Au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, on pensait alors que le rêve Maghrébin allait prendre forme. Les relations marocco-algériennes allaient prendre un sérieux coup et cela juste une année après l'indépendance de l'Algérie avec ce triste épisode de la guerre des sables. Le 27 Avril est une journée ordinaire, elle est passée inaperçue ou presque. Les générations qui ignorent tout sur le passé de ce Maghreb, cette date, ne leur dit absolument rien et pourtant, le 27 Avril de l'année 1958, les véritables patriotes de cette région du monde en terre africaine se sont réunis pour penser, imaginer et construire cet espace Maghrébin qui, 50 ans plus tard, reste encore une utopie. On peut se poser beaucoup de questions à cet échec, sauf que la réalité est là, amère comme réponse cinglante. Que s'est-il passé depuis cette conférence de Tanger qui reste tout de même une plate-forme encore valable ? Ne nous attardons pas sur les humeurs et les caprices des uns et des autres. Au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, on pensait alors que le rêve Maghrébin allait prendre forme. Le peuple algérien était enfin libre et indépendant et les autres peuples de la région s'en réjouissaient. Mais il était dit quelque part, que ce grand Maghreb ne verra jamais le jour, et pour cause, les véritables nationalistes qui ont milité pour cette idée généreuse, furent tout simplement écartés par les opportunistes de tous bords. En effet, les relations marocco-algériennes allaient prendre un sérieux coup, et cela juste une année après l'indépendance de l'Algérie avec ce triste épisode de la guerre des sables. Ben Bella venait d'être proclamé président par une junte qui s'est attaquée à la légitimité de la GPRA. Ce premier putsch répondait parfaitement aux calculs de Nasser. Le Raïs voulait être à la tête d'un monde arabe et l'idée d'un Maghreb ne l'enchantait guère. Cette grande nation n'a pas seulement rien fait pour éviter le conflit entre l'Algérie et le Maroc, mais elle a envoyé des troupes dans cette région pour la mettre à feu et à sang et mettre ainsi fin à la profonde fraternité qui liait deux peuples solidaires dans leur lutte libératrice. Qui à l'époque pouvait faire la différence entre un Algérien ou un Marocain, que se soit à Oran ou à Taza, on était chez soi. L'arrivée de Houari Boumediene au pouvoir n'allait pas changer grand-chose à cette situation, où la question des frontières n'était toujours pas tranchée. A un certain moment, on pensait même que les choses allaient s'améliorer, lorsque feu Houari Boumediene félicita le Maroc qui venait de récupérer Sidi Ifni. La suite on la connaît. Décembre 1975, l'Algérie venait de commettre l'irréparable, en expulsant 45000 familles marocaines installées dans ce pays depuis des années, avant même le déclenchement de la révolution. C'était là le premier affront aux peuples de la région et aux véritables martyrs qui ont libéré l'Algérie. Passons sur les différentes étapes sur la situation de ce Maghreb depuis le départ de Chadli Bendjdid, avec l'arrivée de Boudiaf, tous les espoirs étaient permis. Ce patriote de la première heure, avait en effet, une réelle vision du projet maghrébin. Six mois plus tard, Boudiaf laissera l'Algérie orpheline et tout le Maghreb avec. Revenant à ce 27 Avril 2008, la presse algérienne rapporte la colère de Abdelhamid Mehri qui interpelle le président sur l'annulation d'un colloque commémorant le cinquantenaire de la conférence de Tanger. Dans une lettre adressée au Président de la république, Abdelhamid Mehri s'interroge sur l'annulation de ce colloque «j'ai été informé hier, 14 avril 2008, que des instructions fermes, dont je ne connaissais pas la source, ont été signifiées aux deux institutions, afin d'interrompre l'ensemble des dispositions et préparatifs de ce colloque et à relancer définitivement à sa tenue». Des instructions mystérieuses pour un message, on ne peut plus clair. La seule conclusion qu'on peut tirer aujourd'hui, c'est que le Maghreb n'est pas prêt à voir le jour, et pour cause, il n'intéresse pas l'Algérie en premier lieu. Les tenants du pouvoir dans ce pays préfèrent la politique des axes. La lointaine Afrique du Sud a plus d'importance que le Maghreb des peuples, et on comprend alors la position de ce pays à l'égard du Maroc. Cela nous rappelle un peu le cas de Madagascar, dirigé par Ratsiraka, qui, en échange de 15 tracteurs Algériens, a reconnu la RASD. Ce n'est pas terminé, le folklore politique Africain continue à raisonner au détriment des peuples. La mondialisation finira par s'imposer comme un choix douloureux. La famine menace l'Afrique entière et le Maghreb ne sera pas épargné. Ce continent Nord Africain, qui, pour la France coloniale était «l'Afrique blanche», n'est pas au bout de ses peines. De quel Maghreb parlez vous Messieurs ?