Marrakech Trois mois seulement après sa mise en place dans une année de crise pour le secteur du tourisme mondial, le CRT Marrakech a concocté son programme. Le temps d'un week-end avec la presse, Kamal Bensouda et son staff ainsi que quelques institutionnels majeurs de l'activité touristique du royaume, ont jeté les bases de ce que sera Marrakech et indiqué comment la destination a survécu à la crise. Quand le secteur tourisme à Marrakech tousse,c'est tout le secteur touristique du Maroc qui devient malade. La destination à elle seule est visitée par près de la moitié des touristes étrangers qui séjournent dans le royaume. A Marrakech également,quand le tourisme va, tout va. Aujourd'hui les professionnels du tourisme locaux ont décidé de prendre en main le développement de cette activité. Trois mois seulement après la mise en place de leur Conseil régional du tourisme (CRT), ils ont mis au point un programme formalisant une vision stratégique pour la première destination du royaume. Celle-ci en a bien besoin, et les responsables envisagent d'en faire la locomotive dans le défi du Maroc de recevoir dix millions de touristes à l'horizon 2010. Mais avant cela, comment Marrakech a pu résister à la crise du 11 septembre ? Quel a été la conséquence économique sur l'hôtellerie en 2002 ? Autrement dit, quel est le point sur l'activité touristique de la ville ocre qui s'est distinguée ces dernières années par les meilleurs taux de croissance? A ces questions, entre autres, le CRT a apporté une réponse lors du “week-end Conférence de Presse” du 20 au 22 décembre dernier à Marrakech. “La plupart des scénarii de crise mettaient en relief des chutes d'activité de 20 à 40% en fonction des pays et du niveau de risque les concernant. Avec un recul de 18 % seulement, Marrakech a résisté convenablement à la crise du 11 septembre”, souligne Kamal Bensouda, président du CRT. En effet, comparée à plusieurs destinations au sud de la Méditerranée comme la Tunisie ou l'Egypte, la première ville touristique du royaume a enregistré des scores qui la positionnent comme une destination de confiance du tourisme marocain. Cette performance enregistrée par Marrakech a été confirmée par une étude réalisée par le CRT pour évaluer l'impact économique de cette crise sur les entreprises du tourisme de Marrakech. Selon ce sondage réalisé auprès de 40 hôtels dont 31 ont répondu, 61 % des entreprises affichent une baisse inférieure à 20 %. Il ressort de cette enquête que c'est la clientèle à haute contribution qui a été fortement touchée par la crise des bourses en Europe. Au-delà des discussions avec la presse de la situation du secteur du tourisme de Marrakech à travers son bilan 2002 et également à travers l'action des opérateurs, il a beaucoup été aussi question de l'avenir de la première destination touristique du Maroc. Ce ne sont pas les interlocuteurs qui manquaient à l'appel des journalistes. Kamal Bensouda et son équipe ont mobilisé de nombreux opérateurs pour cette conférence qui sera dorénavant un rendez-vous annuel sous forme de week-end, selon le CRT de Marrakech. Fathia Bennis, directeur de l'ONMT, Mustapha Benkirane, directeur commercial de la RAM, le directeur de l'ONDA-Marrakech ainsi que Mohamed Ouanaya, directeur général de Maroc Hôtels Villages (filiale de la CDG, spécialisée dans l'aménagement de zones touristiques), ont indiqué ce qu'ils comptaient faire respectivement pour la promotion de la destination Marrakech à l'étranger, la croissance de l'offre aérienne directe, la restructuration de l'aéroport international de Marrakech-Menara, ainsi que l'apport de la nouvelle zone touristique en cours d'aménagement au secteur. “Le positionnement retenu pour Marrakech est celui d'un produit haut de gamme. Pour cette année, 25 % du budget global de publicité a été consacré à Marrakech, en France”, indique la directrice de l'ONMT qui souligne que Marrakech est devenue aujourd'hui une marque internationale. Quant à la RAM, selon son directeur commercial, elle n'a cessé d'augmenter sa présence sur la ville de Marrakech pour accompagner son développement touristique. “Pour la seule année 2000, la RAM a augmenté son offre en sièges en vols réguliers de 50,8 % par rapport à 1999. En 2001, l'augmentation a été de 30,2 %, suivie d'une autre augmentation de 14,8 % en 2002. Quant aux vols charters leur offre a connu une hausse de 28,6 % pour atteindre un trafic de 503.641 en 2000”, souligne-t-il. Quoi qu'il en soit, le CRT de Marrakech avec son budget, son programme sur mesure et son bureau avec à sa tête Kamal Bensouda, s'est positionné d'ores et déjà comme un acteur majeur du développement touristique de Marrakech. La destination Maroc ne peut que s'en réjouir.