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Marché du pneumatique : Le Maroc, la poubelle de l'Europe
Publié dans La Gazette du Maroc le 13 - 06 - 2008

Les pratiques malsaines au niveau des importations légales des pneus, sont aggravées par la contrebande en provenance de l'Europe. Le secteur pneumatique au Maroc ressemble à une véritable jungle où l'arnaque est au bout de chaque transaction.
Ils sont nombreux à opter pour des pneus d'occasion, pour économiser de 40% jusqu'à 50%. Sans attendre qu'une offre promotionnelle ait lieu, le recours à un marché où sont commercialisées plus que 100 marques de pneus usagés, rechapés ou soit disant neufs, et proposées à 50% de moins que le prix du marché légal, est devenu une coutume.
La contrebande presque légale
Une visite à Derb Omar, a été fort intéressante. Pour acheter un pneu pour une voiture haut de gamme, un vendeur a proposé un pneu «neuf» à 500 DH alors que le prix du marché est situé entre 1100 et 1200 DH. Pour accrocher le chaland, le même vendeur a exposé plusieurs autres marques dans tous les états : usagés, rechapés et neufs à des prix très bas.
A l'enceinte de ce marché, on découvre une jungle où l'arnaque est de mise, et on comprend vite que la contrebande touche trois types de pneumatiques : Les pneus neufs, dont un lot très important dépasse cinq ans de stockage et donc amorti, les pneus rechapés fabriqués en Espagne, qui représentent une proportion très importante de la contrebande et les pneus usagés qui constituent le plus gros flux. La présence de ce marché atteste que la contrebande est un phénomène qui s'est largement développé dans le secteur de la pneumatique au Maroc. Pis encore, elle est devenue presque légale. Certes, le plus attractif d'un pneu acquis dans cet espace est son prix, mais quand il s'agit de la sécurité des usagers des véhicules, peut-on faire des concessions ?
Quand on sait que ces pneus mettent en danger la vie de milliers de personnes, quelle est leur qualité réelle ? «Trop dangereux, mauvaise qualité, usure prématurée» voici l'avis d'un PDG d'une société leader en matière d'importation des pneus, qui confirme qu'ils sont conçus pour répondre à une demande ascendante et non aux normes techniques de la sécurité. L'homme a rappelé que la qualité et la sécurité des pneus rechapés provoquent aujourd'hui la réticence de certains automobilistes. Sans doute la production locale des pneus rechapés est soumise aux mêmes tests de sécurité que les pneus neufs et seuls les ateliers homologués par le ministère du transport, ont l'autorisation de rechaper les pneus. Mais aujourd'hui, si on désire rouler avec des pneus rechapés, on risque de s'exposer à un énorme danger. Pourquoi ? Parce que le pneu rechapé de contrebande ne répondant à aucune norme de sécurité, est le plus commercialisé. Najib Ouadoudi, propriétaire et gérant d'un centre auto, corrobore ces dires en mettant le doigt sur les problèmes qui minent le secteur. D'une part, c'est un secteur atomisé, c'est-à-dire qu'il connaît l'intervention d'une multitude d'acteurs sans que ceux-ci soient organisés ou structurés. Une centaine de marques est vendue sur le marché national, ce qui complique encore plus les procédures de contrôle Mais le mal qui ronge le secteur demeure incontestablement la contrebande qui se concentre au Nord du pays via Ceuta et Mélillia. Le phénomène s'est aggravé par les distances relativement courtes entre les points d'entrée et le reste du pays. Le poids économique de Casablanca et Rabat, a certainement favorisé la création d'une distribution secondaire sur le reste du Maroc. Ce réseau contribue largement à l'animation du secteur pneumatique informel et freine l'évolution normale du secteur. Pis encore, la qualité de ces produits est de facto compromise. Naim shimi, garagiste distributeur, respectant le devoir sacré de répondre au mieux à toutes les exigences de qualité, fait savoir que les conditions de roulage au Maroc sont très difficiles, étant donné notre climat chaud et l'état de nos infrastructures routières. Il faut donc parler du non respect des limites légales de charges et de vitesse. Or, seules quelques marques qui respectent ces paramètres, peuvent prétendre à des rendements kilométriques honorables en toute sécurité. De ce fait, la menace des pneus usagés, rechapés, voire même neufs, acquis par voie de contrebande, est sérieuse. Quant à l'importation légale, il faut dire qu'elle enregistre un dérapage énorme. Des pneus «over aged» importés par lots depuis les pays du golf ou d'Europe, sont interdits en Europe et aux Etats-Unis, car ils ont dépassé leur date limite de stockage, et représentent un grand danger sur les routes. Tous les importateurs interrogés sont unanimes, qu'il est inadmissible que l'on continue d'importer des sources supplémentaires de danger et d'insécurité routière.
La responsabilité de l'Etat engagée
Les résultats d'un sondage effectué sur les affaires et l'investissement au Maroc sous la promotion de la chambre de commerce Américaine au Maroc, ont révélé que le secteur pneumatique, est parmi les secteurs les plus lésés par la contrebande et par les pratiques malsaines au niveau des importations. Face à la réalité chiffrée suivante : les pneus importés estimés à 150.150, pneus neufs de contrebande à 5.050, et pneus usagés de contrebande 1.080.270, la question se pose : l'Etat est-il conscient de ce fléau ou manque-t-il de vigilance ? Le PDG de la société leader en matière d'importation des pneus s'interroge : «comment peut-on concevoir que des néophytes arrivistes, incapables d'assurer un service après vente, ni quelconque assistance technique, envahissent le marché d'une flopée de marques chinoises ou indiennes, sans être soumises à un contrôle de normes de sécurité. Nous croyons fermement à l'ouverture de l'économie marocaine, mais à condition que ce soit des professionnels du métier qui importent les pneus, en sus, l'Etat doit contrecarrer l'entrée des pneus». Il est clair que le secteur a amplement besoin d'une règlementation sévère et d'un contrôle correct assuré en performance. La vigilance de l'Etat, n'est pas le seul facteur de lutte contre ce fléau. Sensibiliser, éduquer et informer le consommateur sur les différences entre les pneus conformes à l'usage et les pneus masquant la défaillance, est la variable la plus importante de la recette magique de lutte contre les pneus dangereux. Il suffit de sensibiliser les gens qu'un pneu défaillant causerait un accident et risquerait de coûter la vie d'un être cher, pour que le consommateur exige la qualité et ainsi un pneu plus cher de 50% en moyenne, demeure une valeur sûre.


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