Dans la région de Fès, dans un douar perdu, une bergère avait l'habitude de conduire son troupeau. Dans les champs, elle rencontrait un jeune berger qui, ébloui subitement par son charme, a abusé d'elle. Elle a pris le couteau qui lui servait à faucher l'herbe et lui a coupé son organe sexuel. Un an de prison ferme est la condamnation du tribunal de Fès à l'encontre d'une jeune bergère. Depuis son enfance, elle avait l'habitude de conduire son troupeau de moutons du douar où elle habitait avec ses parents, vers les champs avoisinants, à la recherche de pâturages. Du matin au soir, tous les jours que dieu fait, elle gardait ses moutons mais trouvait quand même le temps de s'amuser avec les autres bergers, surtout qu'ils étaient tous du même douar. L'un d'entre eux, se sentait attiré par la petite bergère. Il ne voyait plus en elle la partenaire de jeux auxquels ils s'adonnaient, mais son corps. Sa pulsion sexuelle se réveilla et un jour il se jeta sur elle. Il l'embrassa de force et la jeta à terre. Elle cria, le repoussa, mais sa virilité et ses muscles l'emportèrent sur sa petite défense féminine. Il se prépara à la violer, et au moment où il allait accomplir son forfait, elle sortit le couteau avec lequel elle fauchait l'herbe et lui coupa son organe sexuel. Les habitants du douar l'ont conduit aux urgences où il a échappé à la mort. La petite bergère a été emmenée à la gendarmerie, puis au tribunal qui l'a condamnée à un an de prison ferme. En voilà une réponse… de la bergère au berger ! MAROCAINS… SI VOUS SAVIEZ ! L'œuf du coq… Y a-t-il plus facile que de scribouiller (rédiger ou écrire est de trop) une lettre anonyme ? Certes, non. Car à la limite, c'est un jeu d'enfants et l'on y avait recours au lycée, lorsque la femme qui vous plaisait, ne vous n'accordait aucun intérêt. Des lettres anonymes rédigées dans un langage qui dépasse l'offense étaient alors glissées dans la boîte aux lettres, chez ses parents, collées à même les vitres des salles de cours ou expédiées sans timbre au nom du proviseur ou de l'un de ses professeurs…Vengeance estudiantine, dira-t-on, qui ne souciait guère des stipulations du Code pénal à cet effet. Il y a préjudice et pas seulement rumeur. Mais lorsque ce jeu d'enfants se transforme en arme de guerre entre les mains d'une certaine lâcheté, à l'âge adulte, il devient catastrophe. Il n'existerait pas une administration, au Maroc comme ailleurs, qui n'ait pas reçu dans son existence une lettre anonyme. L'objet de ces missives est différemment conditionné. Tantôt la délation, tantôt la diffamation… Que d'autres raisons maléfiques nourrissent leurs métaphores boiteuses et leurs superlatifs incommensurables???! N'a-t-on pas fait pondre au coq un œuf ? Pour plus de renseignements, il est conseillé de lire l'œuvre de l'écrivain marocain Mohamed Zefzaf. En matière de gangs et de réseaux organisés et spécialisés dans le crime, le trafic de drogues, la contrebande ou autres activités illicites et extrêmement rentables, lettres comme coups de fil anonymes, ont constitué effectivement la base d'enquêtes qui ont abouti et donné leurs fruits, parce qu'il s'agit de gros intérêts de mafieux qui recourent à la délation anonyme pour exécuter l'adversaire. Ce n'était pas l'intérêt de l'Etat qui primait, mais le leur. Mais lorsqu'un concurrent dans un même secteur, ou un fonctionnaire dans un même service voient leurs semblables réussir mieux une besogne, une affaire ou décrocher une promotion, le recours aux lettres anonymes ne peut être que maladif. Pire, en matière d'affaires, il retarde toute une chaîne de production qui nourrit des centaines de bouches. Le plus grave, est que le ou les auteurs anonymes ne récoltent rien après vérifications et enquêtes. Pourtant, à titre d'exemple, la douane accorde des primes avec décharge à tout informateur physique qui dénonce une fraude. Pourquoi alors cacher son jeu ?