de chemin à faire. Nous disposons d'une feuille de route apte à favoriser le renforcement des capacités des communes en matière d'organisation et de compétences ainsi que de ressources financières».