Un séminaire sur la situation de la femme au Maroc et en Espagne, ayant pour thème : «Femme, art et société au XXIème siècle : deux cultures», a été inauguré le jeudi 3 avril dernier à Malaga. Organisé par le Centre culturel Génération 27, relevant de la Députation provinciale de Malaga, en collaboration avec le Centre de formation des professeurs de la même ville, le Service provincial de la femme et l'Institut andalous de la femme, le séminaire qui en est à sa quatrième édition, cherche à analyser, sous différents angles, la situation de la femme sur les deux rives du détroit de Gibraltar. La rencontre du 3 avril devait être dédiée à «la femme dans le roman actuel, au Maroc et en Espagne». Un thème auquel étaient invitées la nouvelliste et ancienne directrice de la bibliothèque nationale, Rosa Regás, ainsi que la romancière marocaine résidente en Catalogne Najat El Hachmi, qui avait remporté le prix littéraire catalan Ramón Llul à l'âge de 28 ans grâce à son œuvre intitulée «Le dernier patriarche». 9 avril, à 18 heures, la seconde activité du séminaire allait aborder la question féminine à travers le cinéma actuel, avec au programme : la cinéaste sévillane Lucina Márquez, lauréate du Goya 2008 pour le meilleur court métrage documentaire, auprès de Farida Belyazid, dont le dernier film, «Juanita de Tanger», réalisé d'après l'histoire de «la vie de chienne de Juanita Narboni» continue à avoir beaucoup de succès dans les différentes rencontres cinématographiques. 17 avril, on a retrouvé côte à côte Amina Bouayach, présidente de l'OMDH, et Christina Almeida, avocate ex- députée d'Izquierda Unida, qui avait fait beaucoup parler d'elle en s'occupant des papiers de résidence en Espagne que comptait obtenir l'intrigant défunt Hicham Mandari, assassiné à Mijas à la Costa del Sol il y a quelques années. Les deux invitées aborderont la problématique de la femme dans le domaine des droits humains. Le séminaire a été clôturé le 23 avril, en présence de la Secrétaire d'état sortante en coopération internationale, Leire Pajín et de Touria Sarroukht, chargée des relations extérieures à la Chambre d'agriculture de Tétouan et présidente de l'association Al Aman des femmes agricultrices du nord. Selon le programme, ce dernier volet du séminaire sera consacré à l'échange d'expériences en matière de coopération. D'après un communiqué des organisateurs, l'objectif principal de ce séminaire, qui en est à sa 4ème édition, est de favoriser l'échange et l'analyse d'expériences en vue de mieux appréhender la situation de la femme dans une société de plus en plus interculturelle, à travers deux réalités «à la fois proches et éloignées». Reste à souligner que le choix des intervenantes marocaines pour les 4 volets du séminaire, triées sur «le volet», est loin d'être représentatif. Non que leurs compétences respectives, chacune dans son domaine laisse à désirer, bien au contraire. Mais qu'on le veuille ou non, elles ne pourront que véhiculer l'image de femmes sur-émancipées qu'elles sont par rapport à leur société d'origine, voire occidentalisées et acculturées. Car au fond, la vision que pourrait transmettre l'une ou l'autre des quatre intervenantes n'est pas tellement différente de celle de leurs homologues. Aussi, aurait-on mieux fait d'inviter aussi un personnage comme Nadia Yassine, une députée du PJD ou une activiste du MUR. Ou à la limite, l'une des «morchidates» du ministère des Habous et affaires islamiques. D'autant plus que lors de la présentation de la cérémonie de cet événement, la directrice de l'institut andalous de la femme, Pilar Oriente, a bien pris le temps de mettre en exergue ce qu'elle a qualifié de «difficulté du féminisme islamique» qui invite au débat. Ce féminisme auquel elle se réfère pertinemment d'ailleurs est présent aussi en Espagne, pays qui cherche à gérer au mieux sa multi-culturalité croissante résultant du fait migratoire.