L'administration territoriale est sur le qui-vive, en rassemblant autour de la table des concertations tous les acteurs concernés par le succès espéré aux prochaines échéances électorales, dont les communales en 2009. Les partis politiques et les centrales syndicales représentatifs ont été impliqués dans les réformes en cours. Les intentions des responsables institutionnels et des acteurs de la société civile politique et syndicale, sont fondées par les leçons tirées du scrutin des législatives du 7 septembre 2007, qui a surpris toute la classe politique du Royaume désemparée face à un taux de participation très faible. Le ministre de l'Intérieur a assuré que des études sont diligentées pour en tirer toutes les conséquences possibles et déterminer les actions à mettre en œuvre, afin de remobiliser un électorat dont la plus forte participation est attendue pour crédibiliser la légitimité des vainqueurs aux urnes. Car la transparence garantie par l'Etat ne suffit plus, encore faut-il que les élus soient fortement plébiscités par leurs électeurs. Selon certaines indications révélées par le ministère de l'Intérieur, tous les espoirs d'un retour à la démocratie représentative normale sont permis, car des études ont conclu au constat que près du tiers des citoyens qui ont boudé les urnes auraient exprimé leurs regrets d'avoir «boycotté» le scrutin des législatives, tandis que les mêmes sources ajoutent que le nombre de votes blancs ne dépassent pas le seuil de 5% de l'ensemble des suffrages exprimés. Le sondage national effectué entre le 22 septembre et le 12 octobre dernier, relève que le quart des «boycotteurs» (26%) ayant retiré leurs cartes d'électeurs, ont décidé de ne pas aller voter par principe. Ces derniers étaient à hauteur de 62% déterminés à ne pas voter avant même la campagne électorale, tandis que 38% ont pris cette décision après les campagnes. Comme l'enquête a pris le soin de préciser que 26% de ceux qui n'ont pas voté n'ont pu le faire aux motifs d'absence, d'indisponibilité ou de maladie. À la lecture de toutes ces données, une première dans les annales qui éclairent sur les motivations comportementales et les conditions objectives, logistiques surtout, et subjectives, qui entourent les scrutins nationaux, il apparaît que tous les espoirs reprennent place pour attaquer sur un bon pied les prochaines étapes. Il reste à circonscrire exactement les causes de la désaffection électorale et politique des citoyens pour mieux appréhender les programmes de sensibilisation et le ciblage des actions de proximité en phase avec les attentes prioritaires des populations marocaines. Un timing précis des réformes En réunissant les partis politiques et les syndicats représentés sous la voûte bicamérale, vendredi et samedi dernier, dans la foulée de sa déclinaison du projet de découpage administratif et communal la veille au Parlement, Chakib Benmoussa, accompagné de son secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Saâd Hassar, a ouvert un large chantier de consultations engagées autour de la refonte du code électoral, la révision des listes électorales et la réforme de la charte communale. Les réformes à introduire dans ces dossiers feront l'objet de débats entre les divers partenaires et acteurs, dans le but de parvenir à une mise en adéquation consensuelle du découpage territorial. Les lois révisées devraient être bouclées entre avril et mai prochains, notamment, en ce qui concerne les amendements à apporter au code électoral et à la charte communale. Le nouveau découpage relatif aux communes et aux chambres professionnelles devrait être achevé avant fin décembre 2008. La mise à jour des listes électorales pour les élections locales de 2009 sera terminée entre janvier et mars 2009. Le nouveau découpage caresse l'ambition de définir une carte territoriale plus conforme aux critères de développement socioéconomique, démographique et spatial, qu'ont connus les collectivités locales ces dernières années. Des réunions de concertation seront tenues dans les prochaines semaines au niveau national et régional pour accélérer l'adoption du consensus national. Les termes du communiqué de l'Administration territoriale sont clairs et sans équivoque : «Les participants à ces réunions, qui se sont déroulées en présence du Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, ont évoqué les aspects politique, juridique et technique des législatives du 7 septembre dernier, dans le but d'en tirer les enseignements susceptibles d'aider à réunir les conditions du bon déroulement du scrutin communal et d'en faire une étape distinguée sur la voie de la consécration de la décentralisation». Quant aux axes de réforme poursuivis, il a été indiqué la possibilité d'un amendement du code électoral dans ses composantes liées au mode de scrutin et à la révision des listes électorales, ainsi que l'actualisation de la charte communale et la mise en adéquation du découpage. Benmoussa a expliqué que : «la mise à jour des listes électorales générales figure parmi les préoccupations qui revêtent une extrême importance. Si cela s'avère nécessaire, il faut mener une réflexion sur le mode de scrutin en vigueur dans les élections communales, sachant que l'objectif de toute réforme doit s'inscrire dans le cadre d'une vision globale, prenant en compte la révision de la Charte communale et ce qui s'ensuit en matière de mise en adéquation du découpage communal, administratif et électoral».